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Journal d'un TCA

24 juillet 2015

JOUR 50 / METAMORPHOSE JOUR 19 : LE DERNIER REBOND

Bon, vu que je suis un boulet, je me suis persuadée que mon rendez-vous Linecoaching était Lundi à 13h. Donc je n'ai absolument pas guetté mon téléphone ce midi à 13h, heure réelle du rendez-vous. Heureusement, elle a été très gentille et on a décalé mon rendez-vous à ce soir, 18h. Je vais essayer d'aller au sport ensuite, mais même si je n'y vais pas ce soir, j'y vais demain. J'ai dit que je devais y aller au moins deux fois par semaine, je vais m'y tenir.

Bon, à midi j'ai fait une crise énormissime, mais je crois sincèrement que les choses changent, puisque désormais les crises ne sont liées à aucun sentiment, qu'il soit positif ou négatif; C'est la notion d'habitude dont je parlais hier. Mais je suis intimement convaincue que c'est une bonne chose, au fond. 

Donc, voilà, ça y est;, le cap est franchi. J'ai averti mes collègues que je ne déjeunerai plus dehors. J'ai annoncé à mon corps que les choses allaient changer.

Il faut que j'y arrive.

Cette nuit j'ai fait tout un tas de cauchemars liés à Hypou et mon poids. En ce moment je fais tout le temps des cauchemars, soit liés au boulot, soit à Hypou. Souvent ils s'enchaînent, c'est assez sympa. Mais ceux liés à Hypou sont quand même particulièrement douloureux, et ils restent, même après le réveil. Ils me marquent au fer rouge.

Mais c'est assez bizarre. J'ai envoyé un sms à mon chéri ce midi, après le dernier MacDo. 

"Dernier MacDo, dégustation puissance douze mille et en même temps ça me soulage de me dire que je n'irai plus. Chelou."

Y'a eu un déclic. Je ne le sens pas, je ne le vois pas.

Mais il est là, quelque part.

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23 juillet 2015

JOUR 49 / METAMORPHOSE JOUR 18 : ON CALE TOUT

Je n'ai pas le temps d'écrire c'est fou ! 

Je viens juste dire que demain, à 13h, j'ai mon premier rendez-vous téléphonique Linecoaching. J'ai un peu (beaucoup (complètement)) lâché prise cette semaine mais, alors que je pensais que ça ne fonctionnait plus, je me suis surprise à, toute seule, instinctivement, ne pas finir mon assiette. Décliner un dessert. Je n'ai fait aucune crise, même s'il y a eu des moments où j'ai englouti de la nourriture comme si ma vie en dépendait. 

Oui, mais là ce n'était pas à cause d'Hypou. C'était par habitude. Parce que "avant, là, j'aurais mangé". C'est beaucoup plus simple de se débarrasser d'une habitude que d'une Hypou. Je me reprends donc en mains fermement et à partir de Lundi je mets les bouchées doubles. Demain soir, chez Curves, ma salle de sport, on va prendre mes mesures. Ce ne sera pas glorieux vu les dernières semaines mais peu importe, je dois y passer. Je dois assumer le fait de ne pas avoir réussi à contrôler, et passer à autre chose.

Peut-être qu'au fond j'avais besoin de cette semaine pour lâcher prise, mais c'est bon, j'ai eu mon temps.

Demain soir donc, on prend mes mesures chez Curves, et ma coach m'a dit, à ma demande, qu'on parlerait alimentation. Parce que même si avec Linecoaching je peux manger ce que je veux, je crois que j'en profite pour faire un peu la fifolle et me dire que c'est la totale liberté. Manger ce que je veux, d'accord, mais ce serait bien que les envies que j'ai soient des envies de nourriture saine, tant qu'à faire. Je me dis que si ma coach de la salle de sport m'aide, ça va réellement avoir un impact, c'est sans doute bizarre, mais c'est comme ça. 

Je me suis créé une courbe de poids, aussi. Enfin, le début, qui commencera dès Lundi. Ca commence à 82 (même si Lundi j'aurai sans doute grossi vu la semaine que je viens de passer) et ça s'arrêtera quand ça s'arrêtera. Chaque semaine, je devrai faire une croix et dessiner ma courbe. 

Je garde en tête le cadeau tous les 5 kilos, histoire de.

Et à partir de Lundi (ouais, clairement Lundi c'est un peu ma prise de la Bastille à moi), je ne mange plus jamais à l'extérieur avec le boulot. Déjà financièrement ça finit toujours par me mettre dans une bouse incroyable, mais en plus au niveau de mon rééquilibre alimentaire ça n'aide pas du tout. Clairement pas. Etant donné qu'autour de nous on ne va qu'au MacDo, au resto de sushis, à la crêperie ou au MacDo (oui, deux fois, j'ai pas peur, ça va devenir du passé donc je m'en moque maintenant, j'assume la merde que je me suis infligée)... Bref.

Samedi je fais les courses.

Je vais réussir, bordel.

Je veux réussir. En ce moment j'ai plus de mal que jamais avec mon image.

Ca doit s'arrêter.

21 juillet 2015

JOUR 48 / METAMORPHOSE JOUR 16 : LETTRE AUX PROCHES LINECOACHING #2

Lettre 2 : j'ai arrêté le programme au bout de quelques semaines et je n'ai pas perdu de poids :

Imaginez cette fois que vous avez rapidement abandonné votre programme minceur, les kilos toujours en trop. Décrivez votre vie telle qu'elle est, avec ces kilos qui persistent, suite à cet abandon du programme.

 

_____________________

  

Coralie,

Je crois que je te dois la vérité. La fille que tu crois connaître, celle en qui tu penses voir toutes ces si jolies choses, elle n’existe pas. Elle n’a jamais existé. Tu vois, je baisse toujours les bras. Je ne vais jamais au bout des choses quand il y a de grandes chances que j’échoue, au final. Je ne prends pas de risque tant j’ai peur de perdre. Oui, j’ai abandonné. Linecoaching, le régime, tout. Je me résigne. Je crois qu’en fait je ne pourrai jamais changer. Tu imagines un peu ? C’est la chose au monde qui me tient le plus à cœur, celle qui me bouffe la vie à chaque seconde qui passe. Mais non, je ne m’en débarrasse pas. Je n’y arrive pas. Je ne le veux pas ?

Tu me croyais courageuse. Loupé.

Tu me croyais forte. Loupé.

Tu me croyais persévérante. Loupé.

Je ne suis qu’une pauvre fille. Vraiment. Incapable de se reprendre en mains. Ou juste de se prendre en mains. J’ai des problèmes avec mon poids depuis que je suis gamine, ou du moins c’est ce qu’on (bonjour Voldemort) m’a toujours fait croire. Au point que j’ai passé mon année de CE1 dans un hôpital pour gros enfants. Ca donne envie, hein ? Ca donne le ton, surtout. J’en suis là.

J’ai bien envie de tout mettre sur le dos de Voldemort, et sur cette vie assez compliquée que j’ai eue pendant longtemps. Ca justifierait tout ce que je suis aujourd’hui, mais est-ce que j’ai vraiment cette excuse ? Non. Non, vraiment. Tout ça, c’est moi. Je suis tellement égoïste et égocentrique que, au fond, je dois me servir d’Hypou et de tout ce qu’elle représente pour attirer l’attention sur moi. Sauf qu’en réalité, cette attention, je n’en veux pas.

Je te promets, Coralie, je ne veux pas tout ça. Je ne veux pas être comme Voldemort et qu’on ne reste auprès de moi que parce que je suis pleine de névroses, que parce qu’on me pense faible, incapable d’avancer, perdue, paumée. Mais quelque part, Hypou me fait penser que si on ne reste pas auprès de moi pour ça, alors pourquoi on resterait ?

Et c’est un cercle vicieux. Parce que des régimes, j’en ai faits, et j’en referai c’est certain. Mais cet échec-là, il a tout ruiné. Je n’y arriverai plus jamais. Je le sens, je le sais, c’est une certitude. C’était le pire, le plus gros, celui qu’on ne peut pas effacer. Je me retrouve là, pleine de gras, pleine de chagrin, de honte, de culpabilité. J’ai envie de m’arracher la peau, de me fondre dans le mur. Je n’arrive pas à imaginer comment je pourrai un jour être heureuse avec le corps qui est le mien. Je dépends trop de lui.

Il me punit. Je me punis. Mais de quoi ? D’être moi ? Peut-être. Sûrement.

J’en ai marre. J’en ai tellement marre d’être une incapable.

Et surtout, je ne comprends pas. J’ai déjà réussi un gros régime. Je me souviens, j’étais en seconde, et je l’ai poursuivi jusqu’en Terminale. J’ai réussi. Ca a pris du temps mais je me souviens que ça n’avait pas été un problème, j’avais juste tenu. Puis changement de vie, échecs, prise de conscience, et voilà que j’ai repris plus de 20 kilos. 20 putain de kilos. Quel poids je porte ? Qu’est-ce qu’ils représentent ? Pourquoi est-ce qu’ils me hantent ?

Et pourquoi, pourquoi je n’y arrive plus ? Il y a quelque chose qui me bloque, c’est sûr, et je n’arrive pas à savoir quoi. Je ne saurai jamais, semble-t-il. Je me sens condamnée à mort. C’est dommage, à 25 ans, non ? Je n’ai pas appris à vivre et alors que je pouvais entrevoir un réel changement, je l’ai anéanti. Cet échec, c’est ma mort. Parce que je ne serai jamais celle que je pensais être, au fond de moi. J’avais faux sur toute la ligne. Je vais continuer de vivre sans plaisir, sans bonheur, sans inconsciance. 

J’ai eu l’audace, la prétention, d’espérer, de croire, qu’au fond peut-être que certains aspects de ma personnalité n’étaient pas si mal. J’en viens même à rire jaune face à une croyance un peu étrange que j’ai pourtant toujours eue. Laisse-moi t’expliquer.

Tu vois, mon père est mort, alors que je n’avais même pas un an. J’ai pris sa place. C’est comme si c’était lui ou moi. Le cancer a tranché. Connard. Toujours est-il qu’il n’était plus là, et moi si. Puis je me suis retrouvée en autarcie avec Voldemort. Vraiment. J’ai vécu dans un univers assez étrange, bien que, à l’époque, je ne m’en doute pas  une seconde. Après tout, ça me semblait normal. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Voldemort était tout, sauf une personne stable. Sauf que. Avec tout ce qui lui est arrivé, nous est arrivé, elle a survécu. A me répéter qu’elle ne tenait le coup que parce que j’étais là. Qu'elle était bien obligée, que c'était à cause de moi, tout ça, de toute façon. Qu'après, elle verrait. 

Dans ma tête, les choses ont pris une autre dimension. Et si j’étais un peu comme une lumière dans la noirceur des vies des gens ? On ne peut décemment pas voler la place de son père sans bonne raison. Je n’avais pas le droit d’exister si c’était pour être inutile. Alors, avec toute la non humilité dont je sais faire preuve, je me suis dit que j’étais une fée. Une vraie, de ce genre de fée qu’on ne soupçonne pas mais qui existe, pour de vrai. Et je dois t’avouer, Coralie, que plus le temps passait, plus j’avais le sentiment que je ne m’étais pas trompée. Parce que j’ai croisé de nombreuses personnes, avec qui, souvent, j’ai tissé des liens forts, étroits, intenses. Etonnamment, ces liens se créaient toujours à des périodes de leurs vies qui devenaient compliquées pour eux. Et moi, j’étais là. J’étais là dans leurs épreuves et toujours, ils finissaient par s’en sortir. Par aller mieux. Parfois un peu cassés, parfois un peu boîteux, mais ils en sortaient. Et toujours, toujours, alors qu’on était proche, alors que… Ils partaient.

Parce que dans ma vie, les gens finissent toujours par partir. Par s’en aller. Par me laisser là, toute seule, avec mon cœur en lambeaux et mes bras pleins d’amour. Ils sont là le temps que les difficultés passent, puis ils s’en vont sans se retourner. Sans même s’en apercevoir. Et moi ? Moi, je ne les retiens pas. De quel droit je forcerais les gens à rester dans ma vie s’ils n’en éprouvent pas l’envie ?

Tu m’étonnes que j’aie peur qu’on s’en aille et qu’on ne revienne jamais. C’est la seule chose que j’ai l’air d’attirer : la fuite.

Mais oui, je pensais que j’étais une fée. Ca aide de se dire qu’on sert à quelque chose, même si on sait que c’est infondé, même si on a conscience qu’on a échafaudé cette théorie étrange quand on était gamine.

Sauf que c’est de la connerie. Je me suis inventé ça simplement parce que je ne savais pas quoi faire de ma vie, de moi, de ma présence, de mon utilité. Je ne sers à rien, à personne, et surtout pas à moi. Je n’arrive même pas à me sauver, comment pourrais-je sauver ceux auxquels je tiens ?

Alors voilà. Je suis là. Avec ces kilos en trop, ces peurs, ce poids dans la poitrine qui ne partira jamais. Ces voix horribles qui me glissent au creux de l’oreille que tout le bonheur que je peux connaître est éphémère, que je ne le mérite pas, que les gens vont partir, que je finirai seule avec Hypou, et que je l’aurai bien mérité, parce que je n’ai rien fait, rien prouvé, pour mériter le contraire.

J’ai échoué, Coralie.

Parce qu’au fond, c’est tout ce que je sais faire.

21 juillet 2015

JOUR 48 / METAMORPHOSE JOUR 16 : QUAND ON MET LE DOIGT LA OU CA FAIT MAL

Une amie m'a envoyé ça ce matin. J'ai plein de choses à dire aujourd'hui mais du coup, j'ai eu besoin de le partager parce que, moi, ça m'éclaire, et je suis certaine que si des gens viennent se perdre par ici, ça les aidera. De mon côté, je me suis permise de souligner les points qui me ressemblent particulièrement. 

"Anorexie
Ensemble de comportements (alimentaires et autres) amenant à une perte de poids, de graisse, de volume.

Boulimie
Ensemble de comportements (alimentaires et autres) amenant une prise de poids, en alternance avec des comportements (alimentaires et autres) provoquant une perte de poids, de graisse, de volume.

Hyperphagie (COUCOU HYPOU (non, ça c'était pas dans le texte)) 
Ensemble de comportements (alimentaires et autres) amenant une prise de poids.

Mais c'est bien plus que ça... Des particularités communes. 

Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA. 

Les personnes présentant un Trouble du Comportement Alimentaire de type anorexie, boulimie, et hyperphagie ont en commun bien d'autres particularités, trop souvent igorées.

  • Côté émotions, sentiments, ressentis...
  1. Impression de réagir trop fortement aux évènements, ou à l'absence d'évènement,
  2. Ne savent pas quoi faire des ressentis, surtout quand ils sont désagréables. Et notament les ressentis associés à la colère, tristresse, déception, faim, frustration, mélancolie, honte, ennui, ainsi que les sensations de vide à l'intérieur,
  3. Considèrent les émotions désagréables comme une faiblesse, une fragilité qu'elles cherchent à cacher à tout prix,
  4. Ont le réflexe de contenir ce qui est ressenti, de prendre sur soi,
  5. Utilisation de stratégies en tous genres pour éviter d'être confronté au désagréable; Comme : éviter de tester des choses nouvelles / garder ses habitudes / se conformer aux attentes des autre / taire ses désaccords / éviter les sujets qui fâchent / rompre le lien avec les personnes qui vous ont déçu-e, blessé-e / rester chez soi. le tout pouvant s'accompagner de rituels, TOC, phobies.
  6. Utilisation de stratégies pour atténuer les ressentis. Les plus courantes : relativiser / penser à autre chose / se ronger les ongles / dormir / boire de l'alcool / fumer / manger / prendre des médicaments calmants, ou des plantes calmantes
  7. Fantasme d'une vie sans aucun ressenti désagréable.

  •  Côté vie sociale...
  1. Font bonne figure en toutes circonstances, masque du sourire,
  2. S'imposent de rester aimables, quelle que soit la situation,
  3. Ecoutent beaucoup les autres parler de leurs problèmes, et leur parlent très peu des leurs, ou dans les grandes lignes,
  4. Cherchent à se montrer forts, solides,
  5. Se sentent très souvent affectées par le comportement des autres, sans le leur dire clairement,
  6. Cherchent à faire comprendre les choses aux autres, sans verbaliser (ex. regarder d'un air qui en dit long, bouder)
  7. Impression de donner beaucoup et de recevoir peu en retour,
  8. Difficulté à obtenir ce qu'elles attendent des autres,
  9. Cherchent autant que possible à se débrouiller seules, ne demandent d'aide à personne,
  10. Réflexe de dire et faire ce que les autres attendent d'elles, ou ce qu'elles pensent que les autres attendent d'elles,
  11. Grande difficulté à dire NON franchement, tendance à se chercher des excuses valables pour dire NON, utilisation de prétextes, parfois inventés,
  12. Tendance à rompre le lien après avoir été blessées."
20 juillet 2015

JOUR 47 / METAMORPHOSE JOUR 15 : LETTRE AUX PROCHES LINECOACHING #1

Lettre 1 : J'ai fini mon programme et atteint mon poids idéal :
Imaginez que vous vous situez trois années dans le futur, que vous avez fini votre programme minceur et que vous avez atteint votre poids idéal. Racontez à cette connaissance (ami, membre de la famille...) quelle est votre vie aujourd'hui, sans les kilos en trop.

 

_____________________

 

Mon chéri,

Ce matin, je me suis regardée dans le miroir. Ce matin, je me suis souvenue combien c’était pour moi douloureux, à une époque, de faire ça. C’était une véritable épreuve, un calvaire. Quand j’osais le faire, c’était uniquement pour faire l’état des lieux de tout ce qu’il y avait de difforme et d’immonde chez moi. Je me souviens de ce que je te disais, rien ne survivait. Il n’y avait rien à garder. A part mes yeux, peut-être, et encore.

Pourtant, ce matin, quand je me suis regardée dans le miroir, je n’ai pas eu une seule pensée de ce type. Je ne me suis pas attardée sur mes vergetures, ou sur les quelques traces de cellulite. Je n’ai pas cherché à imaginer comment pourrait être mon corps sans le gras ici, sans les bourrelets là. Non, ce matin, quand je me suis regardée dans le miroir, j’ai plutôt pensé à quel vêtement j’avais envie de m’acheter. J’ai hésité entre une jupe et un short. Un mini-short. Je sais que tu trouves que ça me va bien, sur des collants opaques. Et à vrai dire, moi aussi.

Ce matin, j’ai réalisé tout le chemin que j’avais parcouru. Ce matin j’étais fière de moi. Ce matin, je me suis rendue compte que j’étais bien dans ma peau. J’avais encore la bouche pleine de la cuillère de Nutella que j’avais prise en passant, et devine quoi ? Peu importe. Ce matin, j’ai réalisé que je mangeais ce que je voulais, comme je voulais, parce que je me fais confiance. Parce que je sais que je m’arrêterai quand je n’aurai plus faim. Parce que je prends plaisir à chaque bouchée. Je ne me souviens même plus de ce que ça me faisait, de cohabiter avec Hypou. Je me souviens le mal-être, mais très vaguement.

Parce que ce matin, j’ai réalisé qu’Hypou était morte. Partie. Disparue, pour de bon.

Ce matin, quand tu as posé tes yeux sur moi, je n’ai pas douté. Je n’ai pas voulu me cacher. Je ne me suis pas sentie ridicule, apeurée, honteuse. J’attendais simplement que tu me prennes dans tes bras, et tu l’as fait – comme tu l’as toujours fait. Ce matin, je n’ai pas eu peur que tes mains se posent sur mes hanches, mes fesses, ou mon ventre. Parce que je les trouve jolis, même imparfaits. Parce que j’arrive à accepter l’idée que tu les aimes comme ils sont. Je t’ai vue me regarder, ce matin. Je me suis sentie belle, dans tes yeux, et dans les miens. C’est tellement jubilatoire, c’est tellement euphorisant ! J’ai réalisé, ce matin, que je n’ai plus peur. Je n’ai pas peur que tu t’en ailles, en permanence. Je n’ai plus peur que tu sois dégoûté au point d’aller voir ailleurs.

A vrai dire, je n’ai plus peur de grand-chose. Je n’ai plus peur de croiser le regard de quelqu’un dans la rue, surtout si je suis en train de manger. Je n’ai plus peur de me mettre en maillot de bain devant ma famille, ta famille, nos amis. Je n’ai plus peur de porter les vêtements qui me plaisent. Je n’ai plus peur qu’on me remarque. Je n’ai plus peur de courir, de faire du sport. Je n’ai plus peur de dire de bêtises. Je n’ai plus peur d’être trop, ni de trop. Je n’ai plus peur de te faire honte. Je n’ai plus peur de regarder les photos. Je n’ai plus peur de me peser, je n’ai plus peur de manger. Je n’ai plus peur d’être toute seule. Je n’ai plus peur qu’on m’abandonne, que tu m’abandonnes. Je n’ai même plus peur de m’empiffrer quand ça m’arrive – parce que oui, ça m’arrive encore.

Mais ça ne m’arrive plus parce que je ne sais pas me contrôler, parce que je nie mes émotions, parce que je les fuis. Ca m’arrive simplement parce que, de temps en temps, j’ai envie. Et la fois d’après, je compense, j’équilibre. Sans angoisse.

Ce matin, mon chéri, je me suis trouvée tellement sereine, tellement apaisée.

Je ne me prive plus de rien, je ne suis plus obsédée par la nourriture, et surtout, je ne suis plus égoïste. Avant, je passais mon temps à me regarder le nombril, à me perdre en contemplation et en chagrin, en colère et en honte, en culpabilité et en solitude. Je me souviens qu’à chaque fois qu’on parlait de moi – et ça arrivait souvent, je te présente tellement mes excuses à ce sujet, d’ailleurs - j’avais envie de pleurer. Je crois même qu’à chaque fois, je pleurais. Je pleurais souvent, avant. Et tu étais là, tout le temps, pour me rassurer. Mais je pleurais quand même, après. Ce n’était pas toi, ça n’a jamais été toi. C’était moi. J’étais tellement contre moi. Ma pire ennemie.

Je me souviens de toutes mes crises de panique, de toutes mes angoisses injustifiées, de cette façon de bouder et de râler pour rien. Parce que j’étais toujours mal, quelque part, au fond, sans même le savoir. Et ne pas réussir à être celle que je voulais être à tes yeux me faisait tellement mal. Tu méritais tellement mieux que celle que j’étais. Et pourtant, tu es resté. Est-ce que tu sais à quel point je te remercie ? Est-ce que tu sais combien ta présence, tes encouragements, tes remises en place ont été précieux, partout, tout le temps ? Est-ce que tu réalises que tu as toujours été là, les jours de bien comme de moins bien ? Non, sans doute pas. Pourtant tu étais là. Dès le début. Tu as toujours été patient, doux, attentionné, compréhensif, ferme, encourageant, aimant. Même quand je me détestais au point de rêver de pouvoir déchirer mon corps pour en avoir un nouveau, tu arrivais à voir en moi le plus beau. Je ne te l’ai jamais réellement bien rendu, j’en suis désolée. Je te présente mes excuses.

Ce matin, je me suis souvenue de combien j’avais du mal avec le sport. Ce matin, je me suis souvenue combien je ne pensais pas y arriver. J’étais impatiente, ça a toujours été mon problème, avec mon poids. Il fallait que tout arrive, vite, sinon, j’abandonnais. A vrai dire, avant, j’abandonnais vite. Je baissais rapidement les bras si Hypou me glissait à l’oreille même rien qu’une fois que je n’y arriverai pas. Combien de projets avortés, jusqu’à mon changement de vie, avant mes 25 ans et (presque) demi ? Combien de regrets ? Tellement.

Et depuis ? Plus aucun. Parce que c’était la chose dont je me sentais la moins capable. Et pourtant j’ai tenu. Grâce à toi, grâce à nos amis, grâce à moi. J’ai tenu.

Ca fait trois ans, maintenant. J’ai l’impression que c’était hier, et en même temps j’ai la sensation que c’était il y a une éternité. Je n’ai pas radicalement changé. J’ai encore quelques névroses, et clairement je suis loin d’être parfaite.

Mais ça me va.

Parce que j’ai réussi. Parce que j’ai réussi à vivre. Pour de bon.

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19 juillet 2015

JOUR 46 / METAMORPHOSE JOUR 14 : C'EST LA MIERDA

J'écris de mon portable donc d'avance, pardon. Je suis en plein crise. Avec Linecoaching, j'ai appris que mes crises étaient là parce que je ne voulais pas affronter les émotions. Au lieu de les gérer, je les camoufle. J'apprends donc à les affronter et si possible à les comprendre. C'est ce que je viens de faire. C'est pas jojo mais les écrire c'est, je pense, un pas de plus.

Je vais bien. J'ai passé des bébés vacances superbes et hier une journée parfaite. Sauf qu'aujourd'hui mon chéri est retourné dans sa famille. Et il m'a appris en fin d'après midi qu'il partait en vacances dix jours avec ses parents. Et je suis heureuse pour lui vraiment. Il a besoin de sa famille et il a besoin de prendre du bon temps. De s'aérer l'esprit. Je ne lui en veux pas et ne lui en voudrai jamais pour une chose pareille.

Sauf que voilà. Ca réveille mes démons et ça c'est la mierda.

Je dois mentionner une chose. J'ai vécu des tas de choses qui font que j'ai une peur panique de l'abandon. Et mon ancien (ancien, aujourd'hui complètement zappé et inutile) petit ami m'a larguée alors qu'il était loin. Tout ça cumulé, dès que mon chéri s'en va, ça me tord l'estomac.

Parce que j'ai peur qu'il ne revienne jamais. Parce que je souffre de panique à l'idée de ne pas lui manquer. Et évidemment je trouve plein de preuves. Je sais qu'il ne peut pas trop écrire quand il est en famille. C'est normal. Mais j'ai beau me raisonner, je ne parviens pas à m'enlever de la tête que c'est simplement parce qu'il ne pense pas à moi. Parce que je suis, et c'est normal, moins importante que sa famille et ses amis. J'ai le sentiment, quand il est loin, de ne plus faire partie de sa vie. Et plus son absence est longue plus ce sentiment infondé et anéantissant prend de l'ampleur. Je l'aime et je sais qu'il m'aime. Mais je me dis que finalement je ne suis qu'un petit grain de sable dont il peut facilement se passer. Qui l'en blâmerait ? Alors que moi, de mon côté, quoi que je fasse je pense à lui. Tout le temps. Sans que ça en devienne parano mais simplement parce qu'il a pour moi une telle importance que j'aimerais qu'il soit là.

Alors ce soir, non, ça ne va pas et je m'en veux. Parce que je ne peux pas demander à quelqu'un, à lui, de m'accorder autant d'importance que j'aimerais. Parce que je suis horrible et égoïste de me sentir mal juste parce qu'il passe du bon temps sans penser à moi. Parce que j'ai l'impression qu'il se sent bien sans moi et que ça me fait du mal. Parce que j'aimerais lui manquer comme il me manque.

A chaque seconde j'ai peur qu'il m'oublie. Je suis terrorisée parce que, au moment de rompre, mon ex m'a dit : "Ca doit se terminer parce que tu ne me manques plus". J'ai peur. Peur de ça. Parce que quand mon chéri est avec ses proches il n'y a aucune raison que je lui manque. Alors il va petit à petit se lasser. Puis il voudra moins me voir. Je le saoulerai chaque fois un peu plus quand on passera du temps ensemble. Il voudra prendre ses distances. Il finira par douter.
Et il partira.

C'est ça qu'il y a dans ma tête. C'est de ça dont Hypou se nourrit. Ca me ronge. Ca me panique. J'ai envie de pleurer.
Je suis tellement égoïste.
A coté de ça j'ai envie qu'il parte en vacances parce que je sais que ça lui fera du bien.
Mais en 10 jours il aura tellement le temps de m'oublier. De se sentir mieux sans moi.

Puis il partira à nouveau. Fin Aout. Courant septembre. Et ce sera toujours la même terreur.

J'aimerais tellement être une petite amie parfaite. Qu'il n'aurait pas besoin de rassurer. Alors je ne vais rien lui dire et je vais essayer de m'occuper l'esprit. Même si je sais que c'est trop tard.

Mais au moins je sais ce que je ressens. Et mettre le doigt dessus me noue l'estomac au point de me couper l'appétit. C'est déjà ça, au moins je ne vais pas engloutir la bouffe comme j'aimerais engloutir ma souffrance.

Je suis tellement injuste de ressentir des choses pareilles. Surtout qu'il est le meilleur petit ami du monde. A force de paniquer comme ça, c'est moi qui vais le faire partir. Je n'ai rien à lui reprocher. Jamais on n'a pris soin de moi comme il le fait, jamais je ne me suis sentie aussi bien. Je lui fais une confiance aveugle, je n'ai pas peur, quand il est là.

Je vais changer, je le lui ai promis et je me le suis promis. Je ne peux pas laisser ces frayeurs infondées ternir notre histoire. Le passé c'est le passé, et même s'il m'a marquée au fer rouge, il ne doit pas définir celle que je suis, celle que je vais devenir. Si mon chéri était là, j'aimerais qu'il sache combien je livre un combat intérieur contre tous ces Demons qui font de moi une petite amie si nulle, parfois. Et je vais gagner. Ce soir ils ont été plus fort, mais je commence à reprendre le dessus. Au fond je sais que même s'il part, il restera avec moi dans mon cœur, et je serai avec lui. Il sera occupé Alors que j'aurai toujours mon train train quotidien donc j'aurai la sensation qu'il n'en à rien a faire de moi, mais je me tromperai. Qu'il passe des bons moments sans moi est normal, pas un danger. Ce n'est pas Parce qu'il s'en va qu'il va obligatoirement m'abandonner. Ce n'est pas Parce que j'ai toujours connu ça que ça va se perpétrer. Ça ne tient qu'à moi. J'aimerais tellement, tellement qu'il sache a quel point je m'en veux que toutes ces peurs prennent tant de place. 

Il faut que j'apprenne. Apprendre à ne pas écouter mes peurs et à croire en Nous aussi fort à chaque instant, que je sois dans ses bras ou qu'il soit à l'autre bout du monde. Parce que quand il est là, impossible de douter. Jamais, au fond, je ne doute. Je sais. Je ne dois pas avoir peur. Je ne doute même pas de lui, seulement de moi. Je n'ai aucune valeur, et je n'arrive pas à comprendre comment il peut m'en trouver. Mais c'est comme ça. Il m'a dit des choses, et je le crois. Profondément. Je ne dois pas laisser Hypou me bousiller la seule chose dont je suis certaine du plus profond de mon être.

Après tout, il est mon évidence.

17 juillet 2015

JOUR 44 / METAMORPHOSE JOUR 12 : ON TIENT LE BAMBOU, DIRAIT LE KOALA

J’avoue tout, hier soir j’ai un peu triché et je me suis pesée, alors que mes défis Linecoaching de la semaine spécifient bien que c’est interdit. Bon, je culpabilise un peu mais ça m’a simplement rassurée et je promets solennellement de ne plus le refaire d’ici mercredi prochain. C’est juste que j’avais bien écouté mon corps tout au long de la journée, alors j’avais besoin de voir que ça a avait eu un impact. Ce besoin de contrôle, tiens, ça faisait longtemps qu’on n’en avait pas parlé de celui-ci ! Puis étant donné que ce que j’ai vu s’afficher sur la balance m’a convenu, ça va.

Globalement, je suis assez fière de moi, surtout en ce qui concerne la soirée. On était plusieurs, à profiter de concerts gratuits organisés sur la place de l’Hôtel de Ville, et il y avait à boire, et à manger. J’ai su m’écouter, j’ai sur être raisonnable, et prendre plaisir sans m’empiffrer. Ca m’a demandé une énergie pour le moins considérable, mais tout ce qui compte, c’est que j’ai réussi. Bon, au fil de la journée ça a été beaucoup plus compliqué – une collègue avait apporté des pâtes de fruits.

DES PATES DE FRUITS.

Source: Externe

Pardon mais là mon corps m’aurait reniée si je l’en avais privé. Mais du coup je crois que j’ai été un peu trop gentille avec lui.

Linecoaching propose aussi un parcours forme, que je n’ai pas du tout suivi pour le moment, je vais essayer de m’y mettre sérieusement. J’en parlais hier soir avec mon chéri, il faut que je me donne des jours fixes pour la salle de sport, autrement je me trouverai toujours des excuses. J’irai donc impérativement chaque mardi, et chaque vendredi. Après, si je veux y aller une troisième fois dans la semaine, je pourrai alterner entre le mercredi et le samedi matin. Mais je vais surtout m’évertuer à essayer de m’y tenir pendant un mois à deux séances obligatoires par semaine. Et au moins un autre jour, si ce n’est deux, je ferai le programme proposé par le parcours forme de Linecoaching. Je pense que cumuler la salle et le parcours vont véritablement m’aider.

Parce que pendant un temps j’allais très souvent à la salle de sport, au moins quatre fois par semaine. Pratiquer une activité physique bon, c’est bien, ça détend en plus, mais surtout ça me donnait une autre relation avec ma nourriture. Je ne sais pas comment expliquer mais écouter mon corps et ses besoins faisait partie d’un tout. J’aimerais bien retrouver cette sensation.

Je suis dans une bonne dynamique, je crois.

Et ça fait du bien !

16 juillet 2015

JOUR 43 / METAMORPHOSE JOUR 11 : PROGRAMME DE LA SEMAINE

J’ai malgré tout réussi mes défis Linecoaching que j’avais sélectionnés la dernière fois.

  • Manger en solo au moins deux fois cette semaine. Le but ? Ecouter ce que je ressens pendant que je mange.
  • Faire 3 pauses de 10 minutes par jour, plus une avant de déjeuner. A l’heure que je veux. Le but, c’est de me recentrer et d’apprendre à reconnaître la sensation de faim. Si en effet j’ai faim à ce moment-là, alors collation autorisée !
  • Trottiner dès que je prends les escaliers (autant dire que je vais galérer au boulot mais je vais tenir bon !)
  • Muscler mon popotin même en étant assise la journée.

J’en ai sélectionné d’autres, des nouveaux, à faire sur une semaine :

  • Oublier mes tabous alimentaires et manger comme les autres, si j’ai des dîners ou des déjeuners familiaux. Le défi ? Arrêter de manger quand je n’ai plus faim, mais manger ce qui me fait envie malgré tout.
  • Respirer en pleine conscience une fois par jour, simplement pour prendre conscience de ce que je ressens, moralement et physiquement.
  • Ne me peser qu’une fois par semaine. Tous les mercredis.

Dans la semaine, il faudrait que je prenne le temps de faire une des activités proposées par Linecoaching, les lettres aux proches. C’est un exercice destiné à m’aider à mettre des mots sur mes motivations réelles.

Il y a deux lettres à écrire :

  • Lettre 1 : je devrai imaginer que ça y est, mon programme est fini. J’ai atteint le poids idéal pour mon corps, et je m’adresse à un proche en lui expliquant à quoi ressemble ma vie, maintenant que j’ai réussi à maigrir et à me débarrasser des kilos en trop.
  • Lettre 2 : je m’adresse à un proche, mais cette fois, je dois imaginer que je n’ai pas réussi à aller au bout du programme et que je me suis arrêtée après quelques semaines, sans perdre de poids. Je dois donc décrire ma vie, mes sentiments, avec tous ces kilos en trop dont je n’arrive pas à me débarrasser.

Je me donne la semaine pour les faire. Je n’écrirai peut-être pas les deux lettres le même jour. Je les posterai sur le blog. J’ai déjà peur de ce que je vais y mettre, je sais que la seconde sera corsée. Mais après tout, comme on dit, la peur n’évite pas le danger.

16 juillet 2015

JOURS 35 A 43 / METAMORPHOSE JOURS 3 A 11 : Y'A DU PROGRES

ALORS.

Je vais parler du blog, de mes vacances, de maillot de bain, d’estime de moi, de complexes, de Linecoaching et d’autres petites choses par-ci par là.

Non, je n’ai pas abandonné le blog, c’est juste que je suis partie en vacances et que j’ai eu comme qui dirait totalement besoin de décrocher et de déconnecter, et hallelujah, ça a fonctionné, j’ai passé les meilleures bébés vacances de ma vie, un des meilleurs longs week-ends, donc c’était vraiment parfait, même si, concrètement, c’était pas gagné.

C’était pas gagné parce que, héhé, ben en fait qui dit vacances au bord de l’océan et dans une maison d’hôtes avec piscine dit maillot de bain.

Source: Externe

Pour les novices, maillot de bain : nom masculin désignant un suppôt du démon, une véritable invention des forces maléfiques en présence, qui a tendance à te faire partir en fumée le peu d’estime de toi que tu avais réussi à glaner depuis tant d’années.

Parce que dans la tête d’une personne comme moi, si je me mets en maillot de bain sur la plage, TOUT LE MONDE va forcément me regarder et au choix vomir, ou me rire au nez tellement c’est indécent d’oser porter un truc pareil en public. Mais surtout, ce qui était le plus compliqué pour moi, étrangement, c’était de porter ce maillot de bain devant mon chéri. Vraiment, je trouve ça bizarre. Parce qu’il connaît mon corps, je le sais. Il n’allait rien découvrir en me découvrant en maillot. Et pourtant ça a été sans doute le plus compliqué.

Mais je l’ai fait.

Je me suis mise en maillot de bain. J’ai bronzé sur la plage, je suis même allée me baigner dans l’océan, ou dans la piscine. J’ai réussi. Je n’étais pas toujours à l’aise – en fait j’avais envie de m’enterrer dans le sable pendant les quelques mètres qui séparaient ma serviette de l’eau et d’y rester jusqu’à ce que plus personne ne puisse me voir – mais j’ai réussi. Et je dois avouer que le dernier jour, pendant quelques minutes, j’ai même oublié que j’étais en maillot. J’ai oublié mon mal-être, il n’était plus là, je profitais juste de ces vacances en amoureux, et c’était bien. Je ne pense pas que je serais capable de le faire avec des amis ou même avec des membres de ma famille, pour le moment. Mais c’est déjà énorme pour moi.

Source: Externe

D’ailleurs, pendant ces vacances, j’ai relevé un autre défi de l’extrême (j’exagère à peine) : je me suis mise en robe. Tout le temps. Matin, et soir. Le plus difficile pour moi a été d’avoir les bras nus – je m’arrange toujours pour avoir au moins des manches courtes, mais pour les robes, c’est plutôt des bretelles. Je n’ai pas réussi à rester bras nus la plupart du temps, mais on voyait le bas de mes cuisses et toutes mes jambes dorées rougies par le soleil. Avec la cellulite, le gras. On voyait la taille de mes cuisses, mais j’avais envie. Envie que mon chéri me trouve jolie, même s’il me dit que je suis belle même les jours où je suis malade à crever. Et surtout, envie de faire des efforts, pour lui et pour moi. C’était toujours très difficile, le moment juste avant de sortir. J’ai mis des heures à me préparer alors que je suis normalement super rapide. Je ne me suis jamais trouvée jolie, j’avais honte. Je me changeais plusieurs fois. Mais je n’avais pris que des robes, je n’avais pas le choix, et ça faisait du bien de changer. D’oser porter d’autres vêtements. D’oser, oui. Tout simplement.

Ah et aussi j’ai mis des sandales alors que je déteste mes pieds tout moches et tout vilains. Je sais que ce n’est rien, je sais que tout le monde porte des sandales l’été, mais moi je n’y arrivais pas et c’est beaucoup.

Source: Externe

Il n’y a pas de petite victoire.

Bon, attention, ça n’a pas été de tout repos en termes de moral hein. Un soir, notamment, une tablée de filles a louché sur mon chéri. Bon, en même temps, il est beau, je ne peux pas dire le contraire. Vraiment. Je ne comprends d’ailleurs toujours pas comment il a pu miraculeusement me trouver intéressante mais ceci est un autre débat. Bref toujours est-il que je me suis sentie particulièrement mal, parce que je me suis imaginé ce que ces filles avaient pu se dire. Trouver mon chéri beau, toussa toussa, puis soudainement se rendre compte qu’il était avec moi.

La grosse, la pataude, la moche, la mal habillée, celle avec les grosses cuisses, et j’en passe et des meilleures.

Coucou.

Coucou.

Ca m'a tordu l’estomac et ça me le tort encore, mais je crois que ça a aussi été un bon coup de pied au cul (j’y reviens plus tard).

C’est fou ce que Hypou peut me rendre égocentrique. Tout de suite il a fallu que je ramène cet évènement, pour le moins mineur, à moi, à mon nombril. Que Hypou l’utilise pour gâcher un moment parfait. Pour me rendre un peu mauvaise, un peu peste, un peu effrayée, en fait.

Mais oui, ça a été un coup de pied aux fesses. Parce que j’en ai assez que le regard des autres – ou le regard que Hypou interprète, surtout – ordonne ma vie, mon quotidien, mes émotions, mes ressentis, mon moral. Le regard des autres ne devrait avoir aucun impact sur moi. Je ne devrais accorder de crédit qu’à l’opinion des gens que j’aime, et ces gens-là voient beaucoup plus loin qu’une simple apparence…

Alors j’ai décidé que j’allais véritablement me reprendre en mains, et mettre un terme à tout ça.

Source: Externe

J’avoue que pendant ces vacances, j’ai un peu délaissé Linecoaching. Je suis beaucoup trop formatée par tous les régimes que j’ai faits avant, et du coup, j’avais la sensation que de poursuivre Linecoaching pendant ces quelques jours allait ruiner mes vacances. Sauf que, instinctivement, je l’ai fait. Pour la première fois, je n’ai mangé, sans y penser, que si j’avais faim. Même les soirs où on se disait qu’on se faisait plaisir, dans de bons restaurants, j’ai réussi à manger ce qui me faisait envie, sans être déraisonnable.

Je ne m’étais pas aperçue que j’avais finalement intégré certains concepts appris avec Linecoaching. En fait, j’en étais même à remettre la méthode en question. J’ai écrit à mon coach pour lui demander quand est-ce que j’aurai un programme alimentaire, quand est-ce que je saurai quel poids je dois atteindre, et en combien de temps. Elle m’a répondu qu’elle n’avait pas les réponses à ces questions et qu’elle ne les aurait jamais, parce que ce n’était pas le but. Parce que ce qu’il faut, ce n’est pas encore faire un énième régime. Ce n’est pas rester dans le cercle vicieux. Ce qu’il faut, c’est que j’apprenne à avoir une relation saine, et donc sereine, avec la nourriture.

J’ai vraiment eu du mal avec ça. Alors que, pourtant, je le savais depuis le début ! Mais j’ai pris sur moi et j’ai décidé de poursuivre, de me faire violence. C’était juste avant de partir en vacances, donc pour le coup c’est un peu loupé, mais la motivation est là. Je veux apprendre, je veux y arriver, je ne veux plus être prisonnière de tout ça, c’est trop de temps et d’énergie gaspillés. On a une vie beaucoup trop courte pour la passer à lutter contre tout. Il faut juste faire la paix.

Chassez Hypou, me découvrir, et oser être heureuse, quoi qu’il arrive. C’est plutôt un bon programme.

Source: Externe

En ce moment, je remplis pour Linecoaching un carnet. Un autre, encore. Je dois y noter toutes mes prises alimentaires liées à une émotion. C’est très précis, très poussé, et ça demande de réellement se pencher sur ce qu’on ressent au moment où on le ressent. Quelle émotion ressent-on exactement ? Quelles sensations y sont liées ? C’est assez difficile d’y répondre, parfois. Mais je crois que je commence à comprendre. Parce qu’ils expliquent une chose qui paraît évidente, mais que pourtant je n’avais pas intégrée.

On grossit quand on mange sans avoir faim.

Ouais, je sais, c’est dingue. Mais pour moi, je n’ai jamais faim, ou j’ai tout le temps faim – en fait, je ne sais pas trop. Je mange  par automatisme. Sauf que je mange en quantités astronomiques sans même chercher à savoir de quoi mon corps a besoin.

Avec Linecoaching, je vais essayer de changer ça.

J’avais normalement rendez-vous téléphonique pour la première fois avec ma coach le 24 Juillet, mais on va essayer d’avancer le rendez-vous. Pour rebondir.

Ca fait plein de petites victoires, tout ça. Ca fait aussi beaucoup de défaites. Mais j’ai la rage, la niaque.

J’ai décidé d’essayer de ne plus avoir peur. Ou, plutôt, j’ai décidé d’essayer de ne plus laisser mes peurs, dirigées par ô grande prêtresse Hypou, aiguiller ma vie, me gâcher des moments qui pourraient être simplement heureux, ou incroyablement parfaits. Je vais continuer d’avoir peur, c’est sûr, mais je vais essayer d’utiliser cette peur comme moteur, comme carburant.

Je vais continuer Linecoaching, je vais arrêter de me dévaloriser.

Je vais vivre.

Tout simplement.

7 juillet 2015

JOUR 34 / METAMORPHOSE JOUR 2 : FAISONS LE POINT

J’ai terminé ma première semaine Linecoaching (sous vos applaudissements) ! Je suis contente puisque tous les défis ont été réussis – en fait, le site propose tout un tas de défis à relever sous sept jours à chaque fois, je ne les invente pas.

Pour résumer :

  • Arrêter de manger au cours d’un repas si je n’ai plus faim : CHECK
  • Ne plus prendre les ascenseurs ou les escalators : CHECK (pour être totalement honnête, par moments j’ai oublié, mais je prends vraiment beaucoup d’escaliers tous les jours donc je le considère comme réussi)
  • Manger plus lentement au cours d’un repas au moins une fois par jour : CHECK
  •  Sauter un repas si je n’ai pas faim : CHECK

Mon défi à moi était d’oser aller à la salle de sport, et je l’ai fait aussi. Je ne vais pas pouvoir y aller cette semaine, mais j’ai une bonne excuse : ma cheville avait assez gonflé suite à une succession de mauvaises chutes dimanches, elle a beaucoup dégonflé aujourd’hui mais reste douloureuse. Entre la chaleur et l’effort, je préfère la préserver, surtout qu’on part quelques jours en vacances avec mon chéri donc je veux pouvoir en profiter. On décolle vendredi, et demain et après-demain je vois des amies dans la soirée. Mais ce soir je vais me promener un peu dans Paris, et je pense qu’on trottinera pas mal pendant le week-end. Retour le 14 Juillet, retour à la salle de sport le 15 sans faute !

Mais du coup, qui dit nouvelle semaine Lincecoaching dit nouveaux défis. J’ai sélectionné ceux-ci :

  • Manger en solo au moins deux fois cette semaine. Le but ? Ecouter ce que je ressens pendant que je mange.
  • Faire 3 pauses de 10 minutes par jour, plus une avant de déjeuner. A l’heure que je veux. Le but, c’est de me recentrer et d’apprendre à reconnaître la sensation de faim. Si en effet j’ai faim à ce moment-là, alors collation autorisée !
  • Trottiner dès que je prends les escaliers (autant dire que je vais galérer au boulot mais je vais tenir bon !)
  • Muscler mon popotin même en étant assise la journée.

Aujourd’hui, c’est aussi le dernier jour de mon carnet alimentaire, enfin du moins le premier. Ca fait huit jours que je le remplis. Je me surprends parce que je n’ai pas menti une seule fois. Il y a quelques temps, je pense que je n’aurais pas tout noté. Là, j’ai réellement pris le temps de tout y inscrire, même le petit bonbon ni vu ni connu. C’est idiot mais c’est beaucoup pour moi.

Je vais donc bientôt recevoir un bilan personnalisé qui, j’espère, m’aidera à mieux comprendre mon comportement alimentaire. On verra bien.

Mais il y a plein de choses qui me motivent alors j’essaie de m’accrocher, réellement cette fois c’est la bonne. Je me suis donné des objectifs et des récompenses, comme l’âne et la carotte. Ca va jouer à la fois sur mon poids et sur ma garde-robe, ce qui franchement n’est pas plus mal.

J’ai 20 kg à perdre. Bon, en soit 22, mais j'arrtondis à 20. Donc :

  • 5 kilos perdus : j’achète un pantalon
  • 10 kilos perdus : j’achète une jupe
  • 15 kilos perdus : j’achète un short
  • 20 kilos perdus : j’achète une combinaison

En plus de ça, courant Septembre on organise une grosse fête avec des amies. C’est idiot mais ça me donne envie de m’accrocher parce que, c’est sûr, on prendra des photos. Et j’aurai envie de me sentir belle dessus. Je sais qu’un régime est efficace à condition de perdre grand maximum 3 kilos par mois. D’ici là, j’aurai donc perdu entre 6 et 9 kilos, ce qui, moralement, sera déjà énorme.

La seule chose qui m’angoisse un peu, par rapport à tout ça, c’est ce fameux « poids naturel ». J’ai peur, malgré tout, qu’il soit beaucoup plus élevé que celui que je souhaiterais atteindre. En dehors de ce sujet, la question de ma situation financière me stresse aussi beaucoup. J’ai du mal à garder la tête hors de l’eau et c’est assez compliqué à gérer.

Mais quoi qu’il en soit, je m’interdis de laisser ces doutes et ces craintes avoir un quelconque impact sur ma façon de gérer mon rééquilibre.

Hypou, je te le dis, tu vas mourir de faim. Je ne te donnerai plus rien qui te nourrisse. Tu ne me vaincras plus, et, bientôt, tu ne seras plus qu’un souvenir pour moi.

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Journal d'un TCA
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