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Journal d'un TCA

23 juin 2015

JOURS 16 / 17 / 18 / 19 / 20

 

ABANDON.

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17 juin 2015

JOUR 15 : PANIQUE À BORD

Ce soir, ça ne va pas. Genre, pas du tout.

J'ai pourtant passé une journée plutôt sympa. J'ai vu des bébés chats en allant au boulot, plein de choses qui bloquaient au niveau du travail se sont résolues, je suis allée au sport ce soir, c'était Zumba et surtout c'était chouette, en somme la journée plutôt tranquille et sympa. Jusqu'à ce que la panique vienne prendre le dessus et s'invite pour je pense, toute la soirée et une bonne partie de la nuit.

Elle s'invite pour une raison qui en plus va sembler niaise, ridicule, puérile et autres adjeçtifs sympatoches du genre à beaucoup d'entre vous.  Mais écrire ici c'est aussi assumer ce qui est idiot et incontrôlé. Je suis humaine, j'ai des défauts et des réactions disproportionnées, ce n'est pas comme si j'essayais de m'en cacher depuis le début de ce blog. La panique donc. Elle est arrivée un grand sourire aux lèvres, le regard mielleux et la bouche en cœur. Pourquoi ? Parce que ce soir, mon copain sort.

Alors qu'on soit bien d'accord. Je ne suis pas un tyran et je n'exige pas qu'on soit ensemble H24. J'ai même tendance à ne pas être force de proposition Parce que clairement je ne vois pas ce qu'il fait avec moi. Mais ce soir il sort, et il va sortir tard, et surtout, il sort dans un endroit où le hasard peut parfaitement bien faire les choses. Il va dans un endroit propice aux rencontres, aux échanges. Dans un endroit où il va croiser des gens, des filles tant qu'à faire, qui partagent la même passion que lui. Qui vont avoir de la culture, de la conversation, de l'humour sûrement. Des filles qui seront canons, pleines de charmes, qui s'assumeront, qui ne seront pas pleines de tâches, de défauts, de malfaçons. Des filles avec qui tout aura l'air simple. Avec qui il passera un bon moment. Des filles qui seront, simplement, tout mon opposé. Des filles que l'alcool aura rendu encore plus fun, tandis que l'ambiance les mettra tous dans un état un peu euphorique et hors du temps. Des filles qui essaieront peut être de flirter avec lui, même juste un regard, même juste un sourire. Des regards et des sourires auxquels il répondra peut-être.

C'est évidemment de la jalousie de ma part, mais je me sens surtout infiniment triste. Parce que jamais je ne pourrais le lui reprocher. Parce que je comprendrais mille fois qu'une ou plusieurs de ces filles lui semble tellement plus attirante que moi. Sous tellement d'aspects. Ce n'est pas une question de confiance. J´ai confiance en lui. Je marcherais dans ses pas, je le suivrais les yeux fermés, je prendrais sa main s'il me disait de tout plaquer et de partir avec lui, je sauterais dans le vide s'il me promettait que c'était sans risque. Mais là j'ai peur. J'ai peur Parce qu'avec Hypou, on sait ce que je vaux. On sait que je ne fais pas le poids. Je suis infiniment triste, ce soir, et je n'arrive pas à me raisonner. On m'a déjà dit qu'on m'aimait pour disparaître du jour au lendemain, on m'a déjà dit qu'on m'aimait alors qu'une autre fille avait depuis longtemps pris ce que je pensais être ma place. Hypou est là parce que j'ai ce sentiment, insidieux, dévastateur, que je mérite qu'on s'en aille. Que je meriterais que lui s'en aille.

Je suis paniquée Parce qu'il est là-bas. Et parce que j'aurai toujours le doute. Parce que quand il me racontera je me demanderais toujours s'il me dit vraiment tout. Parce que quand il ressortira la panique sera toujours là. J'ai conscience que c'est d'un égoïsme incroyable. Je m'en veux d'être si faible. De si peu croire en moi que ça peut avoir une incidence sur lui. 

Hypou est là, je l'ai compris, Parce que j'ai peur de ce que je suis. De ce qui se cache sous le gras, la graisse et la laideur. Parce que j.ai peur d'être banale, et mauvaise. En réagissant comme ça, je ne fais que me le confirmer, et j'ai encore plus peur de gratter pour découvrir ce qu'il y a en-dessous. Parce qu'aujourd'hui j'ai encore l'excuse de Hypou pour réagir comme ça. L'excuse de mon poids. L'excuse de ce corps immonde.

Mais si par miracle je réussis ? Si j'arrive à reprendre le contrôle et que je perds ces vingt kilos qui me bouffent la vie ? Je n'aurais plus d'excuse pour ne pas aller bien. Plus d'excuse pour me comparer constamment aux autres. Plus d'excuse pour avoir peur. Plus d'excuse pour justifier qu'on s'en aille. Plus d'excuse pour justifier qu'on me laisse, qu'on m'abandonne.

Et si finalement, la seule chose qui m'empêchait de maigrir, qui m'empêchait de me sentir bien, c'était moi ?

Ben je suis mal barrée. Infiniment triste, paniquée, et mal barrée.

Super soirée.

16 juin 2015

JOUR 14 : ABANDONNER

Aujourd’hui, ça va.

Au sens littéral du terme. J’avance, parce que le temps file et que la vie continue, mais j’ai l’impression de ne pas être moi, de me regarder avancer de haut. Donc, ça va. Ca va de l’avant. Ca va parce qu’il faut que ça aille, de toute façon. C’est très étrange comme sensation. Il y a des moments où je me sens parfaitement bien, où je ne serais pas surprise de voir des ailes me pousser de chaque côté du dos, et d’autres comme maintenant, ou j’ai l’impression de ne sentir que le dégoût que je m’inspire. Où j’ai la sensation que ce dégoût en profite même pour dégouliner sur les autres. Sur ceux qui m’entourent. Qui m’apprécient ou qui m’ignorent.

Par moments je me dis que c’est génial de ne pas avoir de balance, en fait. Que ça me pousse à réellement écouter mon corps, l’écouter lui et surtout écouter ses réelles envies, ses vrais besoins. Pour la première fois depuis des années, j’ai, en moins de cinq jours, su m’arrêter et dire plusieurs fois « Non, c’est bon, je n’en veux plus, je n’ai plus faim ». Ca doit sans doute paraître insensé vu de l’extérieur et pourtant, il me semble que c’est énorme. Parce que ça veut dire que dans ces moments-là, je ne mangeais pas pour nourrir Hypou. Ca veut dire que dans ces moments-là, j’avais réellement le contrôle. Je mangeais parce que j’avais faim et j’ai su écouter, savoir, quand manger n’était plus nécessaire. Bon, j’ai quand même, à chaque fois, boulotté. J’ai encore du mal à ne pas jouer les ouragans et à ne pas dévaster tout le plateau sur mon passage, mais j’essaie malgré tout de me dire que c’était positif.

Puis ensuite je reprends conscience de mon corps. En fait c’est lui le problème. Parce que mon corps ne me ressemble pas. Il ne ressemble pas à celle que je suis. Enfin, si, justement. Il ressemble à celle que je suis, perdue, bancale, inintéressante, ravagée. Mais il ne ressemble pas à celle que j’essaie d’être. C’est tellement frustrant. Quand j’arrive à l’oublier, même une micro seconde, il me retombe dessus comme une masse et il m’écrase, littéralement, il m’écrabouille, il m’étouffe, il m’empêche de respirer, presque.

Je crois que je suis à bout.

J’ai envie de baisser les bras.

De manger quand j’en ai envie, besoin, ou quelle que soit ce qui me pousse à le faire.

J’ai le sentiment d’être irrécupérable. De toujours tout gâcher. Alors plutôt que de me battre un temps plutôt que de lâcher dans 6 mois et devoir tout reprendre à zéro, je me dis que je devrais juste arrêter de me battre dès maintenant.

Je suis faible, de toute façon, autrement jamais Hypou n’aurait pu se faire une place dans ma vie.

Alors, bon.

16 juin 2015

JOUR 13 : NADA

Hier, ça allait. Je n’ai pas eu/pris le temps d’écrire, je perds un peu de rythme, mais je n’avais rien à signaler. En fait je ne sais pas trop comment je me sens, depuis hier.

14 juin 2015

JOURS 11 & 12 : PAS DE PHOTO SVP

Ce soir, ça va. 

Il faut dire aussi que j'ai passé un superbe week-end. C'est dingue et incroyablement frustrant en même temps : ma vie est absolument parfaite, pour moi. Il y a des petits couacs, il y a des choses compliquées à gérer, des trous noirs, des cicatrices, des blessures à vif. Pourtant depuis quatre mois, oui, je vis la vie dont je rêvais, ou presque. J'ai encore plein de rêves dans le tiroir, dont un qui, je crois, ne me quittera jamais même si j'ai conscience qu'il est ipossible à atteindre (coucou petit rêve de devenir écrivain reconnue). Mais oui, ma vie, ça va. Sauf que je n'arrive pas à tout savourer comme je le voudrais, et même comme je le devrais, simplement à cause de mon rapport à mon poids et donc à mon corps. Et ça, c'est frustrant. Je m'en veux et je m'agace toute seule a ne pas parvenir à passer outre.

Parce qu'il y a des moments,  de temps en temps, où j'oublie. Enfin, non. Je n'oublie pas réellement toi ça, mais le bonheur que je vis est tellement magistral quil prend toute la place. C'est ce qui s'est passé ce weekend. J'étais au paradis, j'étais sereine, heureuse, amoureuse de lui, amoureuse de nous, de la vie, de mes amies, de ce petit monde, de cette petite bulle dont j'ai l'impression que désormais, elle n'éclatera plus jamais. Or, je fais partie de ces personnes qui aiment les photos, qui ont envie d'immortalisee un moment, même s'il peut sembler banal à n'importe qui d'autre. Parce qu'a ce moment précis, la vie est parfaite. Parce que parfois, on a besoin de se souvenir que non, tout n'est pas toujours noir. Bref, les photos et moi on est plutôt copines.

Enfin, on l'a été il y a un certain temps, et c'est vrai que depuis justement que ma vie a pris ce tournant si mirifique à mes yeux, bizarrement, les photos, il y en avait moins. Puis en y réfléchissant, je me suis aperçue que ça coïncide plutôt pas mal avec le jour où j'ai réalisé que non, la vision de mon corps et de moi tout court, ce n'était plus supportable. Mais je ne sais pas pourquoi, hier j'ai eu envie de prendre des photos et d'être dessus. Et malgré le fiasco que ça a été, j'ai remis ça aujourd'hui.

Je crois que si j'avais vécu au Moyen-Age, je n'aurais pas eu besoin de bourreau, je me suffis amplement à moi-même.

Même si je n'ai pas fait une seule crise du week-end (j'ai plutôt bien géré l'apéro d'hier soir pour tout vous dire - en partie Parce que je n'avais rien choisi de ce qu'il y avait sur la table, je pense, du coup ce n'était pas des choses dont j'avais absolumineusement envie), je dois avouer que ça m'a flinguée. Les photos se sont imposées à moi comme deux énormes gifles dans la tronche, et avec élan s'il vous plait. 

Ca m'a secouée, écœurée, et ça le fait encore. Je prends tellement de place, littéralement. Rien de gracieux. Rien d'élégant. Rien de distingué. Rien de beau. Rien de joli. Je suis une montagne de gras, de mollesse, de truc dégueu. Je dois avouer que j'ai eu envie de pleurer, hier comme aujourd'hui, quand j'ai vu à quoi je ressemblais. Heureusement, je n'étais jamais toute seule, alors j'ai gardé la face et c'est passé comme une lette a la poste. Personne n'a rien vu et la petite vie parfaite de mademoiselle imparfaite a continué son petit bonhomme de chemin.

J'ai eu peur que Hypou se réveille et décide de me narguer un peu, puisque je rentrais seule chez moi, mais ça a été. Je crois que c'est lié au fait que j'ai mangé ce que je voulais' cette fin de semaine. En quantités plus ou moins raisonnables. Mais avec la reprise du sport, je suis contrainte de manger, et pas de me restreindre absolument. Si je faisais un régime drastique, je ne tiendrais pas dix secondes sur les machines. Je vais quand même essayer de faire un peu plus attention cette semaine, ce serait dommage de faire du sport et de ne retirer aucun bénéfice. Mon corps a compris que je n'allais pas le brimer. maintenant j'arrête de le caresser dans le sens du poil et je me reprends en mains.

Parce que je veux me trouver jolie sur les photos. Parce que je ne veux pas me répéter qu'avec un physique pareil, c'est sûr que mon copain ira voir ailleurs à la première occasion. Parce que l'amour propre, j'aimerais bien savoir ce que ça fait.

Parce qu'on devrait tous avoir le droit de s'aimer.

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13 juin 2015

JOUR 10 : PAS FAIM

Hier, ça allait.

Je n'ai pas eu le temps d'écrire, je suis désolée. Juste après le travail je suis allée à la salle de sport, puis chez ma sœur, et quand je suis rentrée je n'avais qu'une seule envie, aller dormir.

Il y a une seule chose à retenir. On a fait un apéro hier soir puisque ma nièce a eu les félicitations de son conseil de classe (oui ma nièce est la meilleure du monde entier intergalactique). Du coup donc, apéro. Eh bien force a été de constater que Hypou a continué de roupiller tranquillement et ne s'est pas manifestée. Vraiment je n'ai pas eu besoin de manger, aucune crise à l'horizon... 

Mais j'ai mangé quand même. J'ai boulotté, comme Toujours. J'ai mangé tout ce qu'il y avait sur la table autant de fois que possible. Et je me suis aperçue que, en plus des crises, Hypou avait une autre main mise sur moi : celle de l'habitude. J'ai l'habitude qu'elle se manifeste tout le temps alors j'agis comme si elle était là, sauf qu'elle n'y était pas.

Alors c'est un peu flippant, mais en même temps c'est assez rassurant et ça me donne envie de Continuer. Parce que par définition, une habitude... Ben ça se perd.

Ce soir, apéro entre amis chez mon copain. En espérant que Hypou ne fasse pas son intéressante, je vais essayer de lutter contre l'habitude. Manger un peu, Parce que j'aurai faim, Parce que je ne vais pas me nourrir que de bière et Parce qu'il est hors de question de sauter un repas. Mais juste manger pour faire un repas, pas par habitude/crise.

Ca va le faire.

11 juin 2015

JOUR 9 : JE SUIS PASSÉE CHEZ CURVES

Aujourd'hui, ça va. Vraiment en plus, donc sortons et allons courir nus dans un champ de coquelicots c'est la grosse grosse teuf. A tel point que je pense que cet article va être plutôt bref, mais ce sera quelque chose de positif en fait. Parce que je suis vidée, mais en bien. Ça faisait pas mal de temps que  ça ne m'était pas arrivé !

Déjà, grande nouvelle, aujourd'hui Hypou a dormi. Toute la journée. Pas une seule crise à l'horizon, aucun besoin de me contrôler tout s'est passé avec naturel. J'ai mangé raisonnablement ce que j'avais envie de manger quand il était l'heure de manger et je n'ai eu aucun problème avec ça. Je ne sais pas tellement pourquoi. La chaleur ? La montagne de taff au boulot ? Le fait d'avoir réussi à prendre un peu de temps pour lire hier soir ? Je ne sais pas, mais je suis sûre que mon cerveau réfléchira pour moi à ce sujet. 

Mais surtout, la grande nouvelle du jour, c'est que je suis allée à la salle de sport, et que c'était juste trop trop de la boulette !

Le principe, chez Curves, c'est assez simple. Il y a un circuit, un seul. Des machines un peu muscu alternées avec des tapis de sol, et la coach au milieu pour te dire quoi faire quand tu es sur ton tapis. En trente minutes on a le temps de faire le circuit deux fois et... La séance est terminée ! Tout a été étudié pour que les machines soient suffisantes et nous permettent de solliciter tous les muscles. On peut faire un tour de plus mais généralement si on a la motivation et l'énergie pour le faire c'est mauvais signé : ça veut dire qu'on n'a pas assez donné pendant nos deux tours. Et puisqu'on ne finit pas une séance de sport comme une malpropre, il y a une espèce de grosse machine qui permet de faire une dizaine  d'étirements différents. Le tout, en plus de cela, dans la joie et la bonne humeur. On était seulement 5 ce soir et c'était chouette du coup.

J'y retourne demain. Ça m'a rappelée que j'aimais le sport quand je le fais bien ! Puis le mercredi, il y a zumba. Du coup pour commencer sans frôler l'overdose, j'irai le mercredi, et le lundi et le vendredi (ou le samedi selon mon emploi du temps). Je pense qu'il faut que je me donne une certaine régularité pour apprécier et surtout pour que le sport devienne un besoin. C'était vraiment cool.

Puis du coup en rentrant j'avais faim, vraiment. Pas envie de manger mais réellement  faim. De quelque chose de simple, raisonnable, à petite dose, juste pour avoir assez d'énergie pour la soirée.

Alors je sais que ça sonne normal pour plein de monde, mais pour moi...

C'est une révolution.

 

 

 

10 juin 2015

JOUR 8 : DE QUOI T'AS PEUR ?

Cet après-midi, ça va aussi.

On est allé mangé au Mac Do ce midi – je n’ai pas su y résister parce que je pense que mine de rien l’envie que j’ai su contrôler l’autre fois était restée dans un coin de ma tête. C’est plutôt positif puisque, alors que d’habitude je culpabilise à la première bouchée, là, aucun sentiment de ce genre.

Mais à mesure que l’après-midi est passée, je me suis aperçue que je n’avais pas pris de réel plaisir à manger là-bas. J’étais juste contente de manger. Parce que j’avais super super faim et que j’avais besoin d’un truc gras et malsain pour me sentir rassasiée. J’aurais mangé mon poids en haricots verts que le résultat n’aurait pas été le même, moralement.

Du coup je re-sombre dans ce dégoût de moi. J’aurais pu simplement limiter les dégâts, prendre une salade et des nuggets, le plaisir aurait été là mais la simplicité aussi. Mais non, je me suis fait péter le bide. A en avoir mal au ventre avant même d’avoir terminé.

J’en ai marre de ces montagnes russes. Marre de me sentir soulagée dès que j’ai le sentiment de prendre la bonne décision, marre de cette panique insidieuse qui m’envahit dès que la décision est définitivement prise, marre de ce corps que je traîne comme un boulet après chaque repas. Marre de cette façon extrême de tout faire.

Trop parler. Trop aimer. Trop manger. Trop prendre à cœur. Trop pleurer. Trop manger. Trop réfléchir. Trop raisonner. Trop calculer. Trop manger. Trop essayer de tout contrôler. Trop exiger. Trop attendre. Trop espérer. Trop manger.

Je me dis que même si je me mets au sport, ce qui va inévitablement arriver, je n’y arriverai pas, je gâcherai tout, comme à chaque fois, comme dans n’importe quelle chose que je peux entreprendre. Je me dis que même si je m’arrête de manger, je n’y arriverai pas. Que même si j’arrête de me mettre des barrières, je gâcherai tout.

J’en ai marre d’être moi. J’en ai marre de me dire que personne ne peut être fier de celle que je suis. Marre de penser que tout dépend de mon physique. On me trouve drôle ? Parce que je suis grosse, je compense. On me trouve exigeante ? C’est quand même dingue, quand on a ce physique là on ne se permet pas d’être aussi pointilleuse. On me dit que j’ai un beau visage ? Oui, à défaut de me dire que je suis belle, parce qu’avec un corps difforme on ne pourrait jamais me dire une chose pareille.

Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu réussir, une fois. Comment je suis parvenue à me battre contre moi-même. J’en ai tellement marre de me battre. J’ai envie de m’arracher la peau, de m’arracher le corps, de m’arracher le gras, de m’arracher tous ces maux qui s’agglutinent à mon cœur et qui le font peser si lourd. J’ai envie de tout rayer, tout effacer. J'ai envie qu'on me donne un nouveau corps, un nouveau moi. Genre "Bon allez, tout ça, c'était pour la blagounette, maintenant on change et tu vas être trop contente tu vas voir.". Y'a pas de magasins, pour ça ?

J’ai envie de savoir qui je suis vraiment. J’ai l’impression de m’être perdue sous une montagne de graisse, de chagrin, de crises, et de peur. J’ai envie de me trouver et en même temps j’ai peur.

On m’a dit que j’étais mauvaise, aujourd’hui. On me dit que je suis susceptible. Que j’ai mille principes à la noix. Puis je ne suis pas si cultivée. Pas bien dégourdie. Je ne comprends pas grand-chose à ce qui m’entoure. Je n’arrive pas à m’intéresser à la politique, l’économie. Je n’ai pas de passion, je n'ai aucun talent particulier.

C’est pas top. Mais si c’était encore pire, une fois tous ces soucis disparus ? Si j’étais juste quelqu’un d’horrible, comme Voldemort* me l’a si souvent dit ? Si elle avait raison sur toute la ligne ? Je me crois différente depuis que je suis toute petite. J'étais intimement persuadée que j’avais quelque chose qui change. J’ai toujours voulu croire que c’était un destin de dingue, un pouvoir magique, ou juste une qualité rare. Mais non. Non en fait, c’est un truc nul. Un truc noir. Un truc aussi sombre qu’elle.

Je croyais que j’avais peur du monde. Des gens. De ma relation avec eux. Mais je crois que je me suis trompée. Je me cache derrière cette obsession pour mon corps et pour mon poids parce que c’est tout ce qu’il me reste. C’est tout ce qui me sépare de ce qui me fait vraiment peur.

Moi-même.

Moi la bancale, l’indécise, la peureuse, la pleureuse, celle qui ne va jamais au bout des choses, celle qui râle pour rien, qui se vexe pour tout.

J’ai peur de moi.

Et de, si j’arrive à me sortir de tout ça, me détester et me dégoûter encore plus.

*Voldemort, c'est comme ça que j'appelle un de mes vieux Démons dont j'ai réussi à me défaire, au moins physiquement.

10 juin 2015

JOUR 8 : DANS MA TETE IL Y A

Aujourd’hui, ça a l’air d’aller.

Je prends vraiment ce blog pour un journal intime, mais on m’a glissé dans l’oreillette que ce n’était pas grave et que c’était peut-être même salutaire. Why not.

Concernant hier, ça allait – vraiment. Je n’avais simplement pas l’envie d’écrire. Mais je m’étais imposé et surtout promis une certaine rigueur avec ce blog donc je trouvais important d’y poster quelque chose malgré tout, même si je n’avais aucune envie de tergiverser, pour une fois. Bon, évidemment mon cerveau a tergiversé pour moi dans la nuit et je me retrouve ce matin avec des centaines de pensées qui pèsent plus lourd que moi – et ça faut le faire.

Déjà, je tiens à le dire, j’ai balancé ma balance (haha). Je m’en suis débarrassé et je ne pense pas en avoir de nouvelle avant le début du mois prochain. Ca m’angoisse un peu mais je pense que c’est un mal pour un bien, parce que du coup, j’ai évidemment pris quelques décisions en conséquence. En effet, c’est officiel, je finis cette semaine puisque j’ai acheté de quoi déjeuner le midi en mode j’ai un estomac de moineau, mais à partir de la semaine prochaine, je ne cherche plus à maigrir absolument, juste à manger avec plaisir et raisonnablement. Je sais bien que je l’ai déjà dit mais j’ai été bien incapable de le mettre en place. Le midi au moins, je dois manger des choses qui me donnent envie, en quantités raisonnables. Il faut que manger devienne un plaisir, un moment sympa, plutôt que quelque chose de toujours plus calculé, toujours plus compliqué à gérer, toujours plus angoissant.

Le plus difficile, finalement, ce sera de trouver des choses que je pourrai préparer en avance pour tout mettre dans le frigo du boulot en début de semaine. Comme je ne sais pas toujours où je vais dormir le soir, soit chez moi soit chez mon copain, c’est un peu contraignant en termes de préparation de repas. Surtout que j’ai un frigo aussi grand que je suis un top model international, donc il va falloir que je sois ingénieuse, mais je vais trouver. Une tortilla et des carottes, quelques nems et de la salade… Ce ne sont pas les idées qui manquent. Il faut aussi que je me trouve des petites choses pour le soir, mais du coup c’est un peu plus simple à gérer puisque je ne dois pas me poser la question de la conservation.

Oui je me pose un milliard d’obstacles à la minute, mais c’est ma superbe capacité (non) à tout anticiper (contrôler ? OUI ENCORE. J’ai décidé que j’emploierai ce mot à chaque article, je suis une dingue, une malade, une folle, un ouf, JE SUIS TON PERE LUKE MARCHEUR SUR LE CIEL hahahaha).

Donc, j’ai jeté ma balance, et avant-hier soir j’ai fait une heure de sport à la maison. Une demi-heure de step, un quart d’heure de poids pour bosser les muscles des bras qui pendent, et un quart d’heure de cuisses/abdos/fessiers faits maison. C’est pas grand-chose mais je recommencerai sans doute ce soir, et demain soir, salle de sport. Ce qui est bien, c’est qu’à la salle elles proposent de prendre les mesures une fois par mois, donc même si je ne vois pas de grands changements sur la balance, si on me montre par A+B qu’il y en a sur mon corps, alors ça me fera du bien. C’est sûr.

Du coup finalement, je crois que j’ai trouvé ce que c’était véritablement ma première étape : m’accepter. Accepter ce que je suis en dedans, accepter ce que je suis en dehors, pour finalement faire ce que je veux de mon corps sans me mettre de pression, juste parce que j’en ai envie. Alors, bon, dit comme ça, évidemment, ça a l’air facile mais j’ai bien conscience que ça risque de me prendre un petit moment. Pourtant je suis intimement convaincue que ça peut m’aider contre Hypou. Ok, tout le monde ne peut pas m’apprécier. Ok, les gens ne sont pas obligés de m’aimer si fort que moi. Ok, j’ai besoin qu’on m’aime. Ok, j’ai plein de bizarreries. Mais c’est comme ça. Il faut que j’arrive à comprendre que les gens qui restent auprès de moi sont déjà au courant de tout ça, et qu’ils restent parce qu’ils en ont envie.

Pas par pitié.

Pas par peur.

Pas parce qu’on leur met le couteau sous la gorge.

Je suis encore à mille années lumières de réussir à réellement penser tout ça mais pourtant, ça va s’avérer indispensable.

Pour ce qui est de m’accepter physiquement, ça va être plus compliqué. Un de mes principaux problèmes, c’est que je ne prends aucun plaisir à m’habiller le matin. Mes vêtements sont vieux, les tailles et les coupes ne sont pas adaptées à ma morphologie, je ne me sens jolie/à l’aise dans aucun des vêtements que je porte et je crois que c’est un souci. Jamais je ne pourrai me sentir bien, apaisée, tant que mon style ne sera pas à mon image, tant que je n’aurai pas les vêtements qui me correspondent. C’est idiot ? Sans doute. Superficiel ? Sûrement. Pourtant je suis certaine que les crises s’espaceraient si je m’aimais mieux. Si je m’appréciais. Si, au moins ça, je n’avais pas envie de pleurer à chaque fois que je me regarde dans le miroir. Aucun de mes vêtements ne me met en valeur alors forcément, ça donne des billes à Hypou pour prendre de la fougue et de la force, et entrer en action alors que j’essaie de lutter contre elle corps et âme.

Oui mais je n’ai pas d’argent. Le changement de vie, toussa toussa, c’est bien joli, mais j’ai beaucoup de mal à joindre les deux bouts et envisager de faire les magasins est impossible, aussi bien à court qu’à moyen terme. Alors je ne sais pas comment faire. Même les friperies, c’est impossible. Parce que j’ai tout à changer. Disons que j’ai trois tops que je peux garder, mais aucun pantalon. Pas de jupe, de robe, de veste ou de gilet. Pas de chaussures. Je ne dis pas tout ça pour me faire plaindre ou attiser la pitié, j’essaie juste de mettre des mots sur les faits pour mieux les appréhender et parvenir à cerner ce qui m’empêche d’avancer. Mais je vais essayer d’économiser, pour pouvoir entreprendre le changement le plus vite possible.

Ce n’est peut-être pas plus mal finalement de ne pas pouvoir changer de vêtements tout de suite. Ca m’impose de commencer par m’aimer, moi, en tant que personne. Pourquoi je me fais autant de mal, finalement ? Pourquoi je n’aurais pas le droit de juste me sentir bien ? Pourquoi je fais de mon corps un ennemi quand il est celui qui me permet de voyager, d’enlacer ceux que j’aime, d’aller vers eux, de les rassurer, de les câliner, de les chatouiller, de les rassurer, de les pousser vers l’avant.

Mon corps est mon ennemi aujourd’hui.

Ma ça va changer.

9 juin 2015

JOUR 7 : RAS

Aujourd'hui ça a été.

Voilà. Je n'ai pas envie de m'étendre sur le sujet. J'ai mis mon cerveau sur pause.

Jusqu'à demain.

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