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Journal d'un TCA
16 juin 2015

JOUR 14 : ABANDONNER

Aujourd’hui, ça va.

Au sens littéral du terme. J’avance, parce que le temps file et que la vie continue, mais j’ai l’impression de ne pas être moi, de me regarder avancer de haut. Donc, ça va. Ca va de l’avant. Ca va parce qu’il faut que ça aille, de toute façon. C’est très étrange comme sensation. Il y a des moments où je me sens parfaitement bien, où je ne serais pas surprise de voir des ailes me pousser de chaque côté du dos, et d’autres comme maintenant, ou j’ai l’impression de ne sentir que le dégoût que je m’inspire. Où j’ai la sensation que ce dégoût en profite même pour dégouliner sur les autres. Sur ceux qui m’entourent. Qui m’apprécient ou qui m’ignorent.

Par moments je me dis que c’est génial de ne pas avoir de balance, en fait. Que ça me pousse à réellement écouter mon corps, l’écouter lui et surtout écouter ses réelles envies, ses vrais besoins. Pour la première fois depuis des années, j’ai, en moins de cinq jours, su m’arrêter et dire plusieurs fois « Non, c’est bon, je n’en veux plus, je n’ai plus faim ». Ca doit sans doute paraître insensé vu de l’extérieur et pourtant, il me semble que c’est énorme. Parce que ça veut dire que dans ces moments-là, je ne mangeais pas pour nourrir Hypou. Ca veut dire que dans ces moments-là, j’avais réellement le contrôle. Je mangeais parce que j’avais faim et j’ai su écouter, savoir, quand manger n’était plus nécessaire. Bon, j’ai quand même, à chaque fois, boulotté. J’ai encore du mal à ne pas jouer les ouragans et à ne pas dévaster tout le plateau sur mon passage, mais j’essaie malgré tout de me dire que c’était positif.

Puis ensuite je reprends conscience de mon corps. En fait c’est lui le problème. Parce que mon corps ne me ressemble pas. Il ne ressemble pas à celle que je suis. Enfin, si, justement. Il ressemble à celle que je suis, perdue, bancale, inintéressante, ravagée. Mais il ne ressemble pas à celle que j’essaie d’être. C’est tellement frustrant. Quand j’arrive à l’oublier, même une micro seconde, il me retombe dessus comme une masse et il m’écrase, littéralement, il m’écrabouille, il m’étouffe, il m’empêche de respirer, presque.

Je crois que je suis à bout.

J’ai envie de baisser les bras.

De manger quand j’en ai envie, besoin, ou quelle que soit ce qui me pousse à le faire.

J’ai le sentiment d’être irrécupérable. De toujours tout gâcher. Alors plutôt que de me battre un temps plutôt que de lâcher dans 6 mois et devoir tout reprendre à zéro, je me dis que je devrais juste arrêter de me battre dès maintenant.

Je suis faible, de toute façon, autrement jamais Hypou n’aurait pu se faire une place dans ma vie.

Alors, bon.

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