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Journal d'un TCA

10 août 2015

JOURS 64 à 67 / METAMORPHOSE JOURS 33 A 36 : POINT LINECOACHING

C’est impressionnant comme je m’étonne. Je ne pensais pas avoir assez de force mentale mais visiblement je suis moins un boulet que ce que j’avais tendance à penser. Je n’ai pas fait de crise ces derniers jours, et quand une grosse a commencé à poindre le bout de son nez, j’ai réussi à la maîtriser et à passer outre. Autant dire que je m’en pensais incapable il y a encore une semaine. Je crois sincèrement que Linecoaching fait de l’effet, même si sur le coup on ne le réalise pas. Je me suis surprise plusieurs fois cette semaine à me dire : « Woh, attends, calme-toi. Pourquoi tu as envie de manger ? Parce que tu ressens ça. Ok, tu ressens ça. Mais est-ce que cogiter dessus y changeras quoi que ce soit ? Non. Respire et laisse-la passer, elle continuera son chemin toute seule ».

Le fait d’aller au sport aussi souvent m’a beaucoup aidée dans tout ça, je pense, puisque mine de rien ça m’a permis d’évacuer quand j’avais un trop plein d’émotions. Non seulement ça m’occupait, mais en plus ça m’aidait.

Cette semaine je commence Soniatlev, en plus de Curves et de Linecoaching. Ca me fait un programme complet et sain, je vais y arriver, je le sens. Sur la balance ce matin, 81.4kg. Vu que je fais du sport je vais réellement essayer de me calmer sur la balance. Et si je n’y arrive pas, je ne prendrai en compte que mon poids de tous les quinze jours, c’est celui-ci et uniquement lui qui me servira de référent pour constater mon évolution.

Et donc j’ai fini mon dernier carnet alimentaire Linecaoching ! Il devait me servir à repérer quand j’avais une envie de manger liée à mes émotions. Si je n’en avais pas, je devais noter. Si j’en avais, je devais noter, mais il fallait bien distinguer ces envies de manger auxquelles j’ai succombées, et les autres. Ca apprend vraiment à prendre du recul, c’est assez top.

Le nouveau carnet alimentaire exige un peu plus de travail. Il s’agit d’apprendre à distinguer la vraie faim, la bonne faim. Sauter le petit-déjeuner pour identifier quand la vraie faim apparaît, et comment elle se manifeste. Ca dure quatre jours. Je vais commencer jeudi, puisque j’ai jeudi, vendredi samedi et dimanche sans travailler cette semaine, ce sera plus simple à mettre en place. Puisque du coup je ne devrai manger que quand j’aurai faim, et pas parce que socialement il est l’heure de manger.

J’avais des défis aussi, à relever.

  • Jusqu’au 7 Août : je mange une fois par jour en tête à tête avec mon repas, sans distraction comme l’ordinateur ou la télévision. Le but ? Me rendre compte de ce que je mange, en termes de goût, de texture, et de quantité. Me focaliser là-dessus.

ð REUSSI ! Le fait d’avoir été seule toute la semaine m’y a grandement aidée je dois dire.

  • Jusqu’au 7 Août : Je vais tenir un carnet (ce blog, je pense) de mes angoisses et mes paniques quotidiennes. Je dois essayer de les détailler, en mettant des mots sur comment je me sens avant, pendant, après. Pourquoi j’ai angoissé, paniqué. J’essaie d’être autant précise que possible. Ca m’aidera à cerner les causes récurrentes de ces crises et à prendre du recul, à dédramatiser et peut-être même à les éradiquer.

ð REUSSI ET ECHEC EN MEME TEMPS ! Je n’ai pas tenu le journal, mais je prenais soin d’analyser dans ma tête chaque émotion ressentie en essayant de comprendre ma propre évolution au cours de ces sensations.

  • Jusqu’au 30 Août : je désacralise ma balance et n’essaie de me peser qu’une fois tous les quinze jours. Donc, je me pèserai lundi, puis la pesée suivante sera le 17 Août, et celle d’après le 31. Ils conseillent d’enlever la balance de notre champ de vision.

ð ECHEC LAMENTABLE ! Non, clairement la balance et moi on n’est pas capable de se séparer pour le moment, je dois faire ça progressivement.

C’est un bilan mitigé mais je suis quand même fière de moi, c’est un bon début. Mais du coup, nouveaux défis !

  • Jusqu’au 17 Août : dès qu’une émotion négative se manifeste, je dois appliquer ce que j’ai appris avec Linecoaching pour faire en sorte qu’elles s’atténuent puis disparaissent.
  • Jusqu’au 17 Août : quand je me sens mal parce que j’ai l’impression de me trouver face à un problème insoluble, plutôt que de paniquer, me sentir mal et manger, j’essaie de dresser la liste de toutes les alternatives possibles qui s’offrent à moi.
  • Jusqu’au 17 Août : même exercice que dans les défis précédents, sauf que cette fois je dois m’arrêter sur mes tristesses et mes déceptions, essayer de comprendre leurs causes, et analyser comment je me sens avant, pendant, et après.

Je ne me suis jamais sentie autant motivée.

Je vais tout déchirer.

 

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6 août 2015

JOURS 62 & 63 / METAMORPHOSE JOURS 31 & 32 : CURVES SMART.

Je crois que je n'ai jamais autant senti les muscles de mon corps de ma vie ! J'ai décidé que j'allais faire un peu de sport tous les jours, donc je suis allée à la salle de sport tous les soirs et ce soir, j'ai passé un cap, je suis passée à Curves Smart. C'est un système qui nous permet de voir quel effort on fournit sur chaque machine de la salle, qui enregistre résultats et progressions et qui à chaque séance augmente la difficulté. A la fin, petit bilan pour savoir ce qu'on a bien géré, les calories perdues, les machines qui nous ont posé souci... Je trouve ça super et super complet, vraiment ! Le but c'est de toujours rester dans le vert, et idéalement dans le vert clignotant, et ça motive complètement du coup.

Bon ça m'a fait découvrir (affronter la réalité) que je n'avais pas de triceps. Enfin ils sont là mais ils sont en hibernation je crois. Et les muscles dorsaux ils sont en congés pas payés je pense, va falloir que je les fasse tous rappliquer illico ptère. Mais ça me motive motive et motive encore plus ! Et je pense que tout ça a un effet sur mon mental puisque du coup, je peux noter aujourd'hui dans mon carnet alimentaire Linecoaching que je n'ai eu aucune crise, aucune envie de manger émotionnelle, rien du tout ! J'ai mangé comme j'avais faim, de façon raisonnable. Ca fait du bien, je me sens saine, je ne sais pas comment dire.

Du coup, salle de sport lundi, mardi, et aujourd'hui. Mais vu que je n'ai pas pu y aller hier et que, aussi étonnant que ça puisse paraître, ça finit par manquer ces trucs là, ben j'ai fait du sport à domicile. 100 Squats et 80 abdos. Le chat de ma soeur me regardait comme si j'étais tombée sur la tête mais je me serais sentie mal d'aller me coucher sans faire quelque chose. Ah et rien à voir mais si je ne suis pas allée à la salle, c'est parce qu'on allait chercher un bar pour fêter notre anniversaire avec mes amies, et on l'a trouvé, HOURRA POUR LE PEUPLE.

Et j'ai pris une décision il y a environ une heure : je me lance dans le programme Soniatlev. Une amie très proche l'a fait et la métamorphose est juste incroyable. Physiquement, évidemment, mais surtout intérieurement. Elle a complètement changé, son rapport à elle a beaucoup évolué. Donc je vais prendre soin de moi en apprenant à me connaître et à accepter mon côté humain et mon rapport à la nourriture avec Linecoaching, tandis que je ferai le programme Soniatlev 3 jours par semaine et la salle de sport pour le cardio deux autres jours. Le week-end ce sera tranquillou biloute !

Tout ça va nécessairement influer sur mon alimentation, dans le bon sens. Je suis dans un cercle vertueux moralement, je dois en profiter ! Peut être même que si je fais les yeux doux j'arriverai à convaincre mon chéri de faire Soniatlev avec moi, on ne sait jamais. Dans tous les cas ça fait une demie heure de sport par semaine, donc ce ne sera jamais contraignant. Je vais y arriver je le sens.

En revanche il va falloir que je me penche sérieusement sur le cas de la balance. Parce que je me suis pesée chez moi tout à l'heure et la balance annonce que j'ai grossi, alors que je me sens moins gonflée, justement. J'ai dû prendre du muscle (oui je proscris aussi les escalators et ascenseurs de mon quotidien donc ça aide, en plus) donc mon poids augmente, mais ma masse graisseuse diminue. La preuve ? Ma balance est nouvelle et elle donne tout un tas d'informations, notamment la masse osseuse, la masse d'eau et la masse graisseuse, et la mienne tout à l'heure avait nettement diminué, donc tout est lié ! J'attends un peu pour faire reprendre mes mesures à la salle de sport mais je suis impatiente de constater les effets de mes efforts.

Au travail ça ne va toujours pas, mais il y a plein de choses qui vont alors je m'accroche à elles.

C'est tout ce qui compte.

4 août 2015

JOUR 61 / METAMORPHOSE JOUR 30 : STOP.

Bonne nouvelle #1 : après étude comparative minutieuse, il s'avère que la balance de ma soeur affiche 500g de plus que ma balance à moi, ce qui signifie que je ne pesais pas 81,8kg mais 81,3 kg. Même si mon objectif était de perdre 500g par semaine, et de faire 81, ce n'est pas grave, l'essentiel c'est que j'ai perdu du poids, mes efforts et changements sont récompensés et ça me booste pour continuer.

Bonne nouvelle #2 : ce blog va prendre un tournant. J'ai eu un électrochoc ce soir même. Je me suis vue, de l'extérieur, et je me suis trouvée horrible, mais horrible dans le sens horripilante. Quoi que j'écrive ici, c'est pour me plaindre, pour pleurer sur mon sort, tourner en rond sur des sujets sans même chercher à rebondir, à aller mieux. En fait quand je viens là, je laisse Hypou prendre tout le contrôle alors que, hey, je suis là derrière. Donc clairement ça a été compliqué, je ne sais pas trop comment expliquer mais là je suis moralement lessivée, mais j'ai mis Hypou dehors. Elle reviendra, elle va tapoter au carreau, parfois même elle réussira à s'introduire à l'intérieur, mais je la mettrai dehors, inlassablement, encore et toujours. J'en ai assez qu'elle dicte mon comportement.

En écrivant ici, jusque là, je me complaisais dans tout ce que, pourtant, je déteste. Je venais simplement pleurer sur mon sort de pauvre fille hyperphage bien malheureuse, mais concrètement tout ce que je faisais c'était laisser beaucoup plus de place à Hypou. C'est terminé, sachez-le. J'ai récemment dit à une de mes meilleures amies, et je me cite parce que ma prose est quand même exceptionnelle (non) : "Comme dirait l'autre, si Cendrillon avait regardé derrière elle, elle aurait récupéré sa pantoufle et dans le cul la balayette."

Oui je suis une poète.

Parce que c'est ça aussi, qu'elle faisait, Hypou. Elle m'enfermait dans le passé. Avec elle, je passe mon temps à regarder non seulement par dessus mon épaule, mais aussi à regarder par dessus l'épaule de mes proches. C'est n'importe quoi. D'une, regarder derrière soi ça empêche de voir où on va, donc soit on tombe, soit on se prend un mur, soit on arrive quelque part sans se souvenir une seule seconde du chemin qu'on vient de parcourir. Et de deux, surtout, on a tous un chemin derrière nous. Qui a été plus ou moins chaotique, plus ou moins simple, plus ou moins heureux. Quand on jette un coup d'oeil de temps en temps - parce qu'on a le droit de le regarder de temps à autre, juste pour jauger combien on a avancé - on voit tous les souvenirs laissés en chemin. Ces souvenirs là sont différents de ceux qu'on garde dans le coeur. Je les vois un peu comme des valises, plus ou moins lourdes, qu'on a fini par poser parce que leur contenu n'était plus adapté à ce que devenait le chemin.

Alors oui mon chéri a eu des valises. Des valises qu'il a portées avec plaisir, mais qui sont dorénavant derrière lui. Des amours, des jolis souvenirs, des moments incroyable que je n'ai pas vécus avec lui. Mais. C'est dans ma main, maintenant, que la sienne est glissée tandis qu'il continue son chemin. Et c'est tout ce qui compte.
Alors oui, mes amis ont eu des valises. Plein de choses qui auraient pu faire en sorte, avant, qu'ils s'en aillent, qu'on ne se rencontre jamais, qu'ils ne restent pas. Mais elles sont posées, sur leur chemin d'avant. Elles ne font pas partie de ce qu'ils sont aujourd'hui. Et c'est tout ce qui compte.

Moi quand je me retourne, je vois le chemin, mais je ne vois aucune valise. C'est seulement quand je baisse le regard que je les vois, et que soudainement je prends conscience que je n'en ai pas lâché une seule. Quand j'y pense, elles pèsent tellement lourd qu'elles me font mal partout. Au dos, aux épaules, aux bras, aux jambes, au coeur aussi, parce qu'elles s'y accrochent avec ferveur. Mais ces valises appartiennent à hier. Aujourd'hui, je veux voyager léger, pour pouvoir attraper tous les bagages qui m'attendent demain et être capable aussi bien d'assumer leur poids que d'accepter leur légèreté.

Alors, ce soir, je pose mes valises, et j'avance.

Hypou, je te pose. Voldemort, je te pose. Hyperphagie, je te pose. Peur de l'abandon, je te pose. Peur de décevoir, je te pose. Mensonge, je te pose. Regrets, je vous pose. Echecs, je vous pose. Déceptions, je vous pose. En revanche, je récupère mes rêves, mon amour, mon optimisme et ma confiance. Ils ne pèsent rien, c'est tellement agréable ! Oh bien sûr il y a des petits sacs qu'on garde toujours à la ceinture. La méfiance, le doute, mais leur poids est équilibré par le courage, l'audace, l'amitié.

J'ai toujours dit que j'étais bancale. J'ai toujours estimé que c'était mon passé qui m'avait abîmée. Peut-être oui, sûrement même, parce que j'ai vécu des choses difficiles. Mais je n'étais pas bancale à cause de ça. A cause de ça j'ai des cicatrices, des bleus, mais je ne suis pas bancale. J'étais bancale uniquement parce que je n'avais rien laissé derrière moi. Je gardais mes valises les plus lourdes au creux des bras, histoire de bien me cacher le paysage et l'horizon, mais ça je ne m'en apercevais même pas puisque de toute façon, je passais mon temps à regarder derrière. J'aurais pu choper un torticolis, c'est quand même pas sérieux.

Alors oui, ce soir, stop. Ce soir, je déleste.

Ce soir, je jette le poids par dessus-bord parce qu'il ne me sert plus à rien.

Ce soir, ma vie change.

Ce soir, je m'envole.

3 août 2015

JOUR 60 / METAMORPHOSE JOUR 29 : ON EVITE LE PIRE

Journée compliquée au travail.

J'ai eu une annonce difficile au sujet d'un membre de la famille.

J'ai fait un malaise à la salle de sport.

Tout était réuni pour que je fasse une crise en bonne et due forme ce soir, mais non, je n'en ai pas fait. Parce que pour la première fois depuis longtemps, je me suis accrochée à mes bonheurs. Et j'ai été, on a été, plus forts. Tout ça me travaille, mais Hypou ne s'en servira pas pour transformer ça en quelque chose d'égoïste.

Et je crois que je sais, en partie, ce qu'il me manque. Une quête, quelque chose. A développer dans le prochain article, je vais dormir dessus.

Bonne nuit.

3 août 2015

JOUR 60 / METAMORPHOSE JOUR 29 : MONTAGNES RUSSES

Je me suis pesée ce matin. 81,8 kg.

Bon je suis un peu dégoûtée mais c’est pas grave, la vie continue, je vais y arriver. En revanche, je pense que je vais abandonner le défi Linecoaching selon lequel je ne suis supposée prendre mon poids qu’une fois tous les quinze jours. Je ne suis pas prête pour ça encore, j’ai besoin de voir que ce que je fais porte ses fruits.

Je vais donc y aller étape par étape. Ca finira par une pesée tous les quinze jours mais ça va commencer par une pesée un jour sur deux. Sans me peser le soir entre les deux ou quoi que ce soit, il faut vraiment que je m’y tienne.

Sinon le moral depuis hier, il fait un peu des montagnes russes. Mon chéri m’a donné un mot de passe à lui pour que je fasse une manip et je crois bien que c’est en partie leur date d’anniversaire avec son ex. Sur le coup je l’ai évidemment super mal vécu, bide qui se retourne, envie de pleurer, de vomir, cette fille me hante c’est incroyable. Et pitoyable.

Je me doute qu'il ne lira pas, mais je lui présente mes excuses, une fois encore. 

Depuis je me raisonne en mode non stop, parce que ben oui, c’est normal. Oui il a un passé avec cette fille et puis quoi ? C’est un mot de passe, qu’il a sans doute créé à l’époque où ils étaient encore ensemble et concrètement, un mot de passe on l’automatise tellement qu’on ne fait plus attention à force. Alors la petite voix d’Hypou qui est dans ma tête prend un malin plaisir à me répéter que oui, mais plusieurs de ses mots de passe doivent contenir ces chiffres, et que du coup quand il fait des choses quotidiennes, il le tape, et mine de rien quelque part au fond de lui il pense à elle, à eux, à combien il l’aimait, à combien il croyait en leur histoire.  Puis il revient dans le présent et réalise qu’il est avec moi et là bim, c’est la cata.

Oui vraiment, Hypou c’est une grosse connasse.

Puis en suite j’entends ma voix, la vraie. Qui me dit que déjà, rien ne prouve que ça représente leur date à eux. Et qu’ensuite, quand bien même ce serait le cas, ça ne veut rien dire quant à ce qu’il éprouve aujourd’hui. Ca ne veut pas dire que cette fille va me suivre toute ma vie.

Je suis en pleine crise contre moi-même au boulot, c’est compliqué.

Ca me donne envie de manger. Heureusement que je ne suis pas seule parce que c’est sûr, je ferais une crise. Mais le fait de ne rien avoir aux alentours m’en empêche et c’est tant mieux. Et je suis assez fière de moi d’essayer de me raisonner sans abdiquer. Avant j’aurai juste fait une fixette sur les mots de Hypou.

Là ils ont été plus forts, au début. Il a eu le droit à un sms qui riait un peu jaune, en mode « Ca fait long pour un code postal ». Je culpabilise à mort, je n’ai pas de réponse depuis. J’espère juste que sa petite voix à lui lui rappelle que ces mots là, ce sont des maux, et si les maux sont les miens, les mots sont ceux d’Hypou. A force de criser pour rien et d’angoisser au moindre évènement ou à la moindre évocation il ne va plus en pouvoir de moi, je vais le saouler, c’est sûr et certain.

Il faut que la voix de la raison parle plus fort que celle d’Hypou. Et si la voix de l’amour peut s’y mettre ça m’aidera, aussi. Parce que j’ai confiance en lui, alors ça suffit maintenant. Je ne pensais pas qu’avoir si peu confiance en moi pouvait avoir autant d’impact, franchement, j’en ai marre.

J’ai une sensibilité à fleur de peau c’est dingue. Et plus le temps passe plus je déteste cette image que je donne de moi et qui ne me ressemble pas. La peur déforme mes mots et mes traits et j’en ai clairement ma claque. J’aimerais arrêter d’avoir peur et juste apprendre à profiter.

Autrement, ce soir, salle de sport. Puis je rentre chez ma sœur pour m’occuper du chat, et passer la soirée.

Il faut que je me rebooste, clairement. Pleurer en allant au travail, c’est n’importe quoi. JE NE SUIS PAS FAIBLE PUTAIN, pourquoi j’essaie de m’en persuader ?

J’ai l’impression que depuis que je lutte contre elle pour de bon, Hypou est plus virulente, plus dure, plus omniprésente. Elle se bat avec rage et du coup, parfois je suis complètement dépassée et je la crois aveuglément. Elle ressasse des choses qu’on m’a dites, des choses qu’on m’a faites, et elle me persuade que je suis une sous-merde, que je ne mérite pas ces gens qui m’entourent et qui sont tellement exceptionnels.

Mais c’est faux.

Je ne suis peut-être pas à leur hauteur, je ne les mérite peut-être pas.

Mais personne ne les force à m’aimer, à être là. Je suis complètement transparente avec eux et ils savent combien je suis bancale, combien j’ai des défauts, et pourtant ils sont là. Rien que de l’écrire j’ai la voix d’Hypou dans ma tête qui me dit « Pour le moment », « N’y crois pas », « Ils vont partir ». Mais est-ce que ce ne serait pas méchant envers eux que de croire qu’ils ne resteront pas, alors qu’ils m’assurent le contraire ?

Je sais qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait, peut-être que quelque chose se passera qui fera que nos chemins se sépareront. Mais ce n’est pas le sujet, ce n’est pas prévu.

Pour le moment ils sont là, et ils ont prévu d’y rester.

Je dois y croire. Je dois leur faire confiance.

Je dois accepter qu’ils m’aiment.

Je dois arrêter de toujours montrer le pire côté de moi rien que pour qu’ils s’en aillent, rien que pour qu’ils décident de partir. Je dois être la vraie moi et leur apporter tout le bonheur et l’amour que j’ai en moi et qui ne demande qu’à les envelopper et prendre soin d’eux.

Je dois apprendre.

J’en ai marre de les rendre malheureux, qu’ils culpabilisent dès qu’ils disent quelque chose que j’interprète mal ou trop sensiblement, qu’ils ne me disent pas tout par peur que ça me rende triste. Je veux qu’ils se sentent libres de tout.

Je dois moins arrêter de guetter le moindre signe indiquant qu’ils pourraient battre en retraite, parce que c’est en agissant comme ça qu’ils finiront par partir. Hypou les aurait à l’usure.

Mais le règne d’Hypou est révolu.

Pour de bon.

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2 août 2015

JOURS 58 & 59 / METAMORPHOSE JOURS 27 & 28 : DE L'HISTOIRE D'UN WEEK END MI FIGUE MI MOLETTE MAIS SURTOUT MI MOLETTE

Bon, ben voilà, la vie en solo d'une semaine et quelques a commencé, et c'est parce que j'étais en train de parler au chat les yeux et les joues pleins de larmes que je me suis dit qu'il était temps d'arrêter et de venir écrire ici comme je me l'étais promis. Mais reprenons depuis le début histoire que je me calme et me raisonne parce que là c'est n'importe quoi.

Je vis chez ma soeur pour la semaine, pour garder son chat, parce qu'elle et sa petite famille sont partis en vacances. Pendant cette même semaine plus quelques jours, mon chéri est en vacances aussi. Là où habite ma soeur, c'est un peu compliqué et je ne peux pas rentrer trop tard. Ma seule activité sociale de la semaine ce sera mercredi soir et encore je serai de retour pour 21h30. Le reste du temps j'irai au travail alors que j'approche chaque jour un peu plus du burn-out, et salle de sport le soir. C'est le décor, le week-end a débuté alors que j'avais tout ça en tête - c'est super.

Déjà, je crois que tout a commencé quand j'ai ouvert mon courrier et qu'une lettre des éditions Flammarion m'attendait. Encore un refus. Décidemment mon manuscrit de roman plaît à toutes les maisons d'édition qui demandent de l'argent, mais à aucune qui pourrait réellement lui faire prendre vie. J'ai été vraiment trop arrogante, trop prétentieuse. Je m'en veux d'avoir mis autant d'espérance dans ce projet. J'aime toujours autant écrire, mais je ne dois rien en attendre. Ca fera moins mal.

Bon du coup hier c'était la fête du slip. J'avais de toute façon décidé que je ne ferai pas attention, la preuve en images de tout ce que me disait ma coach Linecoaching au téléphone : je prends mes pensées pour des ordres, à partir du moment où je les pense je les mets en application, sans filtre, sans recul. C'est ridicule. J'ai mangé quasiment en non stop toute la journée, au point de me donner mal au ventre. Ca m'a clairement permis de ne penser à rien d'autre sauf au fait que je mangeais beaucoup trop. Du coup en me couchant j'ai décidé qu'aujoud'hui je faisais attention.

Et j'ai réussi.

Sauf que, en contrepartie, j'ai senti la solitude et toutes les peurs qu'elle m'inspire me tomber dessus dès ce matin. Ne pas manger, ça m'a simplement poussée à entendre toutes ces pensées horribles que j'ai l'habitude d'avoir bien malgré moi. J'en ai conlu que j'étais une fille horrible, que mon chéri allait finir par me larguer pour une fille mieux foutue et plus simple à gérer que moi, que de toute façon me retrouver seule ici c'était l'histoire de ma vie, et autre pensées dignes des plus grands téléfilms de l'après-midi sur M6.

Je m'en veux parce que j'entends cette minuscule voix au fond de moi qui me dit de me raisonner et de réaliser que c'est juste la même litanie que d'habitude fondée sur rien d'autre que les mots de Voldemort et Hypou, mais ça a été plus fort que moi. J'étais en train de sombrer, clairement. Puis j'ai eu une poussée soudaine de courage - chose que je n'ai clairement pas souvent - et j'ai pris la pensée la plus douloureuse pour la regarder bien en face, comme me le demande l'exercice Linecoaching du moment.

C'était évidemment lié à mon chéri. Je me suis projetée et, alors que je suis intimement convaincue que notre histoire est juste une évidence et tout un tas de choses jolies, j'ai envisagé le jour où il me quitterait. En me répétant que ce serait de toute façon inévitable, vue celle que je suis, aussi bien dedans que dehors. C'était horrible, vraiment. D'habitude j'aurai dévalisé la réserve et tout dévoré, mais là j'ai juste décidé de regarder toutes ces pensées noires. Ca m'a fait mal, ça m'a troué l'estomac et émietté le coeur en mille morceaux. Mon esprit n'a eu aucun mal à se figurer l'état dans lequel je serai, j'en ressentais même les sensations physiques que ça me procurerait. Mais je n'ai pas craqué, j'ai tenu. J'ai souffert pendant deux ou trois heures, je ne sais plus bien, puis la pensée est passée. Laissant derrière elle des peurs horribles, des cratères dans mon coeur, mais elle est passée. Je sais que pendant l'absence de mon chéri; elles reviendront souvent ces pensées, mais si j'arrive à chaque fois à les affronter et à oser les regarder pour qu'elles s'éloignent, alors peut-être qu'elles finiront par disparaître.

Parce que je m'en veux de ressentir des choses pareilles alors qu'il est juste le meilleur du monde et qu'il me prouve jour après jour que toutes ces pensées sont des mensonges. Mais c'est incontrôlable, déraisonné. Ca me fait mal, c'est le seul et unique but. Mais je vais réussir à les combattre.

Puis pour m'occuper l'esprit j'ai exploré netflix de fond en comble et j'ai enchaîné les films et les séries. Puis je suis allée prendre ma douche et sous la douche, je ne sais pas, les vannes se sont ouvertes, j'ai craqué et depuis je n'arrive pas à me calmer. Je pleure. La solitude me pèse déjà incroyablement alors que ça ne fait que deux jours. J'angoisse complètement à l'idée de retourner au travail, j'ai peur de tous ces jours sans eux qui m'attendent, en fait je crois que tout ça, être toute seule, sans pouvoir faire quoi que ce soit d'autre que de l'accepter, ça me rappelle quand j'étais plus jeune, au collège ou au lycée. Et que je me retrouvais seule tandis que Voldemort refermait son piège sur moi. A chaque fois que je restais seule il arrivait quelque chose, elle me reprochait quelque chose, ou quelqu'un finissait par quitter ma vie. C'est assez flou, j'en ai conscience, et c'est difficile à expliquer, mais clairement là c'est compliqué.

Je me sens abandonnée, et c'est complètement injuste parce que pour la première fois, on ne m'abandonne pas.Je m'en veux et me trouve nulle. Mais je n'arrive pas à me défaire de cette sensation, même si les principaux concernés m'assurent le contraire. Là, tout ce que je ressens, c'est de la tristesse. J'ai l'impression de n'être rien pour eux, alors que bordel ils ont quand même le droit d'être heureux quand je ne suis pas là. Je suis tellement égoïste. 

Je suis une pauvre fille.

Voldemort a tellement bien fait son travail que je ne sais pas qui je suis, au point que me retrouver seule me terrifie parce que je ne sais pas quoi faire de moi. Parce que je me dis qu'être loin de moi fera prendre conscience aux gens du peu d'importance que je peux avoir à leurs yeux. Hypou règne sur le royaume de ma solitude et je déteste ça, il faut que ça cesse.

Il faut que ça passe.

Je suis injuste envers ceux que j'aime si j'écoute les mots désagréables qu'Hypou me souffle à l'oreille, si je les prends pour argent comptant, si j'y crois.

Je dois leur faire confiance, à ceux que j'aime.

Ce n'est pas parce que Voldemort passait son temps à me mentir, ce n'est pas parce que mon ex me mentait, ce n'est pas parce que j'ai grandi entourée de mensonge que le mensonge fait encore partie de ma vie.

Je dois y croire, si je veux m'en sortir. Je ne veux pas gâcher mon bonheur en passant mon temps à guetter le moment où il disparaîtra. Parce que peut-être bien que pour une fois, il s'est installé pour de bon...

Je dois y croire. Je ne dois pas avoir peur d'y croire. Pour ne pas tout gâcher.

31 juillet 2015

JOUR 57 / METAMORPHOSE JOUR 26 : NOUVEAUX DEFIS LINECOACHING

J’ai trois nouveaux défis Linecoaching.

  • Jusqu’au 7 Août : je mange une fois par jour en tête à tête avec mon repas, sans distraction comme l’ordinateur ou la télévision. Le but ? Me rendre compte de ce que je mange, en termes de goût, de texture, et de quantité. Me focaliser là-dessus.
  • Jusqu’au 7 Août : Je vais tenir un carnet (ce blog, je pense) de mes angoisses et mes paniques quotidiennes. Je dois essayer de les détailler, en mettant des mots sur comment je me sens avant, pendant, après. Pourquoi j’ai angoissé, paniqué. J’essaie d’être autant précise que possible. Ca m’aidera à cerner les causes récurrentes de ces crises et à prendre du recul, à dédramatiser et peut-être même à les éradiquer.
  • Jusqu’au 30 Août : je désacralise ma balance et n’essaie de me peser qu’une fois tous les quinze jours. Donc, je me pèserai lundi, puis la pesée suivante sera le 17 Août, et celle d’après le 31. Ils conseillent d’enlever la balance de notre champ de vision.
31 juillet 2015

JOURS 54/55/56/57 / METAMORPHOSE JOUR 23/24/25/26 : PETIT A PETIT

J’ai pas eu le temps cette semaine, c’est dingue ! Mais il n’y a pas eu grand-chose de neuf sous le soleil. Je n’ai pas fait de crise. Enfin, une petite hier midi mais c’est surtout que j’ai eu besoin de fuir le boulot pendant la pause déjeuner, alors on est allé manger dehors.

En fait je me rends compte que tant que je ne suis pas seule, ou que je suis occupée à quelque chose de vraiment prenant, je ne pense même pas à manger, en fait. Je crois que mes crises, Hypou, sont liées à deux choses en fait, l’ennui et la solitude. Ce qui en soit semble logique puisque quand on s’ennuie, on se met à cogiter sur un peu tout, et quand on a le temps de cogiter sur un peu tout, c’est qu’on est un peu seul en un sens, parce que quand il y a plein de monde autour de nous, on n’a pas le temps de s’épancher sur le moindre sentiment, sur la moindre sensation.

A partir de demain, samedi, je serai toute seule. Réellement.

Ma sœur et sa famille partent en vacances, je passe la semaine chez eux à garder le chat, et mon chéri s’en va pendant une dizaine de jours. J’ai mes amis, évidemment, mais je ne vais pas pouvoir les voir souvent : en termes de logistique, avec le chat, l’emplacement de la maison de ma sœur, et tout et tout, je ne peux pas rentrer tard. Il n’y a que mercredi soir où j’ai pu caler quelque chose avec des amies. On va partir à la recherche d’un bar pour fêter nos trois anniversaires en même temps ! Mais il faudra que je sois rentrée pour 21h30 grand max, donc j’aurai encore toute la soirée à gérer.

Pour le reste de la semaine, ma sœur n’habite pas loin de chez moi donc je vais pouvoir aller à la salle de sport tous les soirs, sauf le mercredi évidemment. Ca va bien m’occuper.

La seule peur que j’ai, c’est que je n’ai personne la journée. Même les collègues avec qui je m’entends bien commencent à devenir difficile à gérer tant les choses vont mal au travail. Je partage de moins en moins leur point de vue et je suis tellement à cran quand je suis là-bas qu’Hypou a tendance à s’exprimer à ma place, ou à réagir en mon nom. C’est compliqué, mais le travail, c’est un autre sujet.

Tout ça pour dire, parce que je crois que j’ai oublié, qu’en début de semaine je pesais 81.5 kg. Ce qui est cool parce que c’était mon objectif ! Je me pèse évidemment Lundi, évidemment, mais ça ne sera pas l’idéal puisque ce sera avec la balance de ma sœur et je ne sais pas bien si elle diffère beaucoup de la mienne.

Autrement, ce midi c’était l’anniversaire d’un collègue. Il a voulu qu’on aille au MacDo pour fêter ça. Je suis super fière de moi parce que clairement j’aurais bien eu envie de manger autant que je me sentais mal. J’ai réussi. J’ai pris une salade, verte, toute simple, un petit wrap et un yaourt. J’avais faim en sortant mais j’ai tenu. J’ai réussi à faire preuve de volonté.

Et c’est chouette parce que c’est l’une des choses que je me reproche le plus, surtout avec l’exercice Linecoaching du moment qui consiste à se focaliser sur une émotion et à se mettre en situation d’inconfort, ou à manger pour pallier tout ça. Ca aide, beaucoup. C’est assez simple d’invoquer une émotion négative, mais l’après est plus compliqué, parce que souvent elle nous reste sur les bras. Mais je vais y arriver.

Ca va le faire. 

27 juillet 2015

JOUR 53 / MÉTAMORPHOSE JOUR 22 : LA PEUR

Dans mon article précédent, je parle de la peur qui m'a fait presque avoir une crise - heureusement évitée - hier soir.

Mais c’était quoi, cette peur ? Je crois qu'elle est la plus forte, celle qui nourrit le plus Hypou, celle qui ne me quitte jamais.

Toujours la même. Mue par mon égoïsme, et mes peurs, mes traumatismes, ces choses que je ne saurai pas expliquer et qui me font avoir des réactions extrêmes, inexplicables, incompréhensibles et insupportables, autant pour moi que pour les autres. La peur de l’abandon. Liée aux vacances de mon chéri, à son absence. Putain mais sérieusement, y a-t-il moyen d’être plus égoïste que ça ? J’étais en train de me perdre et de paniquer, d’avoir peur, et de m’en vouloir, alors j’ai écrit à une amie qui m’a apaisée en quelques mots. Parce qu’elle a su exprimer ce que je savais sans réussir à mettre les mots dessus. Je me permets de la citer, en morceaux choisis, parce que je sais que je vais avoir besoin de relire tout ça, parce que je veux changer, mais que changer, ça prend du temps. Parce que je dois intégrer tout ça, comme j’intègre que les émotions ne sont que des émotions.

Je lui disais donc que j’avais peur, je me cite : « J'ai peur qu'il m'oublie. Peur de ne pas lui manquer. Peur qu'il préfère le quotidien sans moi. (...) Et je m'en veux parce que je sais qu'il a besoin de ça. Je sais qu'il a besoin de déconnecter. (…) Ca me tue d'avoir peur à chaque fois qu'il s'en va. »

Et c’est vrai. J’étais plus mal de ressentir tout ça que d’avoir peur, à vrai dire. Parce que je sais que c’est inadmissible, je sais que c’est déraisonné. Mais je ne savais pas pourquoi je ressentais tout ça, ni quoi, faire, parce que, clairement, j’étais perdue sous Hypou, sous tout ce qui me hante. Mais heureusement, elle m’a répondu. Elle m’a sorti la tête de l’eau. Elle m'a giflée, puis elle m'a aidée à me redresser, à retrouver les idées claires. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, mais ses mots ont été si précieux que j'ai besoin de les déposer ici. Elle m'a répondu, alors qu'elle est à l'autre bout du monde, alors que j'ai conscience que tout ça n'a ni queue ni tête :

« Je vais sans doute être brutale, (…)  je crois que le fait de déconnecter, de partir, de prendre du temps pour lui, ça n'a pas de rapport avec toi. Aucun. Quand il décide de partir, il ne décide pas de te laisser, de déconnecter votre relation. Il ne part pas pour respirer parce que tu l'étouffes. Il part parce que là, il a des semaines à occuper, il a des amis/famille à retrouver. Je crois qu'il a raison de le faire au fond, tu ne peux pas continuer à avoir peur comme ça. Je sais ce que c'est, cette peur qui t'angoisse, qui te fais imaginer mille scénarios, qui te renvoie encore plus dans les crises, les doutes, le dégout de toi-même. Mais tu dois la vivre pour la dépasser. Si tu la gardes, elle vous bouffera. Ni plus, ni moins. (…) Fais lui part de tes angoisses des maintenant, toujours pareil, en expliquant bien que le but ce n'est pas qu'il culpabilise, juste que tu es honnête, que tu préfères qu'il sache que tu auras probablement des réactions étranges, extrêmes même, mais qu'il faut le faire. Il faut en passer la là, parce que ça vous libérera. Vous deux. Tu lui fais confiance, mais Hypou, Voldemort et tous les autres attendent la moindre occasion pour te rattraper et te faire douter. (…) Ne te mets pas de pression pour être parfaite et ne pas craquer, ça va arriver. Tu vas vivre ces soirées abominables ou tu te sens minable, ou tu vas partir en crise de larmes affreuse, où tu vas penser à le blesser/culpabiliser pour te venger, où tu vas tenter la négociation, où tu vas te vexer parce que tu auras besoin d'une raison pour exprimer ta colère, ta tristesse. Tes peurs(…) Juste mets des mots là-dessus, et pardonne toi de ne pas le vivre avec détachement, simplicité. Ça viendra plus tard. Mais je crois que c'est bien que ce combat arrive, tu en as besoin. Il faut dépasser cette peur de l'abandon ou elle continuera à te faire être celle que tu n'es pas.

(…)  Tu as la sensation que tu ne l'aides pas donc qu'il va chercher du réconfort ailleurs, sauf que ses vacances ne sont pas des fuites, il n'a pas besoin de fuir, ce n'est pas son mode de fonctionnement comme ça peut être le nôtre, il sait juste profiter des opportunités pour retrouver ceux qu'il aime dans un contexte qui favorise le bien être. Il ne fuit pas. Il ne te fuit pas. (…)

Et je le répète, tout n'est qu'impressions, perspectives et vécu. Il n'a pas tes traumas, alors il ne sait et n'envisage même pas que tu assimiles ses vacances avec abandon, fuite, recherche de ce que tu n'apportes pas. Parce que pour le commun des mortel des gens sains d'esprit, c'est juste logique de partir en vacances, ça n'enlève rien aux autres relations. Il n'a pas ce besoin fusionnel parce qu'il n'a pas peur, parce que son passé ne lui a pas appris à avoir peur, à vivre juste en se disant "bon c'est quand qu'on va me laisser tomber". (…)

C'est normal que tu aies peur, on te fait croire depuis toujours que tu fais partir les gens, que tu es juste une bouée qu'on rend aux gardes cote après le sauvetage. On t'a appris à avoir peur. Et c'est vraiment difficile de s'en sortir, tu auras probablement toujours cette voix qui te soufflera des angoisses, mais tu arriveras à la faire taire. Je le sais, un jour elle ne sera qu'un murmure incompréhensible. Et c'est normal que tu aies peur de l'épuiser, tu veux être à la hauteur de ce qu'il est à tes yeux. (…) »

Elle a raison.

(NB : mes amis ont toujours raison, sauf quand je ne suis pas du même avis et que du coup, moi j’ai raison et eux ils ont tort, mais je les aime quand même)

Elle a raison. Il faut que j’arrête de penser que tout n’est que prétexte pour s’éloigner de moi. Tous les gens ne sont pas des névrosés chelous comme moi. Mon chéri me prouve jour après jour que notre histoire est jolie, qu’elle est faite pour durer, que j’ai raison, que nous avons raison, d’y croire.

Je ne veux pas la gâcher en ayant peur pour rien.

J’aimerais lui dire combien je lui présente mes excuses pour tout ça, mais il le sait déjà. Je vais réussir. Ca va être difficile, ça va être douloureux, mais je vais réussir, et après ses vacances, il reviendra. Et il m’aimera toujours, et je l'aimerai encore plus fort. Et on continuera d’avancer sous notre joli soleil.

27 juillet 2015

JOURS 50/51/52/53 / METAMORPHOSE JOURS 19/20/21/22

Que de choses à raconter !

Vendredi a été assez bouleversant. J’ai eu deux rendez-vous importants. Le premier, c’était mon premier RDV téléphonique avec Linecoaching. Le second, c’était un RDV à la salle de sport pour prendre mes mesures.

I)                    LE RENDEZ-VOUS LINECOACHING

Après moult complications à cause de mon emploi du temps plutôt carrément tendu, j’ai enfin réussi à pouvoir me poser et bénéficier de ce premier entretien, qui, je dois le dire, a été assez éclairant. La coach que j’ai eue au téléphone m’a rappelé le principe de Linecoaching et m’a expliqué des tas de choses sur les régimes, les poids de forme, et l’importance de l’histoire personnelle dans l’histoire de notre poids. J’ai vraiment eu le sentiment d’être écoutée et comprise, ce qui est assez rassurant et donne envie de continuer. Evidemment, mon cerveau a continué de cogiter bien longtemps après la conversation téléphonique et j’ai compris plein de choses. Des choses dont je me doutais, mais qui semblent toujours plus évidentes quand quelqu’un d’autre nous fait mettre le doigt dessus.

En somme, mon principal problème, la principale chose qui donne souvent carte blanche à Hypou, ce sont mes émotions. J’en ressens plein, tout le temps, et je réagis de deux façons. Soit je les ignore, je me mets des œillères, je me cache les yeux, je me bouche les oreilles et je chante très fort – et très faux. Soit je décide de me pencher dessus, et je me penche, encore, et encore un peu, et toujours un peu plus pour finalement tomber en plein dedans, donner à l’émotion une importance qu’elle n’avait normalement pas, et la laisser prendre une ampleur incroyable.

J’avais déjà fait quelques exercices Linecoaching, qui apprennent à respirer, à se sentir dans le moment présent, à prendre conscience des choses, mais je ne comprenais pas vraiment pourquoi, ni comment ça allait pouvoir m’aider. Pendant cet entretien téléphonique, la coach Linecoaching m’a vraiment éclairée sur le sujet. Ces exercices – là servent à apprendre à faire face aux émotions, à les « regarder dans les yeux », à les accepter. Il ne sert à rien de les fuir, il ne sert à rien de les combattre, il faut juste prendre conscience qu’elles sont là, qu’elles existent, et les laisser passer. « Les émotions se régulent toutes seules ».

L’idée, c’est de se dire : « Oula attends ça va pas… Ouais, là je suis stressée. Bon, OK, d’accord, je suis angoissée par ça. Très bien. Bon, tergiverser mille ans dessus ne me détendra pas. Ca va passer, respire calmement, ça passera tout seul. »

Mais ce n’est pas que ça. La coach Linecoaching m’a aussi répété plusieurs fois « Les pensées ne sont QUE des pensées. Ce ne sont QUE des suites de mots. ». En aucun cas les pensées sont des ordres auxquels je dois obéir, qu’elles m’intiment que j’aurais bien envie de pizza, de bonbons, ou de je ne sais quoi. Quand de telles pensées arrivent dans mon esprit, la démarche est la-même. « OK, je me dis que là, manger une pizza, ce serait cool. Sauf que je n’ai pas faim. »

Et je la laisse passer. Je dois apprendre à être sereine face à tout ça, à laisser les choses exister, me laisser le droit de ressentir tout ça, mais les laisser continuer leur chemin. On verra ce que ça donnera, mais je pense sincèrement que ça va m’aider. Comme m’a dit la coach, les pensées négatives sont comme dans un caillou dans une chaussure.

« A ce que je sache, vous n’avez jamais arrêté définitivement d’avancer juste parce qu’il y avait un caillou dans votre chaussure. Soit vous avez continué d’avancer malgré la gêne, soit vous avez retiré le caillou pour avancer. Mais vous n’avez jamais décidé qu’il fallait arrêter d’avancer. »

II)                  LE RENDEZ-VOUS A LA SALLE DE SPORT

Bon, là c’était plus compliqué parce que vue la semaine que je venais de passer en termes de nourriture, c’était pas jojo et je me doutais que les résultats seraient franchement mauvais. Mes mesures avaient été prises la première fois le 11 Juillet. Chez Curves on vous propose de les reprendre tous les mois, sur demande. La pesée avec.

Bon, j’ai pris des centimètres de partout, et ce soir-là, pour plein de raisons différentes, je pesais lourd sur la balance. Le bilan commençait à être sérieusement déplaisant, puis finalement, arriva la dernière étape, celle de la machine qui mesure l’IMC et le taux de graisse qu’on a dans le corps. Fallait pas se leurrer, ça allait être catastrophique et alarmant.

Ou pas.

Parce qu’en fait, malgré tout ce que j’ai pu faire comme bêtises le mois écoulé, j’ai perdu du gras. Ca paraît idiot, mais ça me motive à bloc. Parce que si j’avais correctement mangé, sans même parler de faire un régime, si j’avais mangé équilibré, si j’avais mangé des choses saines quand j’avais faim, les résultats auraient été encore plus motivants. Autant dire que je compte bien me rattraper, et j’espère vraiment qu’en Août, quand je prendrai mes mesures, je verrai le résultat de mes efforts.

III)                WEEK-END : MISE EN APPLICATION

Oui je continue de présenter cet article comme si c’était une dissertation, ça m’aide à organiser ma pensée. Ce week-end, j’ai essayé de me tenir à ce que j’avais appris au cours de mon entretien téléphonique avec Linecoaching. Manger que quand j’ai faim, ne pas culpabiliser, et regarder les émotions en face.

Hier soir, ça a été terriblement compliqué. J’étais en pleine crise, à l’intérieur. Hypou ravageait tout sur son passage et j’ai été à deux doigts de craquer et d’aller chercher quelque chose à manger, de bien gras, bien mauvais, bien destructeur. Mais je ne l’ai pas fait. Ca a été compliqué, difficile, et douloureux d’affronter cette peur. Vraiment, elle m’a retourné l’estomac, elle m’a nouée la gorge, mais je lui ai fait face, et j’ai attendu qu’elle s’en aille. Je sens qu’elle est encore latente, mais je sens aussi qu’elle s’est éloignée. Quoi qu’on en dise, c’est une victoire.

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Journal d'un TCA
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