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Journal d'un TCA

6 juillet 2015

JOURS 32 & 33 / METAMORPHOSE JOUR 1 : LE DEBUT DE LA FIN

« Ces pensées sont en vous mais elles ne sont pas vous ! »

C’est ce que je viens de lire sur Linecoaching, alors que je terminais une sorte de mise à l’épreuve. L’idée ? Se confronter à des situations dont on sait qu’elles sont représentatives de notre rapport à notre corps (nudité, manger en public, essayer des vêtements en magasin, se faire prendre en photo).

C’était la première fois que je le faisais, mais le résultat n’a pas été brillant. En même temps, je m’en doutais.

Hier, on a fait des tonnes de photos. L’idée de les prendre, d’être dessus, de figer dans le temps l’état de mon corps à ce jour a été difficile. Mais alors quand j’ai vu ce que ça donnait, ce à quoi je ressemblais, laissez tomber l’affaire. C’était horrible.

Tellement horrible, je crois, que ça a vraiment été un électrochoc.

Je me suis pesée ce matin, je m’en doutais cette semaine ça a été n’importe quoi. En même temps j’ai enchaîné les crises. Mais cette fois c’est bon. Je me suis vue. J’ai affronté cette image de moi. Elle est horrible, mais elle est vraie.

83 kg.

J’ai mon premier rendez-vous téléphonique Linecoaching le 24 Juillet. Mon coach me fera le bilan de ses observations, liées à mon carnet alimentaire. D’ici là je vais réellement essayer de mettre en pratique leurs conseils. Je ne lâcherai pas le sport, rien.

Je commence enfin à avoir la vie dont j’avais envie, avec de vrais amis, un vrai amour, et une famille. Je ne veux pas que tous les souvenirs que je vais commencer à me faire soient ternis par ce nuage qui gronde en moi. Parce qu’en plus, ce mal être a réellement un impact sur ce que je suis, celle que je suis, ma façon de réagir, de me comporter, donc ça suffit. Mon chéri, je suis désolée pour tout ça. Les amis, je suis désolée pour tout ça. Mes soeurs, je suis désolée pour tout ça. J'espère que vous acceptez mes excuses. 

Je me les présente d'ailleurs à moi également. Et je les accepte. 

Je veux vivre la vie que je me suis imaginée. Dans cette vie-là, je suis heureuse. Je rends les gens qui m’entourent heureux, et on avance, ensemble. On trébuche parfois, mais on avance.

Je ne sais pas si je mérite réellement ce bonheur auquel j’aspire tant, mais, finalement, je me demande si c’est véritablement une question à se poser. On a tous droit au bonheur, il faut juste, un jour, oser se l’autoriser. Ce n’est pas parce que je vais le laisser entrer qu’il va disparaître en un claquement de doigts.

Non, parce que ce bonheur, je vais le chouchouter. Je vais en prendre soin. Je vais l’aimer, et il va grossir, grossir, et grossir encore. Et il va être contagieux.

Et ce sera bien.

Alors oui, ça fait plus d’un mois que j’ai mis un nom sur Hypou.

Mais le changement, le vrai, commence aujourd’hui.

Métamorphose interne et externe : jour 1. 

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3 juillet 2015

JOUR 31 : HOURRA

 

JE SUIS ALLEE

 

  

 

A LA SALLE

DE SPORT

    

 

HIER SOIR.

 

Hourra pour le peuple.

Non vraiment, je suis trop fière de moi.

 

Et ma coach Linecoaching m'a répondu pour m'aider à mieux gérer mes crises d'hyperphagie. Je raconterai tout ça dans la journée. Et il y a des rencontres. Et mes amis. Et mon chéri. Et. Et. Et.

Ca va. Là maintenant tout de suite, ça va. 

2 juillet 2015

JOURS 29 & 30 : BLAAAABLAAABLAAA

Bon, bon, bon.

Ca va. Mais je dois reconnaître que c’est un peu les montagnes russes en ce moment et je ne trouve aucun moyen de réellement gérer ça.

Je ne suis pas allée au sport la semaine dernière et je ne sais pas si je vais y aller aujourd’hui. En fait j’ai honte. Mais je crois que je dois tout reprendre depuis le début.

Je me suis donc inscrite sur Linecoaching avec la ferme intention de réussir. Avant-hier. Mon coach m’a déjà répondu, je me sens réellement soutenue et entourée, et je dois encore appelée pour caler mon premier rendez-vous téléphonique. Je prends soin de remplir mon petit carnet, et je me rends compte de différentes choses.

Mais hier soir, crise.

Je ne sais pas d’où elle vient, vraiment. Parce que ça allait. Je me sentais bien, du moins en surface puisque force est de constater que si Hypou est arrivée à ses fins, c’est bien que quelque chose n’allait pas. En fait, j’avais envisagé de manger une pizza le mercredi soir, sans penser franchement que ça se ferait parce que rééquilibre, parce que attention, parce que tout ça. Finalement, l’envie a été beaucoup plus forte.

Forte au point que j’ai menti à des amies. Je devais les rejoindre, hier soir. Je devais les retrouver après mon rendez-vous chez le médecin. Sauf que j’avais terriblement mal à la tête (canicule bonjour), et surtout, parce que je sentais la crise venir. J’ai eu soudainement besoin de me retrouver seule, mais je ne sais pas bien pourquoi. Au fond, je devais avoir envie qu’elle arrive, cette crise. Autrement j’y serais allée. Autrement j’aurais fait face. Mais rejoindre mes amies, c’était me nourrir normalement. Alors, ça a été incontrôlable, et j’ai menti.

Qu’est-ce que je m’en veux d’avoir menti, qui plus est à cause d’Hypou. Je me dégoûte.

J’étais donc chez moi, et sincèrement, j’ai lutté longtemps. Financièrement, c’était une mauvaise idée. Physiquement, c’était une mauvaise idée. Pour tout vous dire, cette pizza, je n’en avais même pas envie. Mais elle était dans ma tête depuis deux jours, alors je devais le faire. Je devais la dévorer, l’engloutir.

Je vois ça comme une auto-punition, Hypou et tout ça. Mais je n’arrive pas à déterminer de quoi je me punis.

Et alors que, pleine de culpabilité, je me suis dit fermement ce matin que ce midi, je rattrapais l’écart, que ce soir j’allais au sport, que, que que… Je n’ai pas réussi, et j’ai fait une autre crise, ce midi.

En fait, à partir du moment où je succombe une fois, où je n’arrive pas à être plus forte qu’Hypou une seule et unique fois, je m’en veux, et j’abandonne, parce que je me dis que j’ai tout foutu en l’air. C’est assez difficile à gérer du coup, parce que je ne veux pas de ces crises, je réalise que je n’ai même pas envie de manger ce qu’elles me font manger, mais c’est comme si elles mettaient mon cerveau sur off.

J’ai envoyé un message à mon coach sur Linecoaching du coup. Vainement, sans doute, mais comme une bouteille à la mer. Juste pour avoir des idées, des conseils, des trucs à faire quand ces crises débarquent et que je sens que je vais plier sous leur poids. Je pense en plus sincèrement que c’est un cercle, vicieux ou vertueux. Plus je craque quand Hypou débarque, moins je me sens forte, moins je parviens à lutter contre les prochaines, et surtout, plus il y en a qui arrivent.

Je suis persuadée que si j’arrivais, au moins une seule fois, à tenir tête à Hypou, ça m’aiderait à lutter plus fort, mieux, et plus intensément. La prochaine arriverait moins vite. Et je la vaincrai encore.

Mais je n’y arrive pas. Je n’ai pas les armes. Puisque je ne comprends pas réellement Hypou, c’est impossible de la vaincre. Par moments je crois qu’elle est due à Voldemort. Par moments je crois qu’elle est due à ma propre peur de moi-même. Parfois je pense qu’elle est là pour me protéger des gens. Mais en vrai, je n’en sais rien. Elle est insaisissable, incompréhensible. Elle mène la danse. J’ai envie qu’elle arrête, j’ai envie de lui marcher très fort sur le pied et qu’elle me laisse danser toute seule, mais pour le moment, je n’y parviens pas.

Pour le moment seulement.

Mais du coup, je culpabilise. Encore. Pour hier soir, pour ce midi. Et parce que je ne sais pas si je vais réussir à aller à la salle de sport après le travail. Parce que je n’y suis pas allée de toute la semaine dernière, alors j’ai honte. J’ai peur qu’on me remonte les bretelles ;  peur qu’on pense de moi que je ne suis pas si motivée que ça. En même temps je sais très bien que si je n’y vais pas cette semaine, ce sera encore plus compliqué d’y aller la semaine prochaine, mais la semaine prochaine, j’irai.

C’est sûr.

Je ne me laisse pas le choix.

J’ai honte d’y retourner, j’ai peur, je ne sais pas, c’est très étrange.

Puis, il y a cette conversation que j’ai eue avec des amies, aussi, ce week-end. Qui parlaient. Qui disaient qu’elles avaient peur d’être inintéressantes, que c’était un gros complexe. Et la conversation a viré un peu sur un sujet qui m’a heurtée. Elles sont jolies, elles sont belles, et elles le savent. Et elles tenaient ce discours : « J’en ai assez qu’on ne m’approche ou ne me parle que parce que je suis jolie. J’aimerais qu’on s’intéresse un minimum à ce que j’ai dans le crâne. Quand un garçon me parle, j’ose à peine parler par peur qu’il me trouve idiote, ou peu cultivée. Par peur de dire une bêtise. Mais le garçon viendra quand même toujours vers moi, parce que je suis belle. C’est la seule certitude que j’ai. »

Ca m’a fait mal au cœur pour elles, vraiment. J’ai senti leur détresse et j’ai compris leur peine, et leur retenue. Oui mais la conversation a continué. D’habitude je suis du genre à inciter les gens à parler, à creuser, à essayer de comprendre ce qu’ils ressentent, à mettre des mots sur leurs sentiments. Là, je ne disais rien. Alors elles m’ont demandé : « C’est bizarre, pourquoi on ne t’entend pas ? ».

J’ai simplement répondu : « Bah, parce que je n’ai jamais connu ça, en fait. »

Ce n’était pas pour faire pitié, pas pour les attrister, pas pour attirer la lumière sur moi. C’est un fait, je ne me suis jamais dit que ma beauté était la première chose pour laquelle un garçon venait me parler. En réalité, je ne me suis jamais, ou que très rarement, faite aborder. Souvent, quand ça arrivait, c’était pour me demander si ma copine était célibataire. Alors je le leur dis, je le leur explique. Je leur dis que c’est normal, que le physique est la première chose qu’on voit, et que c’est naturel d’aller vers une personne qui répond à nos critères physiques. Je leur dis que non, jamais quelqu’un n’est venu vers moi pour ça. Que toutes mes rencontres se faisaient parce qu’on était dans un groupe et que, naturellement, tout le monde se parlait.

Et j’ai eu droit à : « Nous on nous remarque parce qu’on est belle, toi parce que tu es drôle. Tu as de la chance. »

Je sais ce qu’elles voulaient dire. Je comprends. Mais je l’ai pris pour un : « T’es grosse, ok. Mais tu es drôle, donc TOI, c’est chouette ta vie. Parce que tu es sûre qu’on vient vers toi pour ce que tu es, et non pas pour ce à quoi tu ressembles. »

Ben, ça m’a fait mal, et depuis, je ressasse. Parce que j’aimerais que mes amies me trouvent belle, indépendamment de mon poids. Indépendamment de Hypou qui est là, et qui m’empêche de bien m’habiller, ou de me mettre en valeur comme je l’aimerais, juste parce que j’ai peur qu’on me remarque. Juste parce que je prends autant de place que j’aimerais ne pas en prendre.

Mais non.

Et (oui, j’avais besoin de parler, je crois), je suis très tendue, parce que Dimanche, c’est journée en famille. Je revois des personnes que je n’ai pas vues depuis longtemps. Et j’ai peur. J’ai peur parce que je n’ai pas l’image que j’aimerais leur renvoyer. J’ai peur de leur jugement, de leurs regards. J’ai peur de ne pas réussir à me contrôler. Et généralement, quand je suis dans un endroit où je ne veux pas être et que Hypou se manifeste, c’est compliqué. Surtout que le passif familial fait que l’évènement en lui-même me tend, me bouleverse,  me fâche et m’angoisse. Hypou sera forcément là. Et j’ai peur que, associée au reste, elle me pousse à me renfermer sur moi-même, et à en plus être celle que je ne suis pas.

Voilà.

Alors oui, en surface, ça va. Mais tous ces petits parasites m’épuisent.

J’aimerais y arriver.

Juste une fois dans ma vie.

J’aimerais réussir. 

30 juin 2015

JOUR 28 : LINECOACHING

Alors avant même de commencer cet article j’aimerais une standing ovation et une foule en délire parce que ce matin je ne me suis pas pesée. EH OUAIS BABY, c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup. J’y ai un peu pensé quand j’ai ouvert les yeux et finalement j’ai oublié, je n’en ai pas ressenti le besoin et ça c’est plutôt chouette alouette. J’ai noté mon poids d’hier sur une feuille et je me pèse la prochaine fois Lundi prochain (ouais parce qu’en fait Dimanche toute la journée j’ai une grande réunion de famille, et je me lance trop un défi de fifolle étant donné que je ne me pèserai que le lendemain, autant dire qu’il va falloir faire méticuleusement gaffe).

Sinon, c’est un peu la révolution aujourd’hui.

Je me suis inscrite au programme Linecoaching. L’idée – très grossièrement résumée – ce n’est pas de faire un régime mais un vrai rééquilibre alimentaire. Apprendre a écouter son corps, apprendre à discerner ses envies de ses besoins, et réapprendre à manger. Apprendre de ses émotions, de ses comportements. Le but ? Que le corps trouve naturellement le poids qui lui convient.

J’ai un peu peur, j’avoue, de ne perdre que deux ou trois kilos au final, mais je crois que je le digèrerai très vite. Après tout, si naturellement, mon corps a besoin d’être comme ça, pourquoi lutter ? Ca m’apprendra à m’accepter tout naturellement.

Du coup je commence aujourd’hui.

Pendant huit jours, je dois remplir un petit carnet à chaque fois que je mange. Mais contrairement à ce que j’ai eu l’habitude de voir ou de croiser, peu importe ce que je mange. L’important, c’est comment je me sens. Les quantités, les sentiments, les ressentis.

Dans huit jours, mon coach pourra alors établir un programme en fonction de mon comportement alimentaire, mais aussi selon les réponses que j’ai données au cours d’un questionnaire. C’est peut-être idiot mais cette façon humaine d’aborder le régime me semble saine. On a évidemment accès à des petites vidéos de sport, mais surtout, on a la possibilité, chaque semaine, de se lancer des défis.

Du coup, là, je dois essayer de faire les vidéos de sport trois à cinq fois par semaine, pendant 8 jours, je dois remplir mon carnet, et pendant 7 jours, je dois :

  • Ne plus prendre l’ascenseur ou les escalators
  • M’autoriser à sauter un repas si je n’ai pas la sensation de faim
  • Manger plus lentement à au moins un repas par jour
  • Arrêter de manger, si, au cours d’un repas, je réalise que je n’ai plus faim

Je vais apprendre à comprendre la satiété, la faim, les fringales, bref, tout cet univers totalement inconnu. Au fond de mon ventre, je sens Hypou complètement terrorisée et je dois avouer que ça me plaît plutôt pas mal.

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça va m’aider. Je vais y arriver. Cette fois, c'est la bonne.

GO.

30 juin 2015

JOUR 27 : EXTERMINATION

Bon, je sais que j’avais dit que j’arrêtais de craquer et que je gardais tout pour moi, mais bon j’ai craqué dans les bras de mon chéri à base de « DE TOUTE FACON TU M’AIMES PLUS JE SAIS BIEN QUE BOUAHAHAHA », approximativement.

Il faut savoir que c’était la dernière petite crise de larmes parce que y’en a marre de carburer au négatif. Le positif est beaucoup plus puissant.

Pour info, ça y est, j’ai passé le cap et je me suis acheté une nouvelle balance. Elle est bleue, et je l’ai appelée Michel.

Parce qu’un jour quand je monterai dessus et que je verrai mon poids s’afficher, je pourrai dire « Nikel, Michel ».

En attendant, j’avais un peu peur vu que ça a été un peu (beaucoup) la fête du slip dans mon alimentation ces derniers temps. Vu que j’avais lâché prise et complètement abandonné, je m’attendais à faire plus de 90 kilos et à pleurer toutes les larmes de mon corps (PARCE QUE JE NE SUIS PAS DU TOUT EXTREME COMME NANA D’ACCORD ?!).

Bilan, jour 1 : 81.2 kilos.

Qu’ils se tiennent prêts, je vais les exterminer.

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28 juin 2015

JOUR 26 : LE BOUTON "PAUSE" SVP ?

Je suis en train de faire une bonne petite crisouille de derrière les fagots. Ça faisait longtemps, et je dois reconnaître que concrètement je sais tout à fait pourquoi Hypou se manifeste ici, maintenant, tout de suite. Parce que je suis seule, et Parce que je me sens seule. Et aussi, Parce que je culpabilise de me sentir seule alors que je suis on ne peut mieux entourée. 

Je suis fatiguée moralement, là, et je dois dire que la chaleur me ralentit, en ce dimanche. Pourtant je suis la première à courir sous le soleil et je le supporte facilement et pendant longtemps. Je suis partie au Maroc en plein mois d'août une fois et je me promenais en jean à Marrakech. Avec 40 degrés à l'ombre je pense que oui, on peut dire que la chaleur, je la supporte. Mais bref ça n'a rien à voir avec la choucroute. 

Si je veux être réellement précise, je dois avouer que la crise que je vis là est en fait entièrement du à mo sentiment de culpabilité. Je me propose donc de faire la liste de toutes les choses pour lesquelles je culpabilise, histoire de me rendre compte que c'est complètement ridicule et que mon cerveau a tendance à beaucoup trop tout intellectualiser. Parce que mon cerveau tourne toujours chaque mot, chaque virgule, que l'on m'adresse dans tous les sens, et bizarrement, même si douze interprétations sont possibles, il ne va retenir que celle qui me fait le plus de mal.

Quand je vous dis que ma pire ennemie c'est moi, et que je me complais dans cette souffrance cheloue. J'ai vraiment un truc qui cloche.

Alors attention, liste des culpabilités toutes plus inutiles et idiotes les unes que les autres, trois, deux, un...

  1. Je culpabilise pour mon article d'hier. C'est ridicule de tout prendre autant à cœur au point de vouloir tout laisser tomber.
  2. Je culpabilise de ne jamais aller au bout des choses juste Parce qu'elles me font flipper.
  3. Je culpabilise de ne pas avoir de volonté.
  4. Je culpabilise de ne pas réussir à avoir de place privilégiée dans là vie de quelqu'un.
  5. je culpabilise de ne pas réussir à changer le monde.
  6. Je culpabilise de ne pas réussir à soulager ceux que j'aime. A ne pas faire partie de ceux auprès de qui ils parviennent à se ressourcer. 
  7. Je culpabilise d'être trop égoïste pour parvenir à aider ceux que j'aime.
  8. Je culpabilise de ne pas réussir à me prendre en mains.
  9. Je culpabilise de me complaire dans tout ça.
  10. Je culpabilise d'avoir parfois des rêves trop hauts pour poi.
  11. Je culpabilise de ne pas être à la hauteur de mon chéri.
  12. Je culpabilise de ne pas être à la hauteur de mes amis.
  13. Je culpabilise de focaliser sur mon poids tout le temps, partout.
  14. Je culpabilise  de ne pas avoir profité de ma vie.
  15. Je culpabilise de toujours avoir peur.
  16. Je culpabilise de ne pas oser faire des choses juste "Parce que mon corps".
  17. Je culpabilise de ne pas être cultivée.
  18. Je culpabilise de ne pas être courageuse. 
  19. Je culpabilise d'avoir laissé Hypou prendre le contrôle.
  20. Je culpabilise de pourrir le temps de ceux que j'aime en culpabilisant.
  21. ...
  22. ...
  23. ...

MERDE.

PUTAIN.

BORDEL.

Cette liste pourrait s'étendre sur des pages et des pages mais là c'est bon, j'en ai ma claque. Ça suffit maintenant.

Vraiment.

J'utilise clairement ce blog à mauvais escient. Je me demande même à quel point mes écrits ne servent pas Hypou, dans un sens. Je ne suis pas comme ça. Non. Non je ne suis pas la fille du groupe qui se morfond. Non je suis celle qui fait la dinde quand tout le monde est épuisé, celle qui arrive à faire sourire quand sourire est la derniere chose qu'on a envie de faire. Celle qui s'accroche malgré tout et qui saoule tout le monde Parce que "si, je vous le dis, on peut y arriver". Celle qui pleure quand elle voit volée des bulles de savons dans le ciel, juste Parce que c'est beau. Celle qui a envie d'illuminer la journée des inconnus qu'elle croise rien qu'avec une parole, un geste, un sourire. Celle qui se battra toujours pour aider quelqu'un qui lui est cher.

Ça. Ça c'est moi. Celle qui a peur de tout, qui pleure pour rien, qui rit trop fort, mais qui avance quand même. Celle qui réalise soudainement que la vie est courte et que chaque seconde qui passe et que l'on gâche est une seconde que l'on ne pourra jamais rattraper.

Purain, j'ai tout plaqué pour changer de vie, et je ne suis pas foutue de me prendre en mains, de me mettre deux tartes dans la gueule et de mettre un point final à tout ceci ? JE NE SUIS PAS L'HYPERPHAGIE.

JE NE SERAI PLUS HYPERPHAGE.

Hypou, désolée mais la cohabitation s'arrête là.

Oui, j'ai une histoire lourde. Tellement que même ceux à qui je la raconte n'en connaissent qu'un dixième. 

Sauf que sans cette histoire lourde, je ne serais pas ici, en cet instant précis. Je n'aurai pas le plus adorablé des amoureux, les plus loyaux et précieux de tous les amis. 

Alors oui, je suis bancale. J'ai plein de bizarreries, de réactions extrêmes, stresse, incontrôlées. Un incroyable besoin de tout contrôler, une peur panique qu'on m'abandonne, l'angoisse qu'on ne m'aime pas. Je laisse mon corps prendre toute la place pour être sûre qu'on me voie, qu'on ne m'oublie pas, qu'on me porte attention.

MAIS NON. Non je n'ai pas besoin de mon corps pour ça. Je n'ai pas besoin de lui pour me préserver des gens. Je crois que mon hyperphagie n'a jamais été aussi intense que ces derniers temps. Elle m'a littéralement bousillée, anéantie, traînée dans la boue et je suis fatiguée, épuisée, à bout de souffle et de forces. Mais ça y est. J'arrête le sur place. J'arrête de reculer. 

J'avance.

Ca suffit, tout ça. Je suis plus forte que Ce faux moi dont je me suis persuadée quil était le véritable reflet de celle que j'essaie d'étouffer sous la graisse. Mais non.

Je suis plus forte. Je serai plus forte. Et contre moi-même, c'est moi qui vais gagner.

Ca va être long. Dur. Compliqué. Harassant. 

Mais Ca le sera toujours moins que ce que Ca a été jusqu'à présent.

Hypou, ton règne est terminé. 

27 juin 2015

JOURS 24 & 25 : MOUAIS

C'est quelque chose assez annexe à Hypou qui me bouffe en ce moment. 

Je ne suis pas douée pour grand chose. Je n'ai pas de talent particulier, aucune passion dévorante aucune culture affûtée. Mais depuis toujours je me suis mis dans la tête que j'allais devenir écrivain. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment. Mais écrire c'est tout ce que j'ai. 

J'ai réussi à Ecrire le premier tome d'un roman, et je travaille comme rédactrice.

Je ne dis pas que j'ai du talent. Je ne dis pas que je suis excellente dans mon domaine. Mais j'aime ça. Ça me fait vibrer, ça me transcende, ça me transporte, ça me bouleverse, tant et si bien que je suis bien incapable de poser des mots pour décrire ces sensations viscérales, vitales, oxygénantes qui s'emparent de moi quand j'écris. 

Sauf que.

Ça fait une semaine. Une semaine qu'au travail, on vient tous les jours, plusieurs fois par jour, me dire, mot pour mot : "C'est toi qui as écrit ça ? C'est nul. Ca ne veut rien dire. C'est beaucoup trop long. Franchement,  ça ne va pas du tout."

Les personnes qui se permettent ce genre de réflexion n'ont aucune formation, rien à voir avec l'écrit, de près ou de loin, et corrigent des tournures de phrases ou des mots avec des erreurs dans leurs corrections. Bref. Toujours est-il que non stop, tous les jours, ça commence a devenir pesant. Mes mots, ceux du cœur, ceux profonds, ceux qui ont donné forme à ce rêve depuis que je suis gamine, se sont entortillés dans ma gorge avant de tomber lourdement sur mon moral qui courbe gravement l'échine. 

Puis, aujourd'hui, j'ai reçu un courrier. Il faut savoir que j'ai soumis le manuscrit de mon roman à plusieurs maisons d'édition. Trois d'entre elles m'ont dit banco, sauf qu'elles me demandent une somme d'argent monumentale que je n'ai pas et n'aurai Jamais. Alors on m'a dit de tenter les grosses, celles qui ne demandaient rien, tout en me rappelant que, attention. Ça ne veut rien dire que les petites acceptent. Elles acceptent tout et n'importe quoi. Ce n'est pas du tout un gage de qualité. Donc ce n'est pas Parce que des petites ont accepté que des grosses le feront. Bref. Je l'envoie quand même, Parce que j'aime bien prendre mes rêves pour des réalités.

Aujourd'hui j'ai reçu une réponse, négative évidemment. "oui mademoiselle vous avez de l'imagination c'est certain. Mais vous avez un style beaucoup trop scolaire. Beaucoup trop maladroit. Rien n'est abouti."

Mon cerveau a grossmodo traduit par "T'es mignonne mais c'est de la merde".

Alors j'ai tenu toute la semaine Au travail. Je suis restée diplomate. J'ai tenu toute la journée Avec ma boule dans la gorge. J'ai essayé de faire comme tous ces gens forts qui m'entourent et de garder pour moi à quel point ça me fait mal Parce que bon "quand même ya plus grave". mais je n'y arrive pas.

Ecrire, c'est tout ce que j'avais. C'est tout ce que je pensais faire pas trop mal. La seule chose qui me donnait une quelconque valeur. Le seul et unique rêve auquel je me suis autorisée à m'agripper même quand Voldemort fondait sur moi, même quand elle me manipulait tellement que je n'arrivais plus à voir une seule lumière. Le seul rêve qui me réconforte quand je me demande à quoi je sers, à qui je sers, où peut bien être ma place. La seule explication logique à ma présence ici. Je n'ai pas eu à longtemps chercher un sens à ma vie Parce que l'écriture s'est imposée à moi très vite. 

Et là on me l'enlève. On me réveille, on me secoue. On me fait redescendre sur terre. On me fait payer le prix de la vanité, de la vantardise. Comment ai-je pu croire une seule seconde que ce rêve si inaccessible pouvait vraiment se réaliser ? Et si en réalité, je me berçais d'illusions depuis toujours ? J'écris mal. Et je n'écrirai jamais assez bien. 

Je dois avouer que ça me tue. Je suis en larmes depuis que je suis de retour chez moi. Je sais que c'est inconçevable mais j'ai le sentiment qu'on me retire ce qui me définit. Je me pensais plutot pas mal douée pour une chose, une seule, et en fait je me mettais le doigt dans l'œil. 

Autant dire que je me sens vide. Désabusée. 

Je me demandais pourquoi Hypou avait toujours laissé l'écriture tranquille.  Comment cela se faisait qu'elle n'avait aucune conséquence dessus. Pourquoi j'avais le droit, pourquoi je me laissais le droit à ça. 

Peut être simplement parce que c'était un écran de fumée. Même pour ça, je ne suis pas douée. Même pour ça, je me plante et je gâche tout.

 

Mais je vais faire avec.

Je ne veux plus être de celles qui s'apitoient. Ce post était la dernière complainte. Je crois que je suis hypersensible, hyper égoïste, et hyper transparente. Je parle trop. Je partage trop tout ce que j'analyse sur moi-même avec les gens.  Chacun a ses problèmes, ses soucis, ses états d'âme. Les gens n'ont pas à supporter les miens.

Des demain, je vais changer. Je laisserai mes émotions la où elles sont, là où personne ne peut les voir. Je me debrouillerai avec elles. Je ne montrerai plus rien de toutes ces choses qui me bouffent, me rongent, ou me détruisent. Parce que ça effraie les gens. Mais Parce que ça les épuise aussi. Parce que je n'ai pas le droit de leur infliger ça.

Je m'accroche un sourire sur la face et je vais avancer. 

Les rêves à la con restent derrière, maintenant, bienvenue dans la réalité.

25 juin 2015

JOUR 23 : A QUI LA FAUTE ?

Je n’ai rien à dire aujourd’hui.

Pas trop de crise. La paye tombe lundi, je m’achète directement une balance.

J’ai juste peur pour ce week-end, mon chéri s’en va demain jusque Lundi, et je sais que mon cerveau va irrémédiablement se mettre à cogiter sur tout, et n’importe quoi. Les voix dans ma tête sont horribles. Elles disent les pires choses avec les voix les plus douces, c’est dingue.

Ah si, juste. Une de mes amies a mis, je crois, les mots justes sur ce que je ressens.

Je ne sais pas si je peux exactement reprendre ses termes, ils lui appartiennent complètement. Mais je crois que je me voilais un peu la face. Je le savais sans vraiment oser le dire noir sur blanc. Je le pressentais sans réellement l’assumer.

Je dis que j’ai peur des autres. Que Voldemort m’a détruite. Que j’ai peur qu’on ne me fasse pas de place, ou de trop en prendre. Que, au fond, j’en veux à ceux qui m’ont abandonnée, à ceux qui ne sont pas restés. Que j’en veux d’avance à ceux dont je pense qu’ils ne resteront pas – parce que, après tout, qui resterait ?

Mais en fait, c’est à moi et à moi seule que j’en veux.

C’est moi la seule et unique responsable de tout ça.

Les fausses excuses, les peurs, les craintes. C’est facile. Parce que c’est moi la seule et unique personne que je peux blâmer pour ce que je suis devenue aujourd’hui. Parce que n’importe quelle personne qui aurait vécu la même vie que moi n’en serait sans doute pas à ce point, aujourd’hui.

C’est moi qui l’ai laissée entrer, parce qu’au fond, c’est moi qui avais toujours besoin d’attention. Hypou ce n’est pas un truc qui est apparu pour me détruire. Hypou c’est un appel au secours. Que personne n’a su entendre.

Mais comment quelqu’un aurait-il pu l’entendre, alors que moi-même j’essayais de l’ignorer ?

Si Hypou existe, c’est à cause de moi.

Si je n’arrive pas à la combattre, c’est à cause de moi.

Parce que je dois croire, quelque part, que la seule façon qu’on me remarque ou qu’on fasse attention à moi, c’est parce que je me détruis. En faisant pitié. En faisant de la peine. Parce qu’on ne me prêterait attention pour rien d’autre, de toute façon. Je me complais là-dedans, quelque part. C'est sûr. Ca me rassure, je ne sais pas, ça doit bien avoir une raison. Je m'empêche de m'en sortir, parce que je ne sais pas faire autre chose d'autre que me contempler le nombril ?

Alors, c’est bizarre, c’est contradictoire. Parce que j’ai longtemps été comme ça. J’ai longtemps tout fait pour me faire plaindre. Mais un jour, j’ai changé radicalement. J’ai jeté cet ancien moi que je détestais et j’ai changé. Je ne suis plus cette fille qui veut qu’on s’apitoie sur elle. Bien au contraire. Sauf que j’ai quelque part sans doute automatisé ce comportement. Comme une conne. Et je n’arrive pas à m’en défaire.

Parce que oui, je sais. Je sais que les gens qui me sont chers et proches aujourd’hui m’aiment pour un tas de raisons, dont aucune n’est qu’ils ont pitié de moi.

Alors oui, j’enrage. Je suis en colère contre moi.

Ca fait mal quand on n’a personne d’autre à blâmer que soi-même.

Ca fait mal. Et ça esseule. Et ça fait peur, encore une fois.

Parce que je ne pensais jamais trouver pire ennemie.

 

24 juin 2015

JOUR 22 : PEUR

Je devais aller au sport ce soir mais je ne vais pas y aller. En fait je crois que je ne suis pas prête pour la Zumba. En fait, un groupe est sur les machines pendant qu’un autre est au centre de la piste et danse. Même si j’ai adoré la danse en elle-même la dernière fois, je crois que je ne suis pas prête pour les possibles regards sur moi.

Je vais quand même aller à la salle, cette semaine. Vendredi soir et samedi matin. Les autres semaines, j’essaierai d’y aller au moins deux fois, et les samedis en bonus. Le vendredi à coup sûr, et sans doute le lundi. Le reste du temps je marcherai, ou j’essaierai de faire du sport chez moi. Je ne vais pas lâcher mais je pense que je ne dois pas commencer à me sentir mal en y allant, ça risquerait de me dégoûter. De me démoraliser. De me démotiver.

Pour le moment, je pense que je dois me concentrer sur ce qui ne va pas. Sur le truc qui bloque. Sur ce qui fait que malgré tout, malgré mes efforts, malgré mon envie, malgré mon besoin que tout change, rien ne bouge. Je me demande si ce n’est pas le fait de réaliser que justement, en surface, tout va bien. De prendre conscience que le seul problème qui reste, c’est celui sur lequel repose Hypou.

Une amie précieuse m’a dit que c’était aussi peut-être la peur que ce soit une parenthèse.

Je ne sais pas si j’ai bien compris, mais l’a façon dont j’ai saisi cette hypothèse me fait peur, parce qu’elle me semble terriblement réelle. Et si cette envie n’était qu’éphémère ? Et si, même si j’arrivais au bout, Hypou finirait par revenir, inlassablement ?

Et si c’était un combat vain, un combat que je suis destinée à perdre ?

Chaque jour qui passe est une torture. Mon ombre, mon rapide reflet, la place que je prends dans l’espace, la taille de mes mains, l’envergure de mes hanches.

Quand mon copain pose son regard sur moi, un regard tendre, plein d’amour, comme jamais je n’aurais pu penser y avoir droit, j’ai envie de m’enfuir, de pleurer. La même question tourne en boucle dans ma tête : « Combien de temps va-t-il supporter une monstruosité pareille ? ». Je ne comprends sincèrement pas comment il peut trouver ça joli, comment il peut me complimenter, comment il peut avoir envie de ne serait-ce que me tenir la main et assumer au grand-jour que nous sommes ensemble.

Et comme il sait que tout cela me travaille, j’ai peur qu’il reste parce qu’il me trouve faible. Parce qu’il se sent responsable. Quelque chose du genre. J’ai tellement peur d’être un poids mort, pour lui. Une perte de temps. Un ralentissement.

J’ai peur de nuire à ceux que j’aime, en fait.

Putain, ce que j’ai peur. 

23 juin 2015

JOUR 21 : ECRIRE

Ok.

Oui, j’avoue tout, j’ai totalement abandonné le blog ces derniers temps. Ce n’est pas faute d’y avoir pensé, ce n’est pas faute d’avoir eu des choses à y dire. Je l’ai juste abandonné. Un peu comme je me suis abandonnée à vrai dire. Plein de choses se sont mélangées et je n’ai tout simplement pas su gérer. Je crois que pour certaines d’entre elles je me suis sentie coupable. Et du coup je me suis punie. Parce que clairement, ces derniers temps j’ai fait subir à mon corps une véritable torture. Je l’ai traîné plus bas que terre. Je lui ai infligé la seule chose que je fais bien parce qu’elle me fait du mal.

J’ai mangé jusqu’à me déformer. Jusqu’à me faire mal au ventre. Jusqu’à me dégoûter encore plus, sans savoir qu’une chose pareille était possible. J’ai jeté ma balance et je n’en ai toujours pas acheté de nouvelle mais je le vois, je le sens : moi qui touchais le fond, là je creuse. Je m’enfonçais.

Chose idiote, complètement idiote.

J’ai vu Laurent Ournac à la télévision. Il a minci, beaucoup. Alors je m’en suis voulu. Je lui en ai voulu de réussir à faire, comme des centaines de milliers de gens, ce que je suis infoutue de faire. Je m’en suis voulue de ne pas être capable de faire ce qui, semble-t-il, n’est pas si compliqué. Mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Qu’est-ce qui bloque ? J’ai l’impression d’être une marionnette qui s’ignore. L’impression d’être libre de tout mais de ne pas pouvoir faire un seul mouvement pour contrer Hypou.

Parce que même si je n’ai pas fait de grosse crise depuis que je n’écris plus, Hypou est malgré tout devenue plus insidieuse. Je sais qu’elle est là, j’en ai conscience, et c’est comme si, du coup, elle avait changé de stratégie. J’ai décidé de ne plus me focaliser sur mon poids, donc je mange ce que je veux. Mais, ce que je veux, vraiment ? Non, ce que Hypou veut. Parce que je n’arrive pas à manger autre chose que des choses mauvaises, des choses qui ne feront que me pousser toujours plus bas, me faire toujours plus de mal, me détruire. Me détruire. Me détruire encore.

Je prends toutes les émotions des autres comme prétexte pour manger, pour justifier que « Non, ok, ce soir j’avais prévu d’être raisonnable, mais bon là, clairement, ça ne va pas. »

Mon copain vit un moment difficile et je suis incapable d’être une bonne copine, d’être présente, de ne penser qu’à lui et son bien être. J’arrive à recentrer toute l’attention sur moi, mon nombril, alors que, putain, on s’en fout ! Je n’ai pas à me plaindre. Je m’en veux tellement. Et je m’en veux donc je me punis. Donc je mange. Pour me déformer. Bien fait pour moi.

Je continue le sport, à la salle, et j’aime ça. Mais j’ai l’impression que ça ne change rien. En même temps ça ne fait que dix jours, je sais. Je sais.

Mais j’en ai marre. Je vais prendre sur moi.

Je le dis à chaque fois mais j’en ai marre.

Ca suffit de se trouver des excuses, de se cacher derrière les gens.

Je suis hyperphage. J’ai un problème avec la nourriture. J’ai un problème avec mon corps. J’ai un problème avec ce que je suis. J’ai un problème avec ce que je représente. J’ai un problème avec ce que je veux être.

Je n’ai aucune volonté. J’ai 20 kilos à perdre. Je n’y arriverai jamais parce que je n’en suis pas capable. J’utilise mon poids pour justifier tout ce qui va mal dans ma vie et dans ma tête. Pour gâcher tout ce qui va bien. Je pourrais être heureuse si je le voulais, mais visiblement ce n’est pas dans mes projets. Tout ce que je fais, c’est gâcher, me morfondre, et être en colère, tendue, angoissée, stressée.

Sauf que, si ce n’est pas pour moi, il est temps que ça change, au moins pour les gens que j’aime. Ils n’ont pas à subit ça.

Ils n’ont plus à me subir.

Je leur demande pardon.

Plus jamais, après aujourd’hui, je ne dirai que je me battrai. C’est la dernière fois. Si je suis incapable d’aller au bout, alors en effet je suis tout ce que j’essaie de me cacher. Faible, inutile, égoïste, grosse. Sans volonté, désagréable, un poids mort, un boulet qu’on se traîne.

Dès que je me rachète une balance, je me pèse.

Mon cerveau vient de décider quelque chose, et je ne vais pas aller contre, parce que je me suis promis d’être honnête et transparente. J’ai peur, et honte, parce que je sais à qui j’ai confié l’adresse de ce blog, parce que même si j’aime ces personnes de tout mon cœur j’ai peur de leur jugement. Mais tant pis. Trop tard.

Il faut mettre des mots. Il faut ancrer dans le réel. Il faut assumer ce corps que je me suis moi-même créé.

Au commencement de ce blog, avant de me débarrasser de ma balance, je pesais 80 kilos.

BOUM.

Je pense avoir pris, sans mentir, au moins 5 kilos depuis. En moins de dix jours, oui.

Je me pèserai quand j’en aurai une nouvelle, et je mettrai mon poids ici. Même si ça ne veut rien dire, même si on s’en fout, même si. Moi je ne m’en fous pas. Moi ça me bouffe.

Je veux perdre entre 15 et 20 kilos. 20 idéalement. 25 si j’ai raison et que j’ai réellement pris tout ce poids en si peu de temps.

L’écrire, c’est un peu le sortir de mon corps.

L’écrire, c’est m’en soulager.

L’écrire, peut-être, c’est enfin commencer. 

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Journal d'un TCA
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