Aujourd’hui, ça a l’air d’aller.
Je prends vraiment ce blog pour un journal intime, mais on m’a glissé dans l’oreillette que ce n’était pas grave et que c’était peut-être même salutaire. Why not.
Concernant hier, ça allait – vraiment. Je n’avais simplement pas l’envie d’écrire. Mais je m’étais imposé et surtout promis une certaine rigueur avec ce blog donc je trouvais important d’y poster quelque chose malgré tout, même si je n’avais aucune envie de tergiverser, pour une fois. Bon, évidemment mon cerveau a tergiversé pour moi dans la nuit et je me retrouve ce matin avec des centaines de pensées qui pèsent plus lourd que moi – et ça faut le faire.
Déjà, je tiens à le dire, j’ai balancé ma balance (haha). Je m’en suis débarrassé et je ne pense pas en avoir de nouvelle avant le début du mois prochain. Ca m’angoisse un peu mais je pense que c’est un mal pour un bien, parce que du coup, j’ai évidemment pris quelques décisions en conséquence. En effet, c’est officiel, je finis cette semaine puisque j’ai acheté de quoi déjeuner le midi en mode j’ai un estomac de moineau, mais à partir de la semaine prochaine, je ne cherche plus à maigrir absolument, juste à manger avec plaisir et raisonnablement. Je sais bien que je l’ai déjà dit mais j’ai été bien incapable de le mettre en place. Le midi au moins, je dois manger des choses qui me donnent envie, en quantités raisonnables. Il faut que manger devienne un plaisir, un moment sympa, plutôt que quelque chose de toujours plus calculé, toujours plus compliqué à gérer, toujours plus angoissant.
Le plus difficile, finalement, ce sera de trouver des choses que je pourrai préparer en avance pour tout mettre dans le frigo du boulot en début de semaine. Comme je ne sais pas toujours où je vais dormir le soir, soit chez moi soit chez mon copain, c’est un peu contraignant en termes de préparation de repas. Surtout que j’ai un frigo aussi grand que je suis un top model international, donc il va falloir que je sois ingénieuse, mais je vais trouver. Une tortilla et des carottes, quelques nems et de la salade… Ce ne sont pas les idées qui manquent. Il faut aussi que je me trouve des petites choses pour le soir, mais du coup c’est un peu plus simple à gérer puisque je ne dois pas me poser la question de la conservation.
Oui je me pose un milliard d’obstacles à la minute, mais c’est ma superbe capacité (non) à tout anticiper (contrôler ? OUI ENCORE. J’ai décidé que j’emploierai ce mot à chaque article, je suis une dingue, une malade, une folle, un ouf, JE SUIS TON PERE LUKE MARCHEUR SUR LE CIEL hahahaha).
Donc, j’ai jeté ma balance, et avant-hier soir j’ai fait une heure de sport à la maison. Une demi-heure de step, un quart d’heure de poids pour bosser les muscles des bras qui pendent, et un quart d’heure de cuisses/abdos/fessiers faits maison. C’est pas grand-chose mais je recommencerai sans doute ce soir, et demain soir, salle de sport. Ce qui est bien, c’est qu’à la salle elles proposent de prendre les mesures une fois par mois, donc même si je ne vois pas de grands changements sur la balance, si on me montre par A+B qu’il y en a sur mon corps, alors ça me fera du bien. C’est sûr.
Du coup finalement, je crois que j’ai trouvé ce que c’était véritablement ma première étape : m’accepter. Accepter ce que je suis en dedans, accepter ce que je suis en dehors, pour finalement faire ce que je veux de mon corps sans me mettre de pression, juste parce que j’en ai envie. Alors, bon, dit comme ça, évidemment, ça a l’air facile mais j’ai bien conscience que ça risque de me prendre un petit moment. Pourtant je suis intimement convaincue que ça peut m’aider contre Hypou. Ok, tout le monde ne peut pas m’apprécier. Ok, les gens ne sont pas obligés de m’aimer si fort que moi. Ok, j’ai besoin qu’on m’aime. Ok, j’ai plein de bizarreries. Mais c’est comme ça. Il faut que j’arrive à comprendre que les gens qui restent auprès de moi sont déjà au courant de tout ça, et qu’ils restent parce qu’ils en ont envie.
Pas par pitié.
Pas par peur.
Pas parce qu’on leur met le couteau sous la gorge.
Je suis encore à mille années lumières de réussir à réellement penser tout ça mais pourtant, ça va s’avérer indispensable.
Pour ce qui est de m’accepter physiquement, ça va être plus compliqué. Un de mes principaux problèmes, c’est que je ne prends aucun plaisir à m’habiller le matin. Mes vêtements sont vieux, les tailles et les coupes ne sont pas adaptées à ma morphologie, je ne me sens jolie/à l’aise dans aucun des vêtements que je porte et je crois que c’est un souci. Jamais je ne pourrai me sentir bien, apaisée, tant que mon style ne sera pas à mon image, tant que je n’aurai pas les vêtements qui me correspondent. C’est idiot ? Sans doute. Superficiel ? Sûrement. Pourtant je suis certaine que les crises s’espaceraient si je m’aimais mieux. Si je m’appréciais. Si, au moins ça, je n’avais pas envie de pleurer à chaque fois que je me regarde dans le miroir. Aucun de mes vêtements ne me met en valeur alors forcément, ça donne des billes à Hypou pour prendre de la fougue et de la force, et entrer en action alors que j’essaie de lutter contre elle corps et âme.
Oui mais je n’ai pas d’argent. Le changement de vie, toussa toussa, c’est bien joli, mais j’ai beaucoup de mal à joindre les deux bouts et envisager de faire les magasins est impossible, aussi bien à court qu’à moyen terme. Alors je ne sais pas comment faire. Même les friperies, c’est impossible. Parce que j’ai tout à changer. Disons que j’ai trois tops que je peux garder, mais aucun pantalon. Pas de jupe, de robe, de veste ou de gilet. Pas de chaussures. Je ne dis pas tout ça pour me faire plaindre ou attiser la pitié, j’essaie juste de mettre des mots sur les faits pour mieux les appréhender et parvenir à cerner ce qui m’empêche d’avancer. Mais je vais essayer d’économiser, pour pouvoir entreprendre le changement le plus vite possible.
Ce n’est peut-être pas plus mal finalement de ne pas pouvoir changer de vêtements tout de suite. Ca m’impose de commencer par m’aimer, moi, en tant que personne. Pourquoi je me fais autant de mal, finalement ? Pourquoi je n’aurais pas le droit de juste me sentir bien ? Pourquoi je fais de mon corps un ennemi quand il est celui qui me permet de voyager, d’enlacer ceux que j’aime, d’aller vers eux, de les rassurer, de les câliner, de les chatouiller, de les rassurer, de les pousser vers l’avant.
Mon corps est mon ennemi aujourd’hui.
Ma ça va changer.