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Journal d'un TCA
trouble du comportement alimentaire
16 juin 2015

JOUR 14 : ABANDONNER

Aujourd’hui, ça va.

Au sens littéral du terme. J’avance, parce que le temps file et que la vie continue, mais j’ai l’impression de ne pas être moi, de me regarder avancer de haut. Donc, ça va. Ca va de l’avant. Ca va parce qu’il faut que ça aille, de toute façon. C’est très étrange comme sensation. Il y a des moments où je me sens parfaitement bien, où je ne serais pas surprise de voir des ailes me pousser de chaque côté du dos, et d’autres comme maintenant, ou j’ai l’impression de ne sentir que le dégoût que je m’inspire. Où j’ai la sensation que ce dégoût en profite même pour dégouliner sur les autres. Sur ceux qui m’entourent. Qui m’apprécient ou qui m’ignorent.

Par moments je me dis que c’est génial de ne pas avoir de balance, en fait. Que ça me pousse à réellement écouter mon corps, l’écouter lui et surtout écouter ses réelles envies, ses vrais besoins. Pour la première fois depuis des années, j’ai, en moins de cinq jours, su m’arrêter et dire plusieurs fois « Non, c’est bon, je n’en veux plus, je n’ai plus faim ». Ca doit sans doute paraître insensé vu de l’extérieur et pourtant, il me semble que c’est énorme. Parce que ça veut dire que dans ces moments-là, je ne mangeais pas pour nourrir Hypou. Ca veut dire que dans ces moments-là, j’avais réellement le contrôle. Je mangeais parce que j’avais faim et j’ai su écouter, savoir, quand manger n’était plus nécessaire. Bon, j’ai quand même, à chaque fois, boulotté. J’ai encore du mal à ne pas jouer les ouragans et à ne pas dévaster tout le plateau sur mon passage, mais j’essaie malgré tout de me dire que c’était positif.

Puis ensuite je reprends conscience de mon corps. En fait c’est lui le problème. Parce que mon corps ne me ressemble pas. Il ne ressemble pas à celle que je suis. Enfin, si, justement. Il ressemble à celle que je suis, perdue, bancale, inintéressante, ravagée. Mais il ne ressemble pas à celle que j’essaie d’être. C’est tellement frustrant. Quand j’arrive à l’oublier, même une micro seconde, il me retombe dessus comme une masse et il m’écrase, littéralement, il m’écrabouille, il m’étouffe, il m’empêche de respirer, presque.

Je crois que je suis à bout.

J’ai envie de baisser les bras.

De manger quand j’en ai envie, besoin, ou quelle que soit ce qui me pousse à le faire.

J’ai le sentiment d’être irrécupérable. De toujours tout gâcher. Alors plutôt que de me battre un temps plutôt que de lâcher dans 6 mois et devoir tout reprendre à zéro, je me dis que je devrais juste arrêter de me battre dès maintenant.

Je suis faible, de toute façon, autrement jamais Hypou n’aurait pu se faire une place dans ma vie.

Alors, bon.

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16 juin 2015

JOUR 13 : NADA

Hier, ça allait. Je n’ai pas eu/pris le temps d’écrire, je perds un peu de rythme, mais je n’avais rien à signaler. En fait je ne sais pas trop comment je me sens, depuis hier.

14 juin 2015

JOURS 11 & 12 : PAS DE PHOTO SVP

Ce soir, ça va. 

Il faut dire aussi que j'ai passé un superbe week-end. C'est dingue et incroyablement frustrant en même temps : ma vie est absolument parfaite, pour moi. Il y a des petits couacs, il y a des choses compliquées à gérer, des trous noirs, des cicatrices, des blessures à vif. Pourtant depuis quatre mois, oui, je vis la vie dont je rêvais, ou presque. J'ai encore plein de rêves dans le tiroir, dont un qui, je crois, ne me quittera jamais même si j'ai conscience qu'il est ipossible à atteindre (coucou petit rêve de devenir écrivain reconnue). Mais oui, ma vie, ça va. Sauf que je n'arrive pas à tout savourer comme je le voudrais, et même comme je le devrais, simplement à cause de mon rapport à mon poids et donc à mon corps. Et ça, c'est frustrant. Je m'en veux et je m'agace toute seule a ne pas parvenir à passer outre.

Parce qu'il y a des moments,  de temps en temps, où j'oublie. Enfin, non. Je n'oublie pas réellement toi ça, mais le bonheur que je vis est tellement magistral quil prend toute la place. C'est ce qui s'est passé ce weekend. J'étais au paradis, j'étais sereine, heureuse, amoureuse de lui, amoureuse de nous, de la vie, de mes amies, de ce petit monde, de cette petite bulle dont j'ai l'impression que désormais, elle n'éclatera plus jamais. Or, je fais partie de ces personnes qui aiment les photos, qui ont envie d'immortalisee un moment, même s'il peut sembler banal à n'importe qui d'autre. Parce qu'a ce moment précis, la vie est parfaite. Parce que parfois, on a besoin de se souvenir que non, tout n'est pas toujours noir. Bref, les photos et moi on est plutôt copines.

Enfin, on l'a été il y a un certain temps, et c'est vrai que depuis justement que ma vie a pris ce tournant si mirifique à mes yeux, bizarrement, les photos, il y en avait moins. Puis en y réfléchissant, je me suis aperçue que ça coïncide plutôt pas mal avec le jour où j'ai réalisé que non, la vision de mon corps et de moi tout court, ce n'était plus supportable. Mais je ne sais pas pourquoi, hier j'ai eu envie de prendre des photos et d'être dessus. Et malgré le fiasco que ça a été, j'ai remis ça aujourd'hui.

Je crois que si j'avais vécu au Moyen-Age, je n'aurais pas eu besoin de bourreau, je me suffis amplement à moi-même.

Même si je n'ai pas fait une seule crise du week-end (j'ai plutôt bien géré l'apéro d'hier soir pour tout vous dire - en partie Parce que je n'avais rien choisi de ce qu'il y avait sur la table, je pense, du coup ce n'était pas des choses dont j'avais absolumineusement envie), je dois avouer que ça m'a flinguée. Les photos se sont imposées à moi comme deux énormes gifles dans la tronche, et avec élan s'il vous plait. 

Ca m'a secouée, écœurée, et ça le fait encore. Je prends tellement de place, littéralement. Rien de gracieux. Rien d'élégant. Rien de distingué. Rien de beau. Rien de joli. Je suis une montagne de gras, de mollesse, de truc dégueu. Je dois avouer que j'ai eu envie de pleurer, hier comme aujourd'hui, quand j'ai vu à quoi je ressemblais. Heureusement, je n'étais jamais toute seule, alors j'ai gardé la face et c'est passé comme une lette a la poste. Personne n'a rien vu et la petite vie parfaite de mademoiselle imparfaite a continué son petit bonhomme de chemin.

J'ai eu peur que Hypou se réveille et décide de me narguer un peu, puisque je rentrais seule chez moi, mais ça a été. Je crois que c'est lié au fait que j'ai mangé ce que je voulais' cette fin de semaine. En quantités plus ou moins raisonnables. Mais avec la reprise du sport, je suis contrainte de manger, et pas de me restreindre absolument. Si je faisais un régime drastique, je ne tiendrais pas dix secondes sur les machines. Je vais quand même essayer de faire un peu plus attention cette semaine, ce serait dommage de faire du sport et de ne retirer aucun bénéfice. Mon corps a compris que je n'allais pas le brimer. maintenant j'arrête de le caresser dans le sens du poil et je me reprends en mains.

Parce que je veux me trouver jolie sur les photos. Parce que je ne veux pas me répéter qu'avec un physique pareil, c'est sûr que mon copain ira voir ailleurs à la première occasion. Parce que l'amour propre, j'aimerais bien savoir ce que ça fait.

Parce qu'on devrait tous avoir le droit de s'aimer.

13 juin 2015

JOUR 10 : PAS FAIM

Hier, ça allait.

Je n'ai pas eu le temps d'écrire, je suis désolée. Juste après le travail je suis allée à la salle de sport, puis chez ma sœur, et quand je suis rentrée je n'avais qu'une seule envie, aller dormir.

Il y a une seule chose à retenir. On a fait un apéro hier soir puisque ma nièce a eu les félicitations de son conseil de classe (oui ma nièce est la meilleure du monde entier intergalactique). Du coup donc, apéro. Eh bien force a été de constater que Hypou a continué de roupiller tranquillement et ne s'est pas manifestée. Vraiment je n'ai pas eu besoin de manger, aucune crise à l'horizon... 

Mais j'ai mangé quand même. J'ai boulotté, comme Toujours. J'ai mangé tout ce qu'il y avait sur la table autant de fois que possible. Et je me suis aperçue que, en plus des crises, Hypou avait une autre main mise sur moi : celle de l'habitude. J'ai l'habitude qu'elle se manifeste tout le temps alors j'agis comme si elle était là, sauf qu'elle n'y était pas.

Alors c'est un peu flippant, mais en même temps c'est assez rassurant et ça me donne envie de Continuer. Parce que par définition, une habitude... Ben ça se perd.

Ce soir, apéro entre amis chez mon copain. En espérant que Hypou ne fasse pas son intéressante, je vais essayer de lutter contre l'habitude. Manger un peu, Parce que j'aurai faim, Parce que je ne vais pas me nourrir que de bière et Parce qu'il est hors de question de sauter un repas. Mais juste manger pour faire un repas, pas par habitude/crise.

Ca va le faire.

11 juin 2015

JOUR 9 : JE SUIS PASSÉE CHEZ CURVES

Aujourd'hui, ça va. Vraiment en plus, donc sortons et allons courir nus dans un champ de coquelicots c'est la grosse grosse teuf. A tel point que je pense que cet article va être plutôt bref, mais ce sera quelque chose de positif en fait. Parce que je suis vidée, mais en bien. Ça faisait pas mal de temps que  ça ne m'était pas arrivé !

Déjà, grande nouvelle, aujourd'hui Hypou a dormi. Toute la journée. Pas une seule crise à l'horizon, aucun besoin de me contrôler tout s'est passé avec naturel. J'ai mangé raisonnablement ce que j'avais envie de manger quand il était l'heure de manger et je n'ai eu aucun problème avec ça. Je ne sais pas tellement pourquoi. La chaleur ? La montagne de taff au boulot ? Le fait d'avoir réussi à prendre un peu de temps pour lire hier soir ? Je ne sais pas, mais je suis sûre que mon cerveau réfléchira pour moi à ce sujet. 

Mais surtout, la grande nouvelle du jour, c'est que je suis allée à la salle de sport, et que c'était juste trop trop de la boulette !

Le principe, chez Curves, c'est assez simple. Il y a un circuit, un seul. Des machines un peu muscu alternées avec des tapis de sol, et la coach au milieu pour te dire quoi faire quand tu es sur ton tapis. En trente minutes on a le temps de faire le circuit deux fois et... La séance est terminée ! Tout a été étudié pour que les machines soient suffisantes et nous permettent de solliciter tous les muscles. On peut faire un tour de plus mais généralement si on a la motivation et l'énergie pour le faire c'est mauvais signé : ça veut dire qu'on n'a pas assez donné pendant nos deux tours. Et puisqu'on ne finit pas une séance de sport comme une malpropre, il y a une espèce de grosse machine qui permet de faire une dizaine  d'étirements différents. Le tout, en plus de cela, dans la joie et la bonne humeur. On était seulement 5 ce soir et c'était chouette du coup.

J'y retourne demain. Ça m'a rappelée que j'aimais le sport quand je le fais bien ! Puis le mercredi, il y a zumba. Du coup pour commencer sans frôler l'overdose, j'irai le mercredi, et le lundi et le vendredi (ou le samedi selon mon emploi du temps). Je pense qu'il faut que je me donne une certaine régularité pour apprécier et surtout pour que le sport devienne un besoin. C'était vraiment cool.

Puis du coup en rentrant j'avais faim, vraiment. Pas envie de manger mais réellement  faim. De quelque chose de simple, raisonnable, à petite dose, juste pour avoir assez d'énergie pour la soirée.

Alors je sais que ça sonne normal pour plein de monde, mais pour moi...

C'est une révolution.

 

 

 

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10 juin 2015

JOUR 8 : DE QUOI T'AS PEUR ?

Cet après-midi, ça va aussi.

On est allé mangé au Mac Do ce midi – je n’ai pas su y résister parce que je pense que mine de rien l’envie que j’ai su contrôler l’autre fois était restée dans un coin de ma tête. C’est plutôt positif puisque, alors que d’habitude je culpabilise à la première bouchée, là, aucun sentiment de ce genre.

Mais à mesure que l’après-midi est passée, je me suis aperçue que je n’avais pas pris de réel plaisir à manger là-bas. J’étais juste contente de manger. Parce que j’avais super super faim et que j’avais besoin d’un truc gras et malsain pour me sentir rassasiée. J’aurais mangé mon poids en haricots verts que le résultat n’aurait pas été le même, moralement.

Du coup je re-sombre dans ce dégoût de moi. J’aurais pu simplement limiter les dégâts, prendre une salade et des nuggets, le plaisir aurait été là mais la simplicité aussi. Mais non, je me suis fait péter le bide. A en avoir mal au ventre avant même d’avoir terminé.

J’en ai marre de ces montagnes russes. Marre de me sentir soulagée dès que j’ai le sentiment de prendre la bonne décision, marre de cette panique insidieuse qui m’envahit dès que la décision est définitivement prise, marre de ce corps que je traîne comme un boulet après chaque repas. Marre de cette façon extrême de tout faire.

Trop parler. Trop aimer. Trop manger. Trop prendre à cœur. Trop pleurer. Trop manger. Trop réfléchir. Trop raisonner. Trop calculer. Trop manger. Trop essayer de tout contrôler. Trop exiger. Trop attendre. Trop espérer. Trop manger.

Je me dis que même si je me mets au sport, ce qui va inévitablement arriver, je n’y arriverai pas, je gâcherai tout, comme à chaque fois, comme dans n’importe quelle chose que je peux entreprendre. Je me dis que même si je m’arrête de manger, je n’y arriverai pas. Que même si j’arrête de me mettre des barrières, je gâcherai tout.

J’en ai marre d’être moi. J’en ai marre de me dire que personne ne peut être fier de celle que je suis. Marre de penser que tout dépend de mon physique. On me trouve drôle ? Parce que je suis grosse, je compense. On me trouve exigeante ? C’est quand même dingue, quand on a ce physique là on ne se permet pas d’être aussi pointilleuse. On me dit que j’ai un beau visage ? Oui, à défaut de me dire que je suis belle, parce qu’avec un corps difforme on ne pourrait jamais me dire une chose pareille.

Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu réussir, une fois. Comment je suis parvenue à me battre contre moi-même. J’en ai tellement marre de me battre. J’ai envie de m’arracher la peau, de m’arracher le corps, de m’arracher le gras, de m’arracher tous ces maux qui s’agglutinent à mon cœur et qui le font peser si lourd. J’ai envie de tout rayer, tout effacer. J'ai envie qu'on me donne un nouveau corps, un nouveau moi. Genre "Bon allez, tout ça, c'était pour la blagounette, maintenant on change et tu vas être trop contente tu vas voir.". Y'a pas de magasins, pour ça ?

J’ai envie de savoir qui je suis vraiment. J’ai l’impression de m’être perdue sous une montagne de graisse, de chagrin, de crises, et de peur. J’ai envie de me trouver et en même temps j’ai peur.

On m’a dit que j’étais mauvaise, aujourd’hui. On me dit que je suis susceptible. Que j’ai mille principes à la noix. Puis je ne suis pas si cultivée. Pas bien dégourdie. Je ne comprends pas grand-chose à ce qui m’entoure. Je n’arrive pas à m’intéresser à la politique, l’économie. Je n’ai pas de passion, je n'ai aucun talent particulier.

C’est pas top. Mais si c’était encore pire, une fois tous ces soucis disparus ? Si j’étais juste quelqu’un d’horrible, comme Voldemort* me l’a si souvent dit ? Si elle avait raison sur toute la ligne ? Je me crois différente depuis que je suis toute petite. J'étais intimement persuadée que j’avais quelque chose qui change. J’ai toujours voulu croire que c’était un destin de dingue, un pouvoir magique, ou juste une qualité rare. Mais non. Non en fait, c’est un truc nul. Un truc noir. Un truc aussi sombre qu’elle.

Je croyais que j’avais peur du monde. Des gens. De ma relation avec eux. Mais je crois que je me suis trompée. Je me cache derrière cette obsession pour mon corps et pour mon poids parce que c’est tout ce qu’il me reste. C’est tout ce qui me sépare de ce qui me fait vraiment peur.

Moi-même.

Moi la bancale, l’indécise, la peureuse, la pleureuse, celle qui ne va jamais au bout des choses, celle qui râle pour rien, qui se vexe pour tout.

J’ai peur de moi.

Et de, si j’arrive à me sortir de tout ça, me détester et me dégoûter encore plus.

*Voldemort, c'est comme ça que j'appelle un de mes vieux Démons dont j'ai réussi à me défaire, au moins physiquement.

10 juin 2015

JOUR 8 : DANS MA TETE IL Y A

Aujourd’hui, ça a l’air d’aller.

Je prends vraiment ce blog pour un journal intime, mais on m’a glissé dans l’oreillette que ce n’était pas grave et que c’était peut-être même salutaire. Why not.

Concernant hier, ça allait – vraiment. Je n’avais simplement pas l’envie d’écrire. Mais je m’étais imposé et surtout promis une certaine rigueur avec ce blog donc je trouvais important d’y poster quelque chose malgré tout, même si je n’avais aucune envie de tergiverser, pour une fois. Bon, évidemment mon cerveau a tergiversé pour moi dans la nuit et je me retrouve ce matin avec des centaines de pensées qui pèsent plus lourd que moi – et ça faut le faire.

Déjà, je tiens à le dire, j’ai balancé ma balance (haha). Je m’en suis débarrassé et je ne pense pas en avoir de nouvelle avant le début du mois prochain. Ca m’angoisse un peu mais je pense que c’est un mal pour un bien, parce que du coup, j’ai évidemment pris quelques décisions en conséquence. En effet, c’est officiel, je finis cette semaine puisque j’ai acheté de quoi déjeuner le midi en mode j’ai un estomac de moineau, mais à partir de la semaine prochaine, je ne cherche plus à maigrir absolument, juste à manger avec plaisir et raisonnablement. Je sais bien que je l’ai déjà dit mais j’ai été bien incapable de le mettre en place. Le midi au moins, je dois manger des choses qui me donnent envie, en quantités raisonnables. Il faut que manger devienne un plaisir, un moment sympa, plutôt que quelque chose de toujours plus calculé, toujours plus compliqué à gérer, toujours plus angoissant.

Le plus difficile, finalement, ce sera de trouver des choses que je pourrai préparer en avance pour tout mettre dans le frigo du boulot en début de semaine. Comme je ne sais pas toujours où je vais dormir le soir, soit chez moi soit chez mon copain, c’est un peu contraignant en termes de préparation de repas. Surtout que j’ai un frigo aussi grand que je suis un top model international, donc il va falloir que je sois ingénieuse, mais je vais trouver. Une tortilla et des carottes, quelques nems et de la salade… Ce ne sont pas les idées qui manquent. Il faut aussi que je me trouve des petites choses pour le soir, mais du coup c’est un peu plus simple à gérer puisque je ne dois pas me poser la question de la conservation.

Oui je me pose un milliard d’obstacles à la minute, mais c’est ma superbe capacité (non) à tout anticiper (contrôler ? OUI ENCORE. J’ai décidé que j’emploierai ce mot à chaque article, je suis une dingue, une malade, une folle, un ouf, JE SUIS TON PERE LUKE MARCHEUR SUR LE CIEL hahahaha).

Donc, j’ai jeté ma balance, et avant-hier soir j’ai fait une heure de sport à la maison. Une demi-heure de step, un quart d’heure de poids pour bosser les muscles des bras qui pendent, et un quart d’heure de cuisses/abdos/fessiers faits maison. C’est pas grand-chose mais je recommencerai sans doute ce soir, et demain soir, salle de sport. Ce qui est bien, c’est qu’à la salle elles proposent de prendre les mesures une fois par mois, donc même si je ne vois pas de grands changements sur la balance, si on me montre par A+B qu’il y en a sur mon corps, alors ça me fera du bien. C’est sûr.

Du coup finalement, je crois que j’ai trouvé ce que c’était véritablement ma première étape : m’accepter. Accepter ce que je suis en dedans, accepter ce que je suis en dehors, pour finalement faire ce que je veux de mon corps sans me mettre de pression, juste parce que j’en ai envie. Alors, bon, dit comme ça, évidemment, ça a l’air facile mais j’ai bien conscience que ça risque de me prendre un petit moment. Pourtant je suis intimement convaincue que ça peut m’aider contre Hypou. Ok, tout le monde ne peut pas m’apprécier. Ok, les gens ne sont pas obligés de m’aimer si fort que moi. Ok, j’ai besoin qu’on m’aime. Ok, j’ai plein de bizarreries. Mais c’est comme ça. Il faut que j’arrive à comprendre que les gens qui restent auprès de moi sont déjà au courant de tout ça, et qu’ils restent parce qu’ils en ont envie.

Pas par pitié.

Pas par peur.

Pas parce qu’on leur met le couteau sous la gorge.

Je suis encore à mille années lumières de réussir à réellement penser tout ça mais pourtant, ça va s’avérer indispensable.

Pour ce qui est de m’accepter physiquement, ça va être plus compliqué. Un de mes principaux problèmes, c’est que je ne prends aucun plaisir à m’habiller le matin. Mes vêtements sont vieux, les tailles et les coupes ne sont pas adaptées à ma morphologie, je ne me sens jolie/à l’aise dans aucun des vêtements que je porte et je crois que c’est un souci. Jamais je ne pourrai me sentir bien, apaisée, tant que mon style ne sera pas à mon image, tant que je n’aurai pas les vêtements qui me correspondent. C’est idiot ? Sans doute. Superficiel ? Sûrement. Pourtant je suis certaine que les crises s’espaceraient si je m’aimais mieux. Si je m’appréciais. Si, au moins ça, je n’avais pas envie de pleurer à chaque fois que je me regarde dans le miroir. Aucun de mes vêtements ne me met en valeur alors forcément, ça donne des billes à Hypou pour prendre de la fougue et de la force, et entrer en action alors que j’essaie de lutter contre elle corps et âme.

Oui mais je n’ai pas d’argent. Le changement de vie, toussa toussa, c’est bien joli, mais j’ai beaucoup de mal à joindre les deux bouts et envisager de faire les magasins est impossible, aussi bien à court qu’à moyen terme. Alors je ne sais pas comment faire. Même les friperies, c’est impossible. Parce que j’ai tout à changer. Disons que j’ai trois tops que je peux garder, mais aucun pantalon. Pas de jupe, de robe, de veste ou de gilet. Pas de chaussures. Je ne dis pas tout ça pour me faire plaindre ou attiser la pitié, j’essaie juste de mettre des mots sur les faits pour mieux les appréhender et parvenir à cerner ce qui m’empêche d’avancer. Mais je vais essayer d’économiser, pour pouvoir entreprendre le changement le plus vite possible.

Ce n’est peut-être pas plus mal finalement de ne pas pouvoir changer de vêtements tout de suite. Ca m’impose de commencer par m’aimer, moi, en tant que personne. Pourquoi je me fais autant de mal, finalement ? Pourquoi je n’aurais pas le droit de juste me sentir bien ? Pourquoi je fais de mon corps un ennemi quand il est celui qui me permet de voyager, d’enlacer ceux que j’aime, d’aller vers eux, de les rassurer, de les câliner, de les chatouiller, de les rassurer, de les pousser vers l’avant.

Mon corps est mon ennemi aujourd’hui.

Ma ça va changer.

8 juin 2015

JOUR 6 : LES ÉMOTIONS EXTRÊMES

Aujourd'hui, ça a été compliqué.

Pas tant à cause de Hypou. Plutôt de façon globale. Je crois que j'ai cerné un autre de mes points faibles qui aide sans doute Hypou à se nourrir sans que je ne m'en aperçoive toujours. J'ai un souci avec mes émotions. Mais genre, un gros souci. En fait, dès que je ressens quelque chose, c'est de façon extrême. Je me rends compte que je ne fais rien dans la demie mesure. 

Je suis une hypersensible, en fait. Réellement. Au sens littéral. Psychologique ? Médical ?

C'est quelque chose dont j'ai conscience depuis longtemps sans réellement parvenir à savoir quoi faire de cette information. Tout ce que je ressens, je le ressens de façon extrême. Je vais me sentir trahie et abandonnée quand on oubliera de me tenir au courant de quelque chose, je vais pleurer toutes les larmes de mon corps quand, à la fin d'un film, je réalise que tous les acteurs ont du se quitter après une telle aventure et que c'est trop triste, je vais m'imaginer que mon copain a été pris dans une bagarre à coups de couteaux quand je ne reçois pas de message pour me dire qu'il est bien arrivé et que je commence à m'inquiéter, je vais me dire que la vie c'est vraiment trop génial et sourire naïvement quand une personne va en empêcher une autre de tomber dans le métro, je vais être intimement persuadée qu'on ne m'aime plus si on me dit "bonjour" au lieu de "salut"... Bref rien de ce que je ressens n'est anodin et du coup, parfois, c'est compliqué. 

C'est compliqué par ce que je me mets dans des états pas possible pour des choses qui semblent banales aux moldus. 

Parce qu'en plus de tout ça - ou par voie de conséquence, je ne sais pas tellement - je suis bourrée de principes et, je m'en rends de plus en plus compte ces derniers temps, je suis terriblement exigeante avec les gens. Que je les connaisse très bien ou non, je peux être assez dure. Assez intraitable. Les règles sont les règles, les principes sont les principes, le contrôle est le contrôle. 

Le contrôle.

C'est quand même un comble, quand on n'est pas fichu de se contrôler ou de savoir gérer ses émotions, d'exiger des gens qu'ils parviennent à se maîtriser et qu'ils ne dérogent jamais aux règles qui nous semblent, de façon donc totalement subjective, fondamentales. Pourtant c'est ce que je fais, et je le fais plutôt bien je crois même si je ne suis pas certaine que ce soit quelque chose dont je puisse réellement me vanter.

Et quand je me penche sur le sujet, je me rends compte que cette chère Hypou n'est qu'un reflet de ce que je suis. Une de mes interprétations. Hypou c'est toutes ces émotions que je ne comprends pas, celles que je ne veux pas voir, que je ne veux ni entendre ni écouter. Car pourtant je suis quelqu'un de très communiquant. J'ai besoin de parler, de m'exprimer, de dire aux gens ce que je ressens à leur égard. C'est un besoin plutôt qu'autre chose, une habitude qui peut être agaçante pour les autres mais dont je ne saurai me défaire. Alors au début il m'a été difficile d'admettre qu'il y avait des choses que je pouvais bien garder enfouies, moi qui parle tellement, moi que tout le monde prend pour quelqu'un de si exubérant, pour une personne si expansive. Pourtant ce que les gens oublient, ou ce dont ils n'ont pas conscience, c'est que je ne dévoile que ce que je n'ai envie de dévoiler. Ce que j'exprime, ce que j'ose dire, ce n'est que la partie visible de l'iceberg

Difficile à croire, hein. Et pourtant.

Alors, même si je commence à réellement comprendre le pourquoi du comment de Hypou, je sais que j'ai du chemin à faire. Et je crois bien que l'une des étapes de ce chemin est assez évidente.

Je dois apprendre à me tempérer. Je dois apprendre à contrôler mes émotions. À mesurer ce que je ressens. A ne plus être extrême sans tout ce que je ressens ou entreprends. Les joies n'en seront pas moins grandes ou moins intenses, mais les déceptions et les chagrins seront sans doute moins lourds à porter.

Cela dit, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Peut être déjà commencer par accepter qu'on puisse ne pas être de mon avis sans pour autant me détester. 

Oui. ça a l'air pas mal, pour un début.

 

(ah, et juste pour dire. En rentrant du travail j'ai eu très envie/besoin de gras. J'étais à deux doigts de craquer Mac Do. Mais j'ai résisté. Et j'ai même fait une heure de sport. C'est une bébé victoire, mais une victoire quand même !)

7 juin 2015

JOUR 5 : PRISE DE CONSCIENCE

NB : En commençant cet article, je n'avais aucune idée de la tournure qu'il allait prendre. Je me suis promis de ne rien effacer dans un réel souci de transparence et d'honnêteté envers moi-même. L'écrire m'a fait prendre conscience de plein de choses. Ça vire un peu beaucoup à la mise à nue, avec des passages un peu flou sur lesquels je ne suis pas encore capable de mettre des mots.

Pardon.

Aujourd'hui, ça va bof.

Bon autant être honnête envers moi-même je suis une droguée de la balance, et je crois que la mienne me le rend mal. Déjà que ce n'est qu'une pure torture de me peser, je crois en plus que ma balance déraille sévèrement. Ce matin elle affichait presque deux kilos de plus qu'hier, et ce soir deux de plus que ce matin. Hypou ayant fait des siennes hier soir, à la limite. Mais il n'y a rien qui ne justifie un si grand écart ce soir. En même temps, c'est une balance à très bon prix qui ne me donne jamais le même résultat. Je pense que je vais en changer. La seule question que je me pose c'est : est ce que je la jette et j'attends patiemment d'en avoir une nouvelle, ou est-ce que j'attends d'avoir la nouvelle pour me débarrasser de celle-ci ? Je sais que la première solution serait idéale mais je ne suis pas sûre d'y parvenir. Tout comme je ne suis pas certaine de très bien le digérer si ma future nouvelle balance m'affiche un poids aussi élevé que celle-là. Cela dit, je crois sincèrement qu'il y a un souci. A la visite médicale que j'ai faite pour le travail, la balance du médecin affichait 7 kg de moins. Le médecin m'avait prévenue : "Bon, elle est gentille hein...". Mais quand je lui ai dit qu'il y avait 7 kg de différence elle m´a dit que ce n'était pas possible qu'elle soit gentille à ce point. En plus de ça, la balance de ma sœur affichait déjà un kilo et quelques de plus que mon ancienne balance, et mon actuelle affiche un poids toujours plus élevé que celle de ma sœur. Y a pas à tortiller, il y a comme qui dirait une couille dans le potage.

Je vais essayer de m'en débarrasser en allant au travail demain matin, et d'en commander une dans la journée. Ça me boostera peut-être un peu et surtout, puisque je serai dans l'incapacité physique de me peser, peut être que je prendrai l'habitude de ne plus le faire si souvent. Je suis une vraie toquée c'est incroyable.

Donc oui, ça va bof. Je pense que c'est en partie à cause de ce qui s'affiche sur la balance et en partie parce que je n'arrive pas à me comprendre ni à comprendre ce dont j'ai besoin. J'avais demandé à mon copain de m'aider quand je sentais que je mangeais trop, mais ça ne marche pas, je me vexe, ça me blesse et de toute façon il n'a pas à supporter tout ça. J'avais décidé de faire attention à ce que je mangeais mais ça ne marche pas. J'avais ensuite décidé de ne pas me frustrer mais juste de réduire les quantités mais ça ne fonctionne pas non plus. En fait tout ce qui fonctionne c'est que je sois tellement occupée que je ne mange pas, ce qui sur le long terme risque d'être dangereux pour ma santé d'une part, et dangereux pour mon compte en banque de l'autre parce que se tenir occupée ça ne sera pas gratuit toute la vue d'autre part. Donc il faut que je m'occupe. Quand j'aurai commencé le sport, réunion jeudi pour tout m'expliquer, je serai prise au moins deux soirs par semaine. Plus que cinq.

Youpi.

Je vais me remettre à la lecture et à l'écriture. J'ai le tome 2 de mon roman à écrire de toute façon. Écrire. C'est la seule chose qui me fait me sentir réellement bien quand je suis seule. Parce que j'ai besoin de solitude, mais je déteste être seule. C'est assez étrange comme concept. Je déteste ma propre compagnie et je pense que c'est aussi pour ça que cette chère Hypou se manifeste le plus souvent quand je suis en tête à tête avec moi-même. C'est tout de suite assez compliqué de demander aux autres de nous comprendre quand soi-même on ne sait pas bien ce que l'on veut. Je crois que j'ai peur de tout ce que je ne saurai pas contrôler en étant toute seule. Dès lors qu'il y a quelqu'un auprès de moi je me sens plus forte. Je pense aussi que c'est pour cette raison que je place une barrière de mille kilomètres entre les gens et moi, ou que j'ai soudainement des périodes pendant lesquelles je suis ultra distante avec les gens que j'aime. Ils sont ma plus grande force et en même temps ma plus grande faiblesse. Parce que oui, tant qu'ils sont là tout va bien, tout a l'air possible, rien n'a l'air dingue, la vie est parfaite. Sauf que personne ne peut forcer les gens à rester, et moi quand quelqu'un décide de s'en aller je ne le retiens pas. Alors, je fais quoi moi, si d'un coup ces gens réalisent, et s'en vont ? Ben je ne préfère pas le savoir. Alors je mets une barrière pour être certaine que personne ne m'approchera et que je ne serai donc pas affaiblie.

Cette barrière c'est mon corps.

Cette barrière c'est mon poids.

Je crois.

Je crois que je suis en train de toucher du doigt le problème. Un microkinésithérapeute me l'avait déjà évoqué. Il m'avait dit quelque chose du genre. Que j'utilisais mon corps comme répulsif mais que ça me frustrait par ce que ça ne fonctionnait pas. Parce que je ne suis pas une solitaire. Parce que j'ai incroyablement besoin qu'on m'aime. Parce que dedans j'ai un gros trou noir infranchissable qui prend de la place. J'ai besoin des autres autant que j'en ai peur. Je suis fragile, bancale, et tout ce qu'il me reste pour me préserver, c'est mon corps. Alors je le maltraite pour qu'il prenne de la place et qu'il protège tout mon moi cassé en mille morceaux. Tout ce que Hypou contemple au quotidien. J'utilise mon corps comme barrière pour empêcher les gens de traverser et de venir de mon côté. Parce que de ce côté, personne n'y est jamais resté. 

Pas même mes parents. Pas même ma famille.

On s'approche de moi, on jette un coup d'œil. Mais on ne reste pas. Trop de trucs à réparer. Trop de bizarreries. Trop de cicatrices. Trop de questions à la fois. Aucun réel intérêt. J'ai le sentiment que je ne suis quelqu'un dans la vie des gens que pour un temps, que je n'ai qu'une place éphémère. Une petite brise, agréable parfois mais inutile. Dont on n'a pas tellement besoin. Puis aussi, un parasite. Aux uns je rappelle trop de souvenirs, aux autres je ne représente pas grand chose. Pour certains je suis celle qui va les aider à franchir une étape, puis une fois franchie ils continuent leur chemin. Sans moi. C'est pour ça que j'ai peur des gens.

Et si finalement, Hypou était plus présente que jamais parce que je suis entourée plus que jamais ? Parce que je n'ai pas suffisamment confiance en moi pour me dire que tous ces gens qui sont à mes côtés aujourd'hui voudront le rester. Parce que je ne fais pas assez confiance à la vie pour qu'elle me gâte à ce point. Parce que je ne comprends pas en quoi je peux être utile au bonheur de ces gens que j'aime si fort pourtant. Parce qu'ils font entrer dans ma vie d'autres gens qui eux aussi franchissent la barrière et peuvent donc m'abandonner à tout moment. La barrière n'est plus assez grosse, alors Hypou est là pour la faire grossir. Pour me faire grossir. 

Pour me faire devenir aussi grosse que cette frayeur latente, permanente, constante, incurable, qu'on m'abandonne. Hypou c'est peut-être juste l'alliée empoisonnée que je me suis créée pour lutter à armes égales contre un autre démon. Le vrai. Celui qui me fait perdre les gens auxquels je tiens et grâce auxquels j'aurais pu avoir un équilibre. Celui qui me fait croire que personne ne peut rester auprès de moi. 

Oui, ça y est je çrois que j'ai compris.

Oui, ça y est je crois que j'ai réussi à déterminer les causes de mon hyperphagie. 

Mon corps comme Épouvantail. Mon corps comme Répulsif. Mon corps comme tout ce qui me reste pour me protéger du désamour des autres. De leur abandon, volontaire ou non. 

Mon corps comme carapace. 

7 juin 2015

JOUR 4 : PAR TOUTATIS

Aujourd'hui, c'est mi-figue mi-molette.

Enfin c'était plutôt hier mais je n'ai pas eu la force de poste j'étais épuisée, laissez-moi tout vous expliquer.

Pendant ce jour 4 le programme était simple, on avait prévu depuis un moment déjà d'aller au Parc Astérix avec des amis. Donc nous y allons. C'est trop chouette, il fait super beau et chaud, juste le pied. Il y a du monde, c'est clair, mais on a quand même le temps de faire toutes les attractions qu'on veut dans la joie et la bonne humeur et vraiment c'est cool.

C'est cool jusqu'au moment du goûter où on s'offre un petit plaisir. Je prends une crêpe au chocolat. Et là tout vire dans ma tête. Je la mange mais je culpabilise au bout de la première bouchée. Pourtant ce n'était rien de grave. Pourtant on passait la journée à piétiner. Pourtant j'avais mangé raisonnablement le midi. Donc il n'y avait rien de grave à prendre cette crêpe et de toute façon j'avais décidé de ne pas me frustrer mais simplement d'équilibrer. Bref à partir de là tout dégringole et Hypou s'invite dans une journée pourtant parfaite.

Je ne sais pas si c'est Hypou, la culpabilité ou la somatisation mais en tout cas je commence à avoir mal à la tête. Tant et si bien que sur le retour j'annonce que je vais passer la soirée chez moi plutôt qu'avec mes amis alors qu'on avait une soirée de prévue. Mais j'avais tellement mal au crâne.

Alors que je n'y avais pas pensé de la journée, je me suis mise à ressasser tout un tas de choses qui me contrarient ou m'angoissent. Je me suis éteinte en une bouchée de crêpe en somme - crêpe que j'ai bien évidemment pris soin de terminer jusqu'à la dernière trace de chocolat sinon ce n'est pas drôle.

On arrive finalement. On se sépare tous. Bisous à mes amis que je revois le lendemain, bisous à mon chéri qui part pour le reste du week-end. Et je me retrouve toute seule.Entièrement par ma faute.

Enfin pas toute seule. Je me trouve en tête à tête avec tous mes démons qui étaient eux tout heureux qu'on se fasse une contre soirée. Alors évidemment ça n'a pas manqué. Ma volonté s'est envolée, comme d'habitude, et je suis allée me peser. Toute habillée. Après une journée où j'ai grignoté et bu beaucoup d'eau. Intuile de dire que ma balance s'est ouvertement foutu se moi. 

Pour la suite alors, ne me suis pas vue/sentie le faire mais j'ai commandé une pizza. Hop. Une crise en plein dans la gueule.

La pizza arrive. Je boulotte l'entrée comme si je n'avais rien mangé depuis six mois. Puis je passe à la pizza. Une part. Puis impossible de manger le reste. Je ne sais pas si c'était mon mal de tête ou si pour le coup j'ai réussi à reprendre un semblant de contrôle alors que je ne m'y attendais pas. Toujours est-il que, habituellement, je dévore tout. En dix minutes maximum. Alors ce n'est pas une victoire parce que la crise était là. Parce qu'elle est partie de rien. Parce que les pensées que Hypou a insinué dans ma tête sont encore là. Et pas très jolies.

Mais c'est un début.

Je suis allée me coucher directement. Pleine de honte et de culpabilité. J'ai réalisé à quel point j'étais horrible et invivable ces derniers temps. J'ai écrit des messages pour m'excuser mais ils n'ont pas reçu de réponse. En même temps je comprends. Je n'y aurais pas répondu à la place des gens.

D'ailleurs à leur place, je me serais même dit d'aller me faire voir.

Depuis belle lurette.

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Journal d'un TCA
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