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Journal d'un TCA
regime
3 juillet 2015

JOUR 31 : HOURRA

 

JE SUIS ALLEE

 

  

 

A LA SALLE

DE SPORT

    

 

HIER SOIR.

 

Hourra pour le peuple.

Non vraiment, je suis trop fière de moi.

 

Et ma coach Linecoaching m'a répondu pour m'aider à mieux gérer mes crises d'hyperphagie. Je raconterai tout ça dans la journée. Et il y a des rencontres. Et mes amis. Et mon chéri. Et. Et. Et.

Ca va. Là maintenant tout de suite, ça va. 

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30 juin 2015

JOUR 28 : LINECOACHING

Alors avant même de commencer cet article j’aimerais une standing ovation et une foule en délire parce que ce matin je ne me suis pas pesée. EH OUAIS BABY, c’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup. J’y ai un peu pensé quand j’ai ouvert les yeux et finalement j’ai oublié, je n’en ai pas ressenti le besoin et ça c’est plutôt chouette alouette. J’ai noté mon poids d’hier sur une feuille et je me pèse la prochaine fois Lundi prochain (ouais parce qu’en fait Dimanche toute la journée j’ai une grande réunion de famille, et je me lance trop un défi de fifolle étant donné que je ne me pèserai que le lendemain, autant dire qu’il va falloir faire méticuleusement gaffe).

Sinon, c’est un peu la révolution aujourd’hui.

Je me suis inscrite au programme Linecoaching. L’idée – très grossièrement résumée – ce n’est pas de faire un régime mais un vrai rééquilibre alimentaire. Apprendre a écouter son corps, apprendre à discerner ses envies de ses besoins, et réapprendre à manger. Apprendre de ses émotions, de ses comportements. Le but ? Que le corps trouve naturellement le poids qui lui convient.

J’ai un peu peur, j’avoue, de ne perdre que deux ou trois kilos au final, mais je crois que je le digèrerai très vite. Après tout, si naturellement, mon corps a besoin d’être comme ça, pourquoi lutter ? Ca m’apprendra à m’accepter tout naturellement.

Du coup je commence aujourd’hui.

Pendant huit jours, je dois remplir un petit carnet à chaque fois que je mange. Mais contrairement à ce que j’ai eu l’habitude de voir ou de croiser, peu importe ce que je mange. L’important, c’est comment je me sens. Les quantités, les sentiments, les ressentis.

Dans huit jours, mon coach pourra alors établir un programme en fonction de mon comportement alimentaire, mais aussi selon les réponses que j’ai données au cours d’un questionnaire. C’est peut-être idiot mais cette façon humaine d’aborder le régime me semble saine. On a évidemment accès à des petites vidéos de sport, mais surtout, on a la possibilité, chaque semaine, de se lancer des défis.

Du coup, là, je dois essayer de faire les vidéos de sport trois à cinq fois par semaine, pendant 8 jours, je dois remplir mon carnet, et pendant 7 jours, je dois :

  • Ne plus prendre l’ascenseur ou les escalators
  • M’autoriser à sauter un repas si je n’ai pas la sensation de faim
  • Manger plus lentement à au moins un repas par jour
  • Arrêter de manger, si, au cours d’un repas, je réalise que je n’ai plus faim

Je vais apprendre à comprendre la satiété, la faim, les fringales, bref, tout cet univers totalement inconnu. Au fond de mon ventre, je sens Hypou complètement terrorisée et je dois avouer que ça me plaît plutôt pas mal.

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que ça va m’aider. Je vais y arriver. Cette fois, c'est la bonne.

GO.

30 juin 2015

JOUR 27 : EXTERMINATION

Bon, je sais que j’avais dit que j’arrêtais de craquer et que je gardais tout pour moi, mais bon j’ai craqué dans les bras de mon chéri à base de « DE TOUTE FACON TU M’AIMES PLUS JE SAIS BIEN QUE BOUAHAHAHA », approximativement.

Il faut savoir que c’était la dernière petite crise de larmes parce que y’en a marre de carburer au négatif. Le positif est beaucoup plus puissant.

Pour info, ça y est, j’ai passé le cap et je me suis acheté une nouvelle balance. Elle est bleue, et je l’ai appelée Michel.

Parce qu’un jour quand je monterai dessus et que je verrai mon poids s’afficher, je pourrai dire « Nikel, Michel ».

En attendant, j’avais un peu peur vu que ça a été un peu (beaucoup) la fête du slip dans mon alimentation ces derniers temps. Vu que j’avais lâché prise et complètement abandonné, je m’attendais à faire plus de 90 kilos et à pleurer toutes les larmes de mon corps (PARCE QUE JE NE SUIS PAS DU TOUT EXTREME COMME NANA D’ACCORD ?!).

Bilan, jour 1 : 81.2 kilos.

Qu’ils se tiennent prêts, je vais les exterminer.

28 juin 2015

JOUR 26 : LE BOUTON "PAUSE" SVP ?

Je suis en train de faire une bonne petite crisouille de derrière les fagots. Ça faisait longtemps, et je dois reconnaître que concrètement je sais tout à fait pourquoi Hypou se manifeste ici, maintenant, tout de suite. Parce que je suis seule, et Parce que je me sens seule. Et aussi, Parce que je culpabilise de me sentir seule alors que je suis on ne peut mieux entourée. 

Je suis fatiguée moralement, là, et je dois dire que la chaleur me ralentit, en ce dimanche. Pourtant je suis la première à courir sous le soleil et je le supporte facilement et pendant longtemps. Je suis partie au Maroc en plein mois d'août une fois et je me promenais en jean à Marrakech. Avec 40 degrés à l'ombre je pense que oui, on peut dire que la chaleur, je la supporte. Mais bref ça n'a rien à voir avec la choucroute. 

Si je veux être réellement précise, je dois avouer que la crise que je vis là est en fait entièrement du à mo sentiment de culpabilité. Je me propose donc de faire la liste de toutes les choses pour lesquelles je culpabilise, histoire de me rendre compte que c'est complètement ridicule et que mon cerveau a tendance à beaucoup trop tout intellectualiser. Parce que mon cerveau tourne toujours chaque mot, chaque virgule, que l'on m'adresse dans tous les sens, et bizarrement, même si douze interprétations sont possibles, il ne va retenir que celle qui me fait le plus de mal.

Quand je vous dis que ma pire ennemie c'est moi, et que je me complais dans cette souffrance cheloue. J'ai vraiment un truc qui cloche.

Alors attention, liste des culpabilités toutes plus inutiles et idiotes les unes que les autres, trois, deux, un...

  1. Je culpabilise pour mon article d'hier. C'est ridicule de tout prendre autant à cœur au point de vouloir tout laisser tomber.
  2. Je culpabilise de ne jamais aller au bout des choses juste Parce qu'elles me font flipper.
  3. Je culpabilise de ne pas avoir de volonté.
  4. Je culpabilise de ne pas réussir à avoir de place privilégiée dans là vie de quelqu'un.
  5. je culpabilise de ne pas réussir à changer le monde.
  6. Je culpabilise de ne pas réussir à soulager ceux que j'aime. A ne pas faire partie de ceux auprès de qui ils parviennent à se ressourcer. 
  7. Je culpabilise d'être trop égoïste pour parvenir à aider ceux que j'aime.
  8. Je culpabilise de ne pas réussir à me prendre en mains.
  9. Je culpabilise de me complaire dans tout ça.
  10. Je culpabilise d'avoir parfois des rêves trop hauts pour poi.
  11. Je culpabilise de ne pas être à la hauteur de mon chéri.
  12. Je culpabilise de ne pas être à la hauteur de mes amis.
  13. Je culpabilise de focaliser sur mon poids tout le temps, partout.
  14. Je culpabilise  de ne pas avoir profité de ma vie.
  15. Je culpabilise de toujours avoir peur.
  16. Je culpabilise de ne pas oser faire des choses juste "Parce que mon corps".
  17. Je culpabilise de ne pas être cultivée.
  18. Je culpabilise de ne pas être courageuse. 
  19. Je culpabilise d'avoir laissé Hypou prendre le contrôle.
  20. Je culpabilise de pourrir le temps de ceux que j'aime en culpabilisant.
  21. ...
  22. ...
  23. ...

MERDE.

PUTAIN.

BORDEL.

Cette liste pourrait s'étendre sur des pages et des pages mais là c'est bon, j'en ai ma claque. Ça suffit maintenant.

Vraiment.

J'utilise clairement ce blog à mauvais escient. Je me demande même à quel point mes écrits ne servent pas Hypou, dans un sens. Je ne suis pas comme ça. Non. Non je ne suis pas la fille du groupe qui se morfond. Non je suis celle qui fait la dinde quand tout le monde est épuisé, celle qui arrive à faire sourire quand sourire est la derniere chose qu'on a envie de faire. Celle qui s'accroche malgré tout et qui saoule tout le monde Parce que "si, je vous le dis, on peut y arriver". Celle qui pleure quand elle voit volée des bulles de savons dans le ciel, juste Parce que c'est beau. Celle qui a envie d'illuminer la journée des inconnus qu'elle croise rien qu'avec une parole, un geste, un sourire. Celle qui se battra toujours pour aider quelqu'un qui lui est cher.

Ça. Ça c'est moi. Celle qui a peur de tout, qui pleure pour rien, qui rit trop fort, mais qui avance quand même. Celle qui réalise soudainement que la vie est courte et que chaque seconde qui passe et que l'on gâche est une seconde que l'on ne pourra jamais rattraper.

Purain, j'ai tout plaqué pour changer de vie, et je ne suis pas foutue de me prendre en mains, de me mettre deux tartes dans la gueule et de mettre un point final à tout ceci ? JE NE SUIS PAS L'HYPERPHAGIE.

JE NE SERAI PLUS HYPERPHAGE.

Hypou, désolée mais la cohabitation s'arrête là.

Oui, j'ai une histoire lourde. Tellement que même ceux à qui je la raconte n'en connaissent qu'un dixième. 

Sauf que sans cette histoire lourde, je ne serais pas ici, en cet instant précis. Je n'aurai pas le plus adorablé des amoureux, les plus loyaux et précieux de tous les amis. 

Alors oui, je suis bancale. J'ai plein de bizarreries, de réactions extrêmes, stresse, incontrôlées. Un incroyable besoin de tout contrôler, une peur panique qu'on m'abandonne, l'angoisse qu'on ne m'aime pas. Je laisse mon corps prendre toute la place pour être sûre qu'on me voie, qu'on ne m'oublie pas, qu'on me porte attention.

MAIS NON. Non je n'ai pas besoin de mon corps pour ça. Je n'ai pas besoin de lui pour me préserver des gens. Je crois que mon hyperphagie n'a jamais été aussi intense que ces derniers temps. Elle m'a littéralement bousillée, anéantie, traînée dans la boue et je suis fatiguée, épuisée, à bout de souffle et de forces. Mais ça y est. J'arrête le sur place. J'arrête de reculer. 

J'avance.

Ca suffit, tout ça. Je suis plus forte que Ce faux moi dont je me suis persuadée quil était le véritable reflet de celle que j'essaie d'étouffer sous la graisse. Mais non.

Je suis plus forte. Je serai plus forte. Et contre moi-même, c'est moi qui vais gagner.

Ca va être long. Dur. Compliqué. Harassant. 

Mais Ca le sera toujours moins que ce que Ca a été jusqu'à présent.

Hypou, ton règne est terminé. 

25 juin 2015

JOUR 23 : A QUI LA FAUTE ?

Je n’ai rien à dire aujourd’hui.

Pas trop de crise. La paye tombe lundi, je m’achète directement une balance.

J’ai juste peur pour ce week-end, mon chéri s’en va demain jusque Lundi, et je sais que mon cerveau va irrémédiablement se mettre à cogiter sur tout, et n’importe quoi. Les voix dans ma tête sont horribles. Elles disent les pires choses avec les voix les plus douces, c’est dingue.

Ah si, juste. Une de mes amies a mis, je crois, les mots justes sur ce que je ressens.

Je ne sais pas si je peux exactement reprendre ses termes, ils lui appartiennent complètement. Mais je crois que je me voilais un peu la face. Je le savais sans vraiment oser le dire noir sur blanc. Je le pressentais sans réellement l’assumer.

Je dis que j’ai peur des autres. Que Voldemort m’a détruite. Que j’ai peur qu’on ne me fasse pas de place, ou de trop en prendre. Que, au fond, j’en veux à ceux qui m’ont abandonnée, à ceux qui ne sont pas restés. Que j’en veux d’avance à ceux dont je pense qu’ils ne resteront pas – parce que, après tout, qui resterait ?

Mais en fait, c’est à moi et à moi seule que j’en veux.

C’est moi la seule et unique responsable de tout ça.

Les fausses excuses, les peurs, les craintes. C’est facile. Parce que c’est moi la seule et unique personne que je peux blâmer pour ce que je suis devenue aujourd’hui. Parce que n’importe quelle personne qui aurait vécu la même vie que moi n’en serait sans doute pas à ce point, aujourd’hui.

C’est moi qui l’ai laissée entrer, parce qu’au fond, c’est moi qui avais toujours besoin d’attention. Hypou ce n’est pas un truc qui est apparu pour me détruire. Hypou c’est un appel au secours. Que personne n’a su entendre.

Mais comment quelqu’un aurait-il pu l’entendre, alors que moi-même j’essayais de l’ignorer ?

Si Hypou existe, c’est à cause de moi.

Si je n’arrive pas à la combattre, c’est à cause de moi.

Parce que je dois croire, quelque part, que la seule façon qu’on me remarque ou qu’on fasse attention à moi, c’est parce que je me détruis. En faisant pitié. En faisant de la peine. Parce qu’on ne me prêterait attention pour rien d’autre, de toute façon. Je me complais là-dedans, quelque part. C'est sûr. Ca me rassure, je ne sais pas, ça doit bien avoir une raison. Je m'empêche de m'en sortir, parce que je ne sais pas faire autre chose d'autre que me contempler le nombril ?

Alors, c’est bizarre, c’est contradictoire. Parce que j’ai longtemps été comme ça. J’ai longtemps tout fait pour me faire plaindre. Mais un jour, j’ai changé radicalement. J’ai jeté cet ancien moi que je détestais et j’ai changé. Je ne suis plus cette fille qui veut qu’on s’apitoie sur elle. Bien au contraire. Sauf que j’ai quelque part sans doute automatisé ce comportement. Comme une conne. Et je n’arrive pas à m’en défaire.

Parce que oui, je sais. Je sais que les gens qui me sont chers et proches aujourd’hui m’aiment pour un tas de raisons, dont aucune n’est qu’ils ont pitié de moi.

Alors oui, j’enrage. Je suis en colère contre moi.

Ca fait mal quand on n’a personne d’autre à blâmer que soi-même.

Ca fait mal. Et ça esseule. Et ça fait peur, encore une fois.

Parce que je ne pensais jamais trouver pire ennemie.

 

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24 juin 2015

JOUR 22 : PEUR

Je devais aller au sport ce soir mais je ne vais pas y aller. En fait je crois que je ne suis pas prête pour la Zumba. En fait, un groupe est sur les machines pendant qu’un autre est au centre de la piste et danse. Même si j’ai adoré la danse en elle-même la dernière fois, je crois que je ne suis pas prête pour les possibles regards sur moi.

Je vais quand même aller à la salle, cette semaine. Vendredi soir et samedi matin. Les autres semaines, j’essaierai d’y aller au moins deux fois, et les samedis en bonus. Le vendredi à coup sûr, et sans doute le lundi. Le reste du temps je marcherai, ou j’essaierai de faire du sport chez moi. Je ne vais pas lâcher mais je pense que je ne dois pas commencer à me sentir mal en y allant, ça risquerait de me dégoûter. De me démoraliser. De me démotiver.

Pour le moment, je pense que je dois me concentrer sur ce qui ne va pas. Sur le truc qui bloque. Sur ce qui fait que malgré tout, malgré mes efforts, malgré mon envie, malgré mon besoin que tout change, rien ne bouge. Je me demande si ce n’est pas le fait de réaliser que justement, en surface, tout va bien. De prendre conscience que le seul problème qui reste, c’est celui sur lequel repose Hypou.

Une amie précieuse m’a dit que c’était aussi peut-être la peur que ce soit une parenthèse.

Je ne sais pas si j’ai bien compris, mais l’a façon dont j’ai saisi cette hypothèse me fait peur, parce qu’elle me semble terriblement réelle. Et si cette envie n’était qu’éphémère ? Et si, même si j’arrivais au bout, Hypou finirait par revenir, inlassablement ?

Et si c’était un combat vain, un combat que je suis destinée à perdre ?

Chaque jour qui passe est une torture. Mon ombre, mon rapide reflet, la place que je prends dans l’espace, la taille de mes mains, l’envergure de mes hanches.

Quand mon copain pose son regard sur moi, un regard tendre, plein d’amour, comme jamais je n’aurais pu penser y avoir droit, j’ai envie de m’enfuir, de pleurer. La même question tourne en boucle dans ma tête : « Combien de temps va-t-il supporter une monstruosité pareille ? ». Je ne comprends sincèrement pas comment il peut trouver ça joli, comment il peut me complimenter, comment il peut avoir envie de ne serait-ce que me tenir la main et assumer au grand-jour que nous sommes ensemble.

Et comme il sait que tout cela me travaille, j’ai peur qu’il reste parce qu’il me trouve faible. Parce qu’il se sent responsable. Quelque chose du genre. J’ai tellement peur d’être un poids mort, pour lui. Une perte de temps. Un ralentissement.

J’ai peur de nuire à ceux que j’aime, en fait.

Putain, ce que j’ai peur. 

23 juin 2015

JOUR 21 : ECRIRE

Ok.

Oui, j’avoue tout, j’ai totalement abandonné le blog ces derniers temps. Ce n’est pas faute d’y avoir pensé, ce n’est pas faute d’avoir eu des choses à y dire. Je l’ai juste abandonné. Un peu comme je me suis abandonnée à vrai dire. Plein de choses se sont mélangées et je n’ai tout simplement pas su gérer. Je crois que pour certaines d’entre elles je me suis sentie coupable. Et du coup je me suis punie. Parce que clairement, ces derniers temps j’ai fait subir à mon corps une véritable torture. Je l’ai traîné plus bas que terre. Je lui ai infligé la seule chose que je fais bien parce qu’elle me fait du mal.

J’ai mangé jusqu’à me déformer. Jusqu’à me faire mal au ventre. Jusqu’à me dégoûter encore plus, sans savoir qu’une chose pareille était possible. J’ai jeté ma balance et je n’en ai toujours pas acheté de nouvelle mais je le vois, je le sens : moi qui touchais le fond, là je creuse. Je m’enfonçais.

Chose idiote, complètement idiote.

J’ai vu Laurent Ournac à la télévision. Il a minci, beaucoup. Alors je m’en suis voulu. Je lui en ai voulu de réussir à faire, comme des centaines de milliers de gens, ce que je suis infoutue de faire. Je m’en suis voulue de ne pas être capable de faire ce qui, semble-t-il, n’est pas si compliqué. Mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Qu’est-ce qui bloque ? J’ai l’impression d’être une marionnette qui s’ignore. L’impression d’être libre de tout mais de ne pas pouvoir faire un seul mouvement pour contrer Hypou.

Parce que même si je n’ai pas fait de grosse crise depuis que je n’écris plus, Hypou est malgré tout devenue plus insidieuse. Je sais qu’elle est là, j’en ai conscience, et c’est comme si, du coup, elle avait changé de stratégie. J’ai décidé de ne plus me focaliser sur mon poids, donc je mange ce que je veux. Mais, ce que je veux, vraiment ? Non, ce que Hypou veut. Parce que je n’arrive pas à manger autre chose que des choses mauvaises, des choses qui ne feront que me pousser toujours plus bas, me faire toujours plus de mal, me détruire. Me détruire. Me détruire encore.

Je prends toutes les émotions des autres comme prétexte pour manger, pour justifier que « Non, ok, ce soir j’avais prévu d’être raisonnable, mais bon là, clairement, ça ne va pas. »

Mon copain vit un moment difficile et je suis incapable d’être une bonne copine, d’être présente, de ne penser qu’à lui et son bien être. J’arrive à recentrer toute l’attention sur moi, mon nombril, alors que, putain, on s’en fout ! Je n’ai pas à me plaindre. Je m’en veux tellement. Et je m’en veux donc je me punis. Donc je mange. Pour me déformer. Bien fait pour moi.

Je continue le sport, à la salle, et j’aime ça. Mais j’ai l’impression que ça ne change rien. En même temps ça ne fait que dix jours, je sais. Je sais.

Mais j’en ai marre. Je vais prendre sur moi.

Je le dis à chaque fois mais j’en ai marre.

Ca suffit de se trouver des excuses, de se cacher derrière les gens.

Je suis hyperphage. J’ai un problème avec la nourriture. J’ai un problème avec mon corps. J’ai un problème avec ce que je suis. J’ai un problème avec ce que je représente. J’ai un problème avec ce que je veux être.

Je n’ai aucune volonté. J’ai 20 kilos à perdre. Je n’y arriverai jamais parce que je n’en suis pas capable. J’utilise mon poids pour justifier tout ce qui va mal dans ma vie et dans ma tête. Pour gâcher tout ce qui va bien. Je pourrais être heureuse si je le voulais, mais visiblement ce n’est pas dans mes projets. Tout ce que je fais, c’est gâcher, me morfondre, et être en colère, tendue, angoissée, stressée.

Sauf que, si ce n’est pas pour moi, il est temps que ça change, au moins pour les gens que j’aime. Ils n’ont pas à subit ça.

Ils n’ont plus à me subir.

Je leur demande pardon.

Plus jamais, après aujourd’hui, je ne dirai que je me battrai. C’est la dernière fois. Si je suis incapable d’aller au bout, alors en effet je suis tout ce que j’essaie de me cacher. Faible, inutile, égoïste, grosse. Sans volonté, désagréable, un poids mort, un boulet qu’on se traîne.

Dès que je me rachète une balance, je me pèse.

Mon cerveau vient de décider quelque chose, et je ne vais pas aller contre, parce que je me suis promis d’être honnête et transparente. J’ai peur, et honte, parce que je sais à qui j’ai confié l’adresse de ce blog, parce que même si j’aime ces personnes de tout mon cœur j’ai peur de leur jugement. Mais tant pis. Trop tard.

Il faut mettre des mots. Il faut ancrer dans le réel. Il faut assumer ce corps que je me suis moi-même créé.

Au commencement de ce blog, avant de me débarrasser de ma balance, je pesais 80 kilos.

BOUM.

Je pense avoir pris, sans mentir, au moins 5 kilos depuis. En moins de dix jours, oui.

Je me pèserai quand j’en aurai une nouvelle, et je mettrai mon poids ici. Même si ça ne veut rien dire, même si on s’en fout, même si. Moi je ne m’en fous pas. Moi ça me bouffe.

Je veux perdre entre 15 et 20 kilos. 20 idéalement. 25 si j’ai raison et que j’ai réellement pris tout ce poids en si peu de temps.

L’écrire, c’est un peu le sortir de mon corps.

L’écrire, c’est m’en soulager.

L’écrire, peut-être, c’est enfin commencer. 

13 juin 2015

JOUR 10 : PAS FAIM

Hier, ça allait.

Je n'ai pas eu le temps d'écrire, je suis désolée. Juste après le travail je suis allée à la salle de sport, puis chez ma sœur, et quand je suis rentrée je n'avais qu'une seule envie, aller dormir.

Il y a une seule chose à retenir. On a fait un apéro hier soir puisque ma nièce a eu les félicitations de son conseil de classe (oui ma nièce est la meilleure du monde entier intergalactique). Du coup donc, apéro. Eh bien force a été de constater que Hypou a continué de roupiller tranquillement et ne s'est pas manifestée. Vraiment je n'ai pas eu besoin de manger, aucune crise à l'horizon... 

Mais j'ai mangé quand même. J'ai boulotté, comme Toujours. J'ai mangé tout ce qu'il y avait sur la table autant de fois que possible. Et je me suis aperçue que, en plus des crises, Hypou avait une autre main mise sur moi : celle de l'habitude. J'ai l'habitude qu'elle se manifeste tout le temps alors j'agis comme si elle était là, sauf qu'elle n'y était pas.

Alors c'est un peu flippant, mais en même temps c'est assez rassurant et ça me donne envie de Continuer. Parce que par définition, une habitude... Ben ça se perd.

Ce soir, apéro entre amis chez mon copain. En espérant que Hypou ne fasse pas son intéressante, je vais essayer de lutter contre l'habitude. Manger un peu, Parce que j'aurai faim, Parce que je ne vais pas me nourrir que de bière et Parce qu'il est hors de question de sauter un repas. Mais juste manger pour faire un repas, pas par habitude/crise.

Ca va le faire.

11 juin 2015

JOUR 9 : JE SUIS PASSÉE CHEZ CURVES

Aujourd'hui, ça va. Vraiment en plus, donc sortons et allons courir nus dans un champ de coquelicots c'est la grosse grosse teuf. A tel point que je pense que cet article va être plutôt bref, mais ce sera quelque chose de positif en fait. Parce que je suis vidée, mais en bien. Ça faisait pas mal de temps que  ça ne m'était pas arrivé !

Déjà, grande nouvelle, aujourd'hui Hypou a dormi. Toute la journée. Pas une seule crise à l'horizon, aucun besoin de me contrôler tout s'est passé avec naturel. J'ai mangé raisonnablement ce que j'avais envie de manger quand il était l'heure de manger et je n'ai eu aucun problème avec ça. Je ne sais pas tellement pourquoi. La chaleur ? La montagne de taff au boulot ? Le fait d'avoir réussi à prendre un peu de temps pour lire hier soir ? Je ne sais pas, mais je suis sûre que mon cerveau réfléchira pour moi à ce sujet. 

Mais surtout, la grande nouvelle du jour, c'est que je suis allée à la salle de sport, et que c'était juste trop trop de la boulette !

Le principe, chez Curves, c'est assez simple. Il y a un circuit, un seul. Des machines un peu muscu alternées avec des tapis de sol, et la coach au milieu pour te dire quoi faire quand tu es sur ton tapis. En trente minutes on a le temps de faire le circuit deux fois et... La séance est terminée ! Tout a été étudié pour que les machines soient suffisantes et nous permettent de solliciter tous les muscles. On peut faire un tour de plus mais généralement si on a la motivation et l'énergie pour le faire c'est mauvais signé : ça veut dire qu'on n'a pas assez donné pendant nos deux tours. Et puisqu'on ne finit pas une séance de sport comme une malpropre, il y a une espèce de grosse machine qui permet de faire une dizaine  d'étirements différents. Le tout, en plus de cela, dans la joie et la bonne humeur. On était seulement 5 ce soir et c'était chouette du coup.

J'y retourne demain. Ça m'a rappelée que j'aimais le sport quand je le fais bien ! Puis le mercredi, il y a zumba. Du coup pour commencer sans frôler l'overdose, j'irai le mercredi, et le lundi et le vendredi (ou le samedi selon mon emploi du temps). Je pense qu'il faut que je me donne une certaine régularité pour apprécier et surtout pour que le sport devienne un besoin. C'était vraiment cool.

Puis du coup en rentrant j'avais faim, vraiment. Pas envie de manger mais réellement  faim. De quelque chose de simple, raisonnable, à petite dose, juste pour avoir assez d'énergie pour la soirée.

Alors je sais que ça sonne normal pour plein de monde, mais pour moi...

C'est une révolution.

 

 

 

8 juin 2015

JOUR 6 : LES ÉMOTIONS EXTRÊMES

Aujourd'hui, ça a été compliqué.

Pas tant à cause de Hypou. Plutôt de façon globale. Je crois que j'ai cerné un autre de mes points faibles qui aide sans doute Hypou à se nourrir sans que je ne m'en aperçoive toujours. J'ai un souci avec mes émotions. Mais genre, un gros souci. En fait, dès que je ressens quelque chose, c'est de façon extrême. Je me rends compte que je ne fais rien dans la demie mesure. 

Je suis une hypersensible, en fait. Réellement. Au sens littéral. Psychologique ? Médical ?

C'est quelque chose dont j'ai conscience depuis longtemps sans réellement parvenir à savoir quoi faire de cette information. Tout ce que je ressens, je le ressens de façon extrême. Je vais me sentir trahie et abandonnée quand on oubliera de me tenir au courant de quelque chose, je vais pleurer toutes les larmes de mon corps quand, à la fin d'un film, je réalise que tous les acteurs ont du se quitter après une telle aventure et que c'est trop triste, je vais m'imaginer que mon copain a été pris dans une bagarre à coups de couteaux quand je ne reçois pas de message pour me dire qu'il est bien arrivé et que je commence à m'inquiéter, je vais me dire que la vie c'est vraiment trop génial et sourire naïvement quand une personne va en empêcher une autre de tomber dans le métro, je vais être intimement persuadée qu'on ne m'aime plus si on me dit "bonjour" au lieu de "salut"... Bref rien de ce que je ressens n'est anodin et du coup, parfois, c'est compliqué. 

C'est compliqué par ce que je me mets dans des états pas possible pour des choses qui semblent banales aux moldus. 

Parce qu'en plus de tout ça - ou par voie de conséquence, je ne sais pas tellement - je suis bourrée de principes et, je m'en rends de plus en plus compte ces derniers temps, je suis terriblement exigeante avec les gens. Que je les connaisse très bien ou non, je peux être assez dure. Assez intraitable. Les règles sont les règles, les principes sont les principes, le contrôle est le contrôle. 

Le contrôle.

C'est quand même un comble, quand on n'est pas fichu de se contrôler ou de savoir gérer ses émotions, d'exiger des gens qu'ils parviennent à se maîtriser et qu'ils ne dérogent jamais aux règles qui nous semblent, de façon donc totalement subjective, fondamentales. Pourtant c'est ce que je fais, et je le fais plutôt bien je crois même si je ne suis pas certaine que ce soit quelque chose dont je puisse réellement me vanter.

Et quand je me penche sur le sujet, je me rends compte que cette chère Hypou n'est qu'un reflet de ce que je suis. Une de mes interprétations. Hypou c'est toutes ces émotions que je ne comprends pas, celles que je ne veux pas voir, que je ne veux ni entendre ni écouter. Car pourtant je suis quelqu'un de très communiquant. J'ai besoin de parler, de m'exprimer, de dire aux gens ce que je ressens à leur égard. C'est un besoin plutôt qu'autre chose, une habitude qui peut être agaçante pour les autres mais dont je ne saurai me défaire. Alors au début il m'a été difficile d'admettre qu'il y avait des choses que je pouvais bien garder enfouies, moi qui parle tellement, moi que tout le monde prend pour quelqu'un de si exubérant, pour une personne si expansive. Pourtant ce que les gens oublient, ou ce dont ils n'ont pas conscience, c'est que je ne dévoile que ce que je n'ai envie de dévoiler. Ce que j'exprime, ce que j'ose dire, ce n'est que la partie visible de l'iceberg

Difficile à croire, hein. Et pourtant.

Alors, même si je commence à réellement comprendre le pourquoi du comment de Hypou, je sais que j'ai du chemin à faire. Et je crois bien que l'une des étapes de ce chemin est assez évidente.

Je dois apprendre à me tempérer. Je dois apprendre à contrôler mes émotions. À mesurer ce que je ressens. A ne plus être extrême sans tout ce que je ressens ou entreprends. Les joies n'en seront pas moins grandes ou moins intenses, mais les déceptions et les chagrins seront sans doute moins lourds à porter.

Cela dit, je ne sais pas trop comment m'y prendre. Peut être déjà commencer par accepter qu'on puisse ne pas être de mon avis sans pour autant me détester. 

Oui. ça a l'air pas mal, pour un début.

 

(ah, et juste pour dire. En rentrant du travail j'ai eu très envie/besoin de gras. J'étais à deux doigts de craquer Mac Do. Mais j'ai résisté. Et j'ai même fait une heure de sport. C'est une bébé victoire, mais une victoire quand même !)

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Journal d'un TCA
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